05 septembre 2021

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Question

Les Chrétiens qui se sont fait vacciner iront en enfer ? Y a-t-il des personnes ayant perdu leur salut pour toujours ?

réanimation - Photo by Mufid Majnun on Unsplash

Question posée :

Bonsoir

Deux questions sur deux sujets différent à vous soumettre et qui me préoccupent

premier sujet :
De plus en plus d Eglises disent que ceux qui ont accepté les vaccins concernant le covid sont désormais irrémédiablement perdus pour le Royaume de Dieu. Ils pensent que ce vaccin est la pour amener l’Antéchrist au pouvoir et que ce vaccin a été conçu par les démons .
Donc, tous les Chrétiens qui se sont fait vacciner iront en enfer

Deuxièmement :
Ces mêmes personnes disent en ce basant notamment sur Hébreux 9, q’un Chrétien péchant perd son salut à Jamais.
Et n’acceptent pas la Grace (ils disent même qu’on est des naifs et des irresponsables………….

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir Monsieur

Bravo de vous poser des questions et de vous faire votre propre opinion, selon votre propre foi.

Premier sujet :

C’est à mon avis n’importe quoi. Absolument. Les responsables des églises (très peu nombreuses) qui racontent cela sont même des assassins, avec de multiples morts sur la conscience.
Dieu est le Dieu de la vie, il nous encourage à être créatifs pour protéger et développer la vie. Le vaccin en fait partie. Ce n’est pas parfait, bien sûr, mais le bénéfice en terme de santé et de vie est clairement très très important.

Je reconnais que certains projets scientifiques humains sont déraisonnables et nocifs. Il faut donc ne pas tout accepter les yeux fermés sous prétexte que ceci ou cela serait un progrès. Il ne faut pas non plus pêcher dans le sens inverse en hurlant des menaces de peines éternelles sous prétexte que l’on se soigne.

Cela tue des personnes, en particulier des personnes fragiles.

Second sujet :

Le Christ a raconté la parabole de la brebis perdue pour répondre à des personnes qui se prenaient pour de bons croyants et critiquaient Jésus qui allait vers les personnes « de mauvaises vie » (peut-être de pas plus mauvaise vie, d’ailleurs que ces personnes qui se prenaient pour de bon religieux). Dans cette parabole, Jésus dit que le berger (une figure de Dieu et aussi de la personen qui aime), va chercher même la plus perdue des brebis perdues, jusqu’à ce qu’il la trouve et que « l’ayant trouvée », il la ramène et tout le monde se réjouit. Dans ce que dit Jésus, il n’y a aucun doute que le berger finira par trouver la brebis, sinon Jésus aurait dit « le berger la recherche jusqu’à telle limite » ou « si la brebis se laisse trouver et accepte qu’on la porte… » Mais non. Il n’y a pas de doute pour Jésus sur le salut de la brebis. C’est normal d’ailleurs puisque Jésus nous dit que Dieu aime même ses ennemis, qu’il bénit et fait du bien à ceux qui le persécutent et le maudissent. Et si Dieu a décidé de faire du bien à son ennemi, qui pourrait l’en empêcher ? La personne méchante serait plus forte que lui ?

Mais je suis certain qu’il est possible de trouver des passages et de les interpréter d’une façon qui permet de la transformer en menace au nom de Dieu ! A mon avis, voyant l’amour dont le Christ a aimé, il faut vraiment avoir envie d’interpréter ces textes comme cela, au llieu de les interpréter dans le sens d’un Dieu qui vient nous chercher et nous sauver de ce qui ne va pas. Pourquoi alors des églises lisent la Bible comme cela ? être que c’est le fruit d’un esprit angoissé ? Ou afin de mettre la pression sur les gens pour qu’ils soient plus soumis à la doctrine de l’église, soient plus régulier aux réunions et surtout donnent bien l’argent que le chef réclame ?

Cela provoque des dégâts spirituels et psychologiques. Hélas.

Car à faire peur ainsi, menaçant Dieu d’une telle cruauté envers ses enfants qu’il pourrait les jeter ou les abandonner dans des peines éternelles, cela donne une mauvaise image de Dieu, complètement à l’opposé de l’amour que la Christ a manifesté pour les pécheurs, même pour les soldats romains qui viennent de le crucifier et qui continuent à se moquer de lui et à lui voler ses affaires. Si l’on a peur d’un Dieu impitoyable comme cela, on n’a pas trop envie de lui ouvrir son cœur, ou alors comem sous la menace, par peur, et ce n’est plus alors par amour que l’on prie mais en pensant à soi-même, par peur de ce qui peut nous arriver.

C’est dangereux aussi d’avoir une théologie d’un Dieu impitoyable contre les pécheurs, car cela nous encourage à avoir le même type d’attitude envers les personnes qui nous semblent pas correctes, pas performantes, pas assez bien « comme il faut » ? Cela peut aussi conduire au désespoir personnel, quand on est pris de remords ou que l’on se pense pas assez bon. Hélas. Alors que le message du Christ est l’inverse : il nous dit « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11:28).

