25 septembre 2019

Une femme, avec son chien est assise dans l
Foi

Je n’ai jamais vraiment su ce que c’est que la foi et ce qu’on doit se mettre dans la tête pour avoir la foi ?

Par : pasteur Marc Pernot

Une femme, avec son chien est assise dans l'herbe d'un parc - Image pareugene chystiakov de Pixabay

Penser à Dieu : un temps de réflexion ou de prière, un temps pour soi tranquille et calme, parfois : une pensée fugace…

Question posée :

Bonjour
Je viens de lire une question/réponse sur votre blog concernant le mariage d’une femme chrétienne et de son ami athée et cela m’a vraiment touchée, particulièrement quand le pasteur a répondu à la femme que Dieu aime son ami. Du coup je me suis sentie concernée, pare que je suis moi-même chrétienne et mon ami athée. Il accepte ma religion et moi aussi, je l’accepte tel qu’il est mais j’ai tellement peur de mon environnement que j’ai cherché des réponses partout sur internet et je suis tombée sur vous grâce à Dieu.

J’aimerais m’abonner à votre blog, car ma foi est encore très faible et je cherche Dieu depuis toujours. Malheureusement, je n’ai jamais vraiment su ce que c’est que la foi et ce qu’on doit se mettre dans la tête pour avoir la foi. J’ai appris qu’il faut seulement penser positivement et ne jamais douter, mais des années plus tard, j’en suis toujours au même point. Je ne sais pas ce que c’est que la foi. On m’a dit que c’est Dieu qui donne la foi si on le cherche, pourtant je l’ai cherché pendant des années … mais je suis toujours là. C’est comme si mon esprit fanait et à chaque fois que je viens à l’église, j’ai déjà envie de partir 5 minutes après,c ar je sais déjà ce que l’homme de Dieu va prêcher … Du coup, j’entends la même chose tout le temps et c’est comme si j’étais tout simplement ivre.

Aidez-moi s’il vous plaît, je ne sais plus ce que je veux.

Je vous remercie

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Bravo pour votre esprit d’amour, de respect, d’ouverture que vous avez tous les deux dans votre couple. C’est une excellente base.
Bravo de chercher à avancer, de vous poser des questions. C’est cela, à mon avis « avoir la foi ».

Comme en témoigne le grand théologien et scientifique Blaise Pascal, Dieu vous dit « Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé ».
Donc dans ce sens, oui, Dieu vous a donné la foi. Ce n’est pas plus compliqué que cela, c’est cette soif de quelque chose de plus haut, plus profond que la simple survie du corps.

Vous n’avez « jamais vraiment su ce qu’on doit se mettre dans la tête pour avoir la foi » ? Et bien tant mieux ! Cela veut dire que vous avez à juste titre résisté à vous laisser bourrer le crâne sous la menace de ceux qui voudraient que les gens pensent ce qu’ils pensent, eux, et fassent ce qu’il leur semble juste de faire à eux. C’est bien de chercher et de se construire pour soi-même un certain nombre de convictions, tout en permettant de les affiner ensuite, d’approfondir et de compléter ces convictions. Mais ce que nous pensons n’appartient qu’à nous, sinon, il n’y a pas de sincérité possible. C’est pourquoi aussi la menace qu’utilisent certains est très nocive, car elle tord la sincérité des personnes qui les écoutent. De même pour les pratiques religieuses : il est bon de « travailler » sa pensée et sa foi, mais chacun son rythme et son style : c’est comme pour tout exercice intellectuel, physique, musical…

Si le culte auquel vous allez ne vous nourrit pas, c’est bien possible, là aussi c’est une question de sensibilité. Telel personne cherche plutôt l’émotion du groupe et mêne une réflexion plus personnelle par des livres et internet ; telle personne a plus besoin pour avancer d’être stimulée et nourrie dans sa recherche à l’église et a plutôt une émotion dans la prière personnelle ? Personnellement, je suis plus dans cette 2e façon d’être, mais à chacun de voir. En tout cas, il me semble pas mal d’avoir à la fois de la réflexion et de la prière, à la fois une dimension personnelle intime et une dimension collective. Mais quoi, combien, comment, à tel ou tel moment de sa vie est à déterminer par chacun, quitte à évoluer ensuite.

En tout cas, il me semble que la foi doit être une pensée régulière, sans trop se mettre de la pression. Vous pensez une seconde à Dieu ? Cela est déjà une prière. Vous lisez un verset et vous vous posez une question à partir de cela ? C’est déjà une réflexion. Vous sortez de chez vous pour aller à l’église et ne rester que 5 minutes ? Déjà vous êtes sortie de chez vous avec l’espérance de quelque chose de neuf qui vient de plus grand que nous. Et c’est déjà bien.

Dieu vous bénit et vous accompagne

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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4 Commentaires

  1. Jacques Herman dit :

    La question est excellente. La réponse aussi. Ensemble, à mes yeux, par leur formulation, elles disent tout ce qui importe de la relation au divin.

    1. Marc Pernot dit :

      Merci !

  2. Laetitia dit :

    Ma foi est