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Foi

Le Père, le fils… C’est ok pour moi… Mais le Saint Esprit ? Et le « blasphème contre le saint esprit » ?

 

Question posée :

Le Père, le fils… C’est ok pour moi… Mais le Saint Esprit pour vous ? Vous le traduiriez comment ?
Est ce le courant énergétique de Dieu ? Est ce la parole du commencement ?

« Dans Luc 12:10 et Matthieu 12:31 c’est écrit que quiconque dira du mal du fils de l’homme il lui sera pardonné, mais que quiconque blasphèmera contre le saint esprit il ne lui sera pas pardonné… »

J’ai du mal à saisir ce passage… ainsi que le concept du Saint esprit en fait…

merci.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Je ne dirais pas que l’Esprit Saint est comparable à une énergie, car l’énergie est matérielle.

Je dirais que l’Esprit est un appel, une suggestion, une proposition adressée à ce qui est de ce monde afin de le faire évoluer dans un bon sens. C’est ce qu’il me semble lire par exemple dans les premiers mots de la Genèse. Un souffle de création, une inspiration, un enthousiasme pour le bien, pour la vie, pour l’harmonie. Oui, comme vous dites, une parole de commencement, d’ouverture vers plus de vie, de qualité d’être.

La première chose qu’il faut savoir pour comprendre tout ce qui tourne autour du Salut, c’est que le Salut ces deux choses:

  1. Le Salut, c’est le fait que Dieu nous garde pour la vie éternelle au lieu de nous jeter à la poubelle si nous posions un problème. Ce comportement c’est le comportement d’un tyran impitoyable. Or du amour, il bénit, chacun de ses enfants, bien sûr, et donc il le garde. C’est ce que Moïse, dans la fameuse bénédiction du livre des nombres indique déjà très clairement, tout à fait dans la ligne de Jésus-Christ : il dit de bénir ainsi chaque enfant du peuple : « l’Éternel te bénit et te garde… », il n’y a pas marqué que l’éternel te bénit te garde, sauf si ceci est cela, cette promesse n’est pas comme un contrat d’assurance avec des petites étoiles avec des clauses suspensives écrit en tout petit caractère au dos de la page. L’éternel te bénit est de garde donc il gardera chacun pour la vie éternelle.
  2. Le Salut, c’est aussi autre chose : c’est l’aide de Dieu à devenir meilleur, plus élevé plus lucide, mieux portant, plus en forme dès maintenant, aujourd’hui. Cela dépend de la participation de la personne humaine, car même le meilleur des médecins aura du mal à soigner une personne qui refuse d’être soigné et de mieux se porter, de prendre soin de son corps et de prendre les médicaments quand il faut.

La bonne nouvelle de l’Évangile, c’est que le Salut au sens du numéro un est assuré. Il l’appelle à la conversion qui jalonne aussi les évangiles, il concerne plus tôt le Salut au sens du numéro deux : pour mieux se porter grâce à l’aide de Dieu aujourd’hui, grâce à l’action du Saint Esprit, en nous, c’est-à-dire cette dynamique de création de Dieu, cette source d’évolution.

Ceci étant posé, nous pouvons aborder maintenant, courageusement, ce terrible verset sur le blasphème contre l’Esprit.

Ce n’est bien entendu pas une question de mot malheureux qui fâcherait tellement Dieu. Impossible puisque Dieu est amour et pardon. Ce ne peut pas être la question. C’est à mon avis bien plus simple que cela, c’est de l’ordre de l’état de fait tout à fait basique : c’est comme si on disait qu’une personne qui se couvrait les yeux avec ses mains ne voit pas. Ce n’est pas que Dieu serait tellement fâché de ce geste qu’il lui crèverait les yeux, quelle horreur épouvantable. C’est simplement qu’en couvrant ses yeux elle ne voit pas clair et que ce n’est pas très commode pour avancer. Malgré toute la bonne volonté de Dieu.

En rejetant cet élan d’enthousiasme en faveur de la vie, cela n’aide pas Dieu. Mais cet effet cesse dans la mesure où la personne s’ouvre un petit peu à ce souffle. Et pour cela, Dieu continue à travailler ardemment pour ouvrir la personne fermée à ce bonheur. Dieu est patient, et assez habile. Il s’en sortira. J’ai confiance.

Hélas, tant et tant de personnes sont angoissées par ce verset.

Peut-être aussi par l’exploitation qu’en font des prédicateurs de la peur, pour qui ce verset est une véritable aubaine pour mettre la pression sur des hommes et des femmes vulnérables. Cela n’a pas lieu d’être. Vraiment pas.

