Un homme regarde la ville illuminée par la fenêtre d
Foi

Le choix d’une nouvelle vie avec Dieu, et quelques questions pour bien entamer le chemin.

Par : pasteur Marc Pernot

Un homme regarde la ville illuminée par la fenêtre d'un bureau - Photo by Ruben. on Unsplash

Question posée :

Bonjour Marc et un grand merci de vous tenir à disposition de tous les internautes.

J’ai décidé, après réflexion, doute, tristesse.., de me tourner vers une nouvelle vie en Dieu.
Plus précisément en une vie de Chrétien, en suivant les enseignements de Jésus et en tendant vers ces qualités et efforts décrits dans la Bible.
Du bon sens, pourrait-on penser: douceur, respect, tempérance, pardon, altruisme, maîtrise de soi… Mais à bien observer le monde, notre société et surtout nous-même, on peut facilement constater que l’on se détourne assez facilement de ces bases d’une vie saine au quotidien.
Ce qui, principalement, me fait prendre ce choix de me tourner vers Dieu et Jésus, c’est mon grand vide intérieur.
Une vie apparemment bien lancée, trentenaire, marié et père, un travail, du confort. Mais toujours ce grand vide existentiel.
Et les livres de philosophie, de développement personnel, les religions même, n’ont pas suffit à répondre à cette question existentielle du sens de la vie.
Mais à trop y réfléchir, on y perd sa vie, du moins ses jours. Car la vie ne s’arrête pas à nos états d’âme, elle est constamment en mouvement et c’est à nous de ne pas nous figer.
Cependant, je me serais bientôt noyé dans l’océan de la vie si je n’avais pas accepté une bouée.
Pour être plus parlant, je suis une brebis égarée et j’ai besoin du Bon Berger.

Alors, malgré les doutes qui persisteront sûrement toute ma vie, malgré un « moi observateur » qui me fait me dire que mon élan de foi n’est que supercherie, je veux continuer. Faire de mes graines d’intention de bons fruits à partager, car il me semble que tout être a besoin d’un grand repère, d’un guide vers le bien, vers le vrai. Plus encore dans une époque qui nous éloigne facilement d’une vie bienveillante et humble.

Jésus, donc, en guide suprême, maître de vie car de tout ce que j’ai lu dans les évangiles, aucune idée trouvée là pourrait faire naître en moi une graine malsaine.
Mon seul véritable problème est donc cette sensation d’illusion, de fuite face au réel dans cette décision de devenir chrétien, ce doute est mon plus grand frein.

Dieu, il est pour moi le tout et le rien.
Vraiment, pas façon imagée, j’ai une profonde gratitude et un grand émerveillement devant la création. Un seul brin d’herbe, un insecte, les branches d’arbre dans le vent, un enfant jouant… L’homme, adulte, conditionné et parfois la tête rempli d’idées, bien loin du mouvement fluide de l’existence, est parfois un désespoir pour moi.
Mais je pressens que Dieu, dans son immensité, est bien au-dessus de tout ça et saura apaiser l’agitation d’une vie humaine.

Alors, concrètement, Marc, je souhaiterais vous demander quelques conseils quant à la vie d’un chrétien  » libre » .
Non pas que j’estime les chrétiens » conventionnels » prisonniers, je souhaite tourner ma vie vers Dieu pour agir dans l’intérêt de Lui, des autres ( la création) et de moi-même, sans être dépendant des dogmes et églises.
Car même si l’autre est une des bases pour les chrétiens, j’ai encore beaucoup de mal avec les pratiques collectives.
Enfance vécue dans l’alcoolisme de mes parents, des tentatives de suicide de ma mère devant mes yeux, violences quotidiennes.
Les traumatismes forcément laissent des traces.
Aujourd’hui, il faut faire un choix et j’ai besoin d’un soutien humain, au moins pour ces quelques questions posées.

1) Comment faire face au doute quant à l’honnêteté de ma démarche et de ma foi

2) La grâce que je reçois en nature semble s’effacer en société, avez-vous ce rapport à la nature? Qui apaise, élève, inspire ? Et pourquoi ce décalage d’état entre présence en nature ou société ?

3) Au quotidien, comment organiser une journée pour évoluer spirituellement, en faisant face aux tâches du quotidien

4) Comment lutter face aux addictions ou mauvaises habitudes qui nous enferment : alimentation excessive, masturbation, dépenses…

5) Comment assumer cette démarche devant ses proches ( famille et amis qui  » rient » de la religion)?

Marc, merci beaucoup de m’avoir lu.

Réponse d’un pasteur :

Cher monsieur

Bravo ! C’est tout à fait formidable !

Hyper touchant. Inspirant.