Je ne suis pas certain qu’il soit utile de discuter avec des personnes ayant de tels discours. Cela met de la mauvaise ambiance rapidement. Qu’elles pensent ce qu’elles pensent, et que Dieu les bénisse.

Il y a heureusement de nombreuses église qui mettent plutôt en avant la grâce de Dieu. Et nous permettent de placer notre confiance en lui, de nous reposer sur lui sans avoir à craindre pour notre vie future, sachant que Dieu s’en occupe. On peut alors chercher de bon cœur à vivre le mieux possible.

Dieu vous bénit et vous accompagne..

par : pasteur Marc Pernot

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5 Commentaires

  1. biduline dit :

    Et on en reviens à  » En quel Dieu croyez vous » !

    A mon avis c’est là que pratiquement tout pêche…
    Posez vous la question de façon forte et intime, votre conviction profonde de Dieu ? QUi EST IL pour vous ! Allez y ?! Personne ne vous regarde et ne vous connais ici…

    Votre Dieu n’aurais pas un petit air de « Dieu vengeur » à la mode « Genèse » avant son alliance avec Noë ?
    Je ne sais plus très précisément où dans l’épître de Jacques il est écrit : « Une source ne peut donner à la fois de l’eau douce et de l’eau salée… »

    D’où Je vous le répète, en quel Dieu croyez vous ?
    Comment Dieu pourrait il être contre ce qui préserve la vie qu’il a créé pour nous depuis le début ?
    Dieu est infiniment bon et parfait.
    Il aime le plus petit oiseau, les lys des champs, la plus petite et insignifiante créature qui pourrait exister…
    Comment pourrait il vouloir du mal a qui que ce soit ???
    Pour lui même le pire des nazis, il l’aime aussi…

    Le véritable mal, c’est tout ce qui renie cet amour, cette infinie perfection, cette infinie bonté…
    Chaque fois qu’un pas est fait contre ce qui soigne, rend heureux, aide, soulage, aime, c’est ça le mal !
    Un vaccin cela sauve !
    Si Dieu était ici en personne de nos jours, vous voulez que je vous dise le fond de ma pensée ?
    C’est lui même qui les fabriquerait et les proposerait au monde entier !
    Dieu est la vie éternelle !
    Comment pourrait il vouloir notre mort ???

    1. plume dit :

      @ Biduline :
      Aucun rapport on est d’accord entre le salut et le fait d’être ou non vacciné, même si le vaccin est injecté dans notre sang : je pense que la personne qui a écrit cela décrit une inquiétude d’une partie de son entourage par rapport à la conception du sang, même si dans Hébreux (cité par la personne) et le Nouveau Testament cela est à prendre au sens figuré, symbolique, comme avec l’institution de l’Eucharistie lors de la Cène : buvez ce vin, ceci est mon sang….

      Mais attention, je crois à un Dieu qui a un amour infini, pas qui « serait » amour, comme une fontaine (au sens d’automatisme), mais comme une fontaine potentielle, libre. Selon moi et ma lecture de la Bible, son amour est plutôt graduel et différencié.
      Selon la Foi et les actes de chacun, la relation personnelle à Dieu change, et j’imagine (je crois) que dans une sorte de référentiel métaphysique on se retrouve en correspondance plutôt avec tel ou tel Univers métaphysique qui nous ressemble ou nous convient. Le comportement « inhumain » de certains humains a existé malheureusement, visant à détruire l’humain en l’autre, je ne pense pas que Dieu n’en tienne pas compte, même avec la notion de pardon. Tout n’est pas pardonnable je pense, et le pardon n’efface pas forcément le mal, qui peut être irréversible.
      Ensuite le Nouveau Testament s’appuie sur l’Ancien Testament (avec plusieurs variantes de Canon d’ailleurs, des livres deutérocanoniques…), je pense et je crois quand même que le Dieu présenté par les différents livres de l’Ancien Testament dans sa complexité reste à envisager en parallèle du Dieu des épitres, des Évangiles… Voir le Psaume 101 (100 dans la Septante par exemple), avec différentes traductions. Ce Dieu là existe aussi. Il me semble même nécessaire dans une certaine mesure dans les sociétés d’aujourd’hui et du passé au niveau de la logique d’état, vu le mal d’origine humaine dans le monde, pour réguler ce mal.