En effet, nulle personne n’est totalement dénuée d’Esprit-Saint. Par constitution même de l’humain, créé de poussière du sol et de souffle divin. Donc à mon avis cette question de blasphème contre l’Esprit dont parle Jésus est plutôt une question de tendance d’une personne à un moment donné, pour s’ouvrir à se souffle et grandir, ou chercher à rejeter ce souffle et régresser. La conséquence n’est pas de l’ordre d’une punition, c’est juste un état de fait.

Ce qui me fait dire cela est en particulier la plus connue des béatitudes (promesses de bonheur données au début d’un important enseignement de Jésus dans l’Evangile selon Matthieu 5 : « Heureux les pauvres en Esprit car le Royaume de Dieu est à eux« . La bonne disposition, fondamentalement c’est de savoir que l’on a un peu d’Esprit (car le pauvre c’est celui qui a peu, ce n’est pas celui qui n’a rien de rien du tout), et c’est sentir en manquer, et donc de frapper à la porte du riche pour en recevoir afin de vivre (frapper à la porte de Dieu, à qui d’autre demander un supplément de cet Esprit qu’auprès de Dieu ?). Cette bonne disposition est donc à la fois prendre un peu conscience de notre dignité d’humain (qualité déjà donnée par Dieu), et c’est s’ouvrir à l’action de Dieu en nous par son souffle, son Esprit. le résultat, nous dit Jésus est d’être heureux, d’être en croissance, en cheminement d’élévation. Et c’est de bénéficier maintenant d’avoir le Royaume de Dieu, c’est à dire d’être au bénéfice de son action en nous, avec nous.

Cette attitude proposée par Jésus est le meilleur des antidotes si le virus de la terreur de Dieu vous a infecté. Encore et encore que jamais Dieu ne se lassera de vouloir votre bonheur, que sa grâce est comme l’air qui nous entoure, que Dieu ne vous refusera jamais un supplément de son Esprit, bien sûr puis que son espérance est de nous voir vivre en abondance.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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6 Commentaires

  1. Jv dit :

    Bonjour Marc, petite question. Pensez-vous que la paresse spirituel puisse aboutir au blasphème contre le Saint Esprit ? Selon Thomas d’Aquin ceci peut être un dérivé

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour
      Pas d’angoisse à avoir avec ce fameux blasphème contre l’Esprit. Se poser la question prouve que l’on n’a pas chassé l’Esprit de soi-même.
      Cela dit, effectivement, la paresse spirituelle a quelque chose à voir effectivement, car elle étouffe la vitalité de l’Esprit en nous. Ce qui est bien dommage pour nous-même, diminuant notre épanouissement et notre vitalité, mais qui ne fâche bien entendu pas Dieu, en aucune façon.
      Ne vous inquiétez pas, Dieu vous bénit et vous accompagne

  2. Kitty dit :

    Cher Marc, en lisant un passage de l’évangile j’ai subitement pensée : si la bouchée qu’à donné Jésus a Juda était faite exprès pour que l’ennemi rentre à l’intérieur de son être pour réaliser ce qu’ont dit les prophète. Comme Dieu a laisser satan agir pour Job, j’ai pensées que c’était peut-être le cas pour Juda Iscariot mais voilà j’ai repensé au passage avec les pharisiens qui disait que Jésus Christ était du mauvais côté et j’ai eu peur à cause de cette pensée de réagir comme eux… J’ai aussitôt écarté cette pensée, mais au fond de mes entrailles j’ai traissallit de peur… Ai-je blasphèmais ?

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour, n’ayez crainte. Dieu connaît votre cœur et il vous aime.

  3. Annaoj dit :

    Bonjour Marc, j’espère que vous allez bien ?
    Dans un des passages où cet acte de blasphéme est mentionner il y a ces mots : « au jour du jugement les hommes rendront compte de chaque parole vaine prononcée.  » est-ce lié au blasphéme impardonnable ?

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour
      Vraiment, s’il y a une chose certaine, c’est que Dieu est amour, et donc qu’ilsera toujours là pour nous accompagner, nous garder, nous conserver, nous signer.
      Ensuite, il est clair que ce n’est pas une raison de faire de cette liberté une invitation à faire n’importe quoi, dire n’importe quoi. Chaque geste et chaque parole a des conséquences sur nous, sur les personnes concernées, et sur le monde. D’où la bonne idée de se sentir responsable de ce que l’on fait et de ce que l’on ne fait pas. De chercher ce qui construit, édifie, grandit la vie.
      Ne craignez rien, Dieu vous bénit et vous accompagne.

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