1) Comment faire face au doute quant à l’honnêteté de ma démarche et de ma foi

  • Soyez patient, bienveillant envers vous-même. Rien dans l’humain n’est à 100%, il y a du doute, un cœur mitigé… c’est normal. On avance pas à pas comme on est aujourd’hui. Dans la confiance, main à main avec Dieu.

2) La grâce que je reçois en nature semble s’effacer en société, avez-vous ce rapport à la nature? Qui apaise, élève, inspire ? Et pourquoi ce décalage d’état entre présence en nature ou société ?

  • Vous êtes sensible à la nature : c’est excellent. Cela donne des possibilité de ressourcement. Il est normal que la vie en société soit plus complexe, plus difficile, plus douloureuse aussi. A cause du côté mitigé dont je parlais. C’est sans doute aussi dans la nature, par exemple dans une société de fourmis. Mais le regard que nous portons à la nature est plus global, et cela peut inspirer aussi un regard bienveillant sur notre monde, tout en étant conscient des dangers en ce monde, et de ce qui pourrait progresser.

3) Au quotidien, comment organiser une journée pour évoluer spirituellement, en faisant face aux tâches du quotidien

  • La régularité de vos exercices spirituels. Ils n’ont pas besoin de prendre trop de temps, mais des respirations, des temps de paix dans la journée. Ensuite, il faut sentir vous même ce qui vous aide à avancer.

4) Comment lutter face aux addictions ou mauvaises habitudes qui nous enferment : alimentation excessive, masturbation, dépenses…

  • Inutile de culpabiliser devant Dieu, ayez seulement confiance en lui pour vous aider à avancer, pas à pas, vers un mieux. Confiez-vous en lui et marchez main dans la main avec lui, son action soutenant votre propre effort et volonté. Sa patience envers vous inspirant d’avoir de la patience envers vous-même, de la bienveillance. Vous n’êtes pas une mauvaise personne parce que, comme tout le monde, vous connaissez des difficultés.

5) Comment assumer cette démarche devant ses proches ( famille et amis qui  » rient » de la religion)?

  • Chacun vit sa vie. Ils vous doivent le respect. Ensuite, il n’est pas du tout obligatoire non plus d’être très visible dans vos exercices spirituels et dans votre foi. La question n’est pas d’avoir tout le temps le mot de Dieu ou de Jésus à la bouche. Il suffit qu’ils sachent que la foi chrétienne est importante pour vous, et qu’ils vous voient vous épanouir d’une belle façon. Ensuite que ces personnes trouvent leur façon de cheminer d’une belle façon, plutôt que de se moquer des autres, c’est tout ce que l’on peut leur souhaiter.
    Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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10 Commentaires

  1. Richard dit :

    Bonjour,
    je me permets d’écrire quelques lignes ici car ce que tu écris me fait un peu penser à ce que j’ai vécu moi-même il y a quelques années. Peut-être un peu différent sans doute. A 30 ans je suis passé d’un état plus ou moins athée mais spirituel à croyant ! En Dieu certes, mais comment ? Bouleversement s’il en est ! j’ai alors erré durant plusieurs années, lisant et lisant encore tout ce que je pouvais trouvé dans la littérature. Au fil du temps ces absorptions que je ne savais pas vraiment juger devenaient une sorte de masse informe, un gloubiboulga spirituel (j’étais Gloubiboulguiste en somme !). Puis je suis tombé sur le protestantisme qui me chuchotait déjà à l’oreille depuis quelques temps et enfin j’ai découvert la branche libérale. Alors j’ai contacté Marc Pernot (à Paris à cette époque). Je me suis laissé un an pour réfléchir comme tu le fais, puis je me suis fait baptiser !… puis j’ai fait baptiser mes enfants !.
    Alors si cela peut t’aider, je dois dire que chaque jour, je suis heureux d’avoir fait ce choix et je ne vois pas ce qui pourrait me faire changer d’avis. Je continue de chercher et de lire à droite et à gauche, comme je le faisais, mais maintenant mes pieds sont sur un socle solide ! j’ai le droit d’être d’accord ou non avec mes correlégionnaires, mais lorsque je doute je peux me tourner vers ma base, nos théologiens et nos pasteurs et cela me remplit ….
    Bien fraternellement
    Richard

    1. Marc Pernot dit :

      Cher Richard
      Merci pour le commentaire hyper sympa. Merci d’encourager les autres.
      Je me souviens bien de vos baptêmes Père et Fils, et aussi d’un florilège de textes bibliques que vous aviez fait. L’avez-vous encore ? Vous pourriez me m’envoyer par mail ?
      Dieu vous bénit
      Marc

    2. Guillaume dit :

      Merci Richard, j’avais écrit ce message à Marc et c’est très fort de sentir une réponse attentive et un soutien d’une personne qui a vécu un passé similaire.