      Cette conception de Dieu influence aussi notre conception de notre idéal de nous-même. Or je ne pense que nous soyons ou serions appelés à être des robots d’amour (agape), des marionnettes d’amour (agape). Ceci correspondrait à une nouvelle Loi du Nouveau Testament, ou des Évangiles, avec ses commandements. Or selon moi à la (re)lecture du Nouveau Testament (pas encore relu les Évangiles, je relis en partant de la fin…), le premier chemin principal est via la Foi, non l’application de la Loi comme l’explique Paul dans l’épître aux Romains. Bien sûr le cœur de la Loi de l’Ancien Testament (avec une vision néotestamentaire), à savoir les commandements d’amour que les Évangiles reprennent, et le décalogue restent valides. Le second chemin principal est à l’exemple de la parabole du bon samaritain : le bon samaritain a une sorte de Foi hérétique, rejetée en Israël de l’époque, mais accomplit discrètement le secours et les premiers soins et même la prise en charge du coût des soins ultérieurs pour le blessé inconscient qu’il rencontre. Il dépasse en justice par son comportement que l’on nommerait aujourd’hui « assistance à personne en danger » (ce qui est obligatoire d’après la loi civile), le comportement des champions de la foi de l’Israël de l’époque que sont le prêtre et le lévite (tribu en charge du temple) de l’histoire. Ainsi l’action juste, adéquate, appropriée, dépasse dans certains cas, la Foi elle-même, qui dépasse à son tour l’application de la Loi Nouvelle du Nouveau Testament en tant qu’application de la lettre, cette Nouvelle Loi elle-même résumant en l’accomplissant le cœur (et uniquement le cœur) de la Loi Ancienne de l’Ancien Testament.

      Mais l’épitre de Jacques (importance des œuvres entre autres), et les Psaumes durs, sont quand même à entendre je pense.
      Dieu est libre je pense, y compris concernant son amour. Et respecte infiniment notre liberté, et donc, hors des problèmes fermés comme quelle est la solution de x*x = 4, pour lesquels on peut souvent obtenir une solution parfaite, je pense qu’il n’existe le plus souvent pas de parole parfaite, sinon le meilleur serait de les suivre bêtement. Or je pense que Dieu nous appelle à exercer notre liberté, à grandir, y compris par rapport aux écritures bibliques, sans les rejeter non plus, mais par exemple en les approfondissant, en les pétrissant, y compris les passages contradictoires entre eux ou avec la science (cf le créationisme anglo-saxon (ou dans la religion juive orthodoxe la plupart du temps) qui lit le début de la Genèse comme décrivant sur le plan chronologique la formation du système solaire et l’apparition chronologique effective des espèces biologiques et de l’humanité, lecture relativement courante dans tous les pays anglo-saxons j’ai l’impression d’après n’importe plusieurs grands forums en anglais, y compris non américain). L’exercice de notre liberté influe aussi sur le monde, l’univers physique comme sans doute des Univers métaphysiques.

  2. biduline dit :

    Vous êtes très érudite chère Plume, je n’ai pas ces connaissances, et cela est très enrichissant de vous lire, merci.
    Toutefois je ne vais pas reprendre point par point ce que vous dite, mais il y a beaucoup de choses que vous dites et avec lesquelles je ne suis pas d’accord, mais c’est justement cela qui est bien ?! Confronter les idées et ouvrir les débats…

    1. Marc Pernot dit :

      Merci Biduline
      Il y a bien des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord non plus. Mais tant que cela ne fait pas de mal aux autres, et que ça fait vivre la personne qui s’exprime. C’est avec joie de lire.

      1. plume dit :

        Oui oui vous avez raison, il y a aussi à considérer la perspective inverse qui consisterait à dire qu’une parole orale ou écrite peut être parfaite en ce sens qu’elle n’enferme pas, mais aide à se construire, à se révéler soi-même, à continuer à avancer sur le plan symbolique, intérieur, spirituel, si on pense en avoir besoin, ou au contraire à changer de direction voire à reculer ou à contourner les obstacles sinon. Ou alors qu’ils s’inscrivent comme dans une démarche ou une perspective orientée vers la perfection potentielle, et que les meilleurs versets appellent des commentaires, exégèses, prédications et inspirations pour aujourd’hui …

        Et aussi et surtout bien comprendre que cette perspective comme quoi des paroles peuvent être parfaites peut être absolument fondamentale pour d’autres personnes, et donc éviter absolument de blesser des personnes dans cette perspective mais au contraire les respecter. Mais attention aux dangers, dont il faut se protéger, car combien d’actualités dramatiques depuis 20 ou 100 ans avec des petits livres ou des manifestes rouges, bruns, ou des démarches intégristes combinées voire prétextes à la violence, ou des propagandes appelant à la haine et des gens qui se transforment peu à peu en meutes de rhinocéros comme dans la pièce d’Eugène Ionesco ?

        Sinon un bon niveau de connaissances de « survol » peut se constituer rapidement à partir de la Bible, de lectures de prédications comme sur ce site, et sur d’autres plans de résumés de philosophie, la lecture de bons magazines de vulgarisation ou le visionnage de documentaires de qualité suffisante sur des points de science particuliers, ou à partir de wikipedia et des sources proposées en lien pour approfondir… Qui cherche trouve.
        « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira.
        ça marche aussi plutôt bien pour les connaissances humaines et c’est accessible à tous en cette période bénie où nous avons la Bible depuis bientôt 2000 ans…

        Et tant que j’y suis, je voulais dire aussi que je remplacerais bien symboliquement dans l’interprétation de la Bible, les brebis dans leur enclos par des dauphins en pleine mer, qui suivraient (parfois de façon muette) les aventures du bateau de l’Église ou de la paroisse, fût-elle en ligne… Les dauphins sont en général affectueux, plus sauvages et libres aussi, par rapport aux brebis, un peu passives.

        Je vous salue,

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