      1. Guillaume dit :

        Avec quand même une différence, du moins j’ai l’impression, de persévérance, je suis déjà baptisé protestant depuis 2016 à Oullins ( vers Lyon) mais mon instabilité est restée la seule chose constante.
        Ma foi aussi finalement peut-être, car comme Marc le dit souvent en citant Pascal :  » je ne chercherai pas Dieu si je ne l’avais pas déjà trouvé ». Inspirant. J’espère donc maintenant rester cohérent et constant malgré doutes, mauvaises habitudes etc… Bonne journée à vous et au plaisir d’échanger une prochaine fois.

        1. Marc Pernot dit :

          De toute façon, la vie, en vrai, est un cheminement. Avec ses hauts et ses bas. C’est normal.

      2. Marc Pernot dit :

        Merci, Guillaume, de me laisser partager votre message, car il est bien inspirant. On est déjà consciemment dans l’Eglise (avec un E majuscule, celle que Dieu connaît) quand on répond à l’appel de Dieu, on le manifeste en partageant sa joie. Les églises (institutions) sont des salles de musculation pour la foi. Utiles et secondaires.

  2. Richard dit :

    Rebonjour,
    Tiens ca me fait penser que Jesus a dit « je suis le chemin » et non pas « je suis le but ». J’avais lu egalement, je ne sais plus où, que le christianisme etait la religion de l’inatteignable. Alors ce principe de recherche permanente de perfection peut parfois etre tres frustante et culpabilisante comme tu l’exprimes Guillaume. Pour ma part quand ca me vient je me dis simplement que c’est ca etre chrétien : etre sur le chemin et tant pis si parfois on ne met pas le pied ou il faut ou qu’une fleur sur le bas coté nous détourne un peu de la direction.
    PS : merci Marc pour votre message, je vous envoie avec plaisir mon petit recueil que j’augmente encore regulierement. Si j’avais mille ans il finirait peut etre juste par contenir toute la Bible ? Ca doit etre un bout de mon chemin…
    Bien fraternellement

    1. Marc Pernot dit :

      Ce cheminement vers l’inatteignable est doux, je trouve.

      1. D’abord parce que c’est sur fond de grâce de Dieu : nous sommes déjà accueilli, la question n’ets pas celle de la performance.
      2. Ensuite parce que personne ne peut nous en vouloir de ne pas être à la hauteur de l’inatteignable, même pas nous-même. Reste qu’avec cette visée, chaque pas est une élévation, et est une occasion de joie.

      Dieu nous bénit, et nous accompagne
      PS. Merci pour le florilège de versets, cela mériterait de le partager sur ce blog. En tout cas, cela va m’inspirer, je pense, pour les simples petits versets commentés

    2. AS dit :

      Pasteur Pernot,

      Hier, j’ai lu ce commentaire de Richard sur le blog et ça m’a rappelé que moi aussi je suis tombée par hasard sur le mouvement protestant réformé en fin 2014. Les vidéos que vous mettiez en ligne sur YouTube, pour être précise, et ce qui m’a interpellé, je devrais dire, c’est cet accent mis sur la réflexion, ce frottement aux textes, le questionnement perpétuel. Et récemment, tout ça me fait penser à un cantique que l’on chantait a la consécration de personnes qui avaient décidé de servir Dieu au sein de l’église que je fréquentais. Je ne me rappelle plus du nom de l’auteure et exactement comment c’est structuré, mais on l’appelle le chant des compagnons d’œuvre. Ça donne ça :

      Cantique numéro 350
      Recueil Chants d’amours pour le Roi des rois.

      Sois sans crainte, petit troupeau.
      Car il a plu a ton père,
      de te donner le royaume, le royaume de Dieu.

      Je t’ai donné un nom : amour
      Et ta bannière est justice
      Tu fais ma joie et mon délice
      Alors, sois sûr de mon secours. (2x)

      Ma joie sera ta renommée.
      Tu es mon arme de délivrance
      Ma compassion, ma bienveillance
      Pour ceux que je vais t’envoyer. (2x)

      Tu es mon instrument prisé
      Pour faire tomber les forteresses,
      Pour libérer l’ame en détresse
      Panser les Hommes aux cœurs brisés. (2x)

      Porte l’onction de mon esprit
      Remporte humblement victoire
      Rends-moi louange , honneur et gloire
      Sache que ma grâce te suffit. (2x)

      En attendant les enregistrements audios de Nancy et Nîmes 😀😂,
      Chaleureuses salutations.

      1. Marc Pernot dit :

        Chère Madame
        Et grand merci pour vos encouragements, vos prières pour ce ministère.
        Bravo pour votre cheminement fidèle. Merci pour ce chant inspirant, tissé de phrases du Nouveau Testament.
        Dieu vous bénit et vous accompagne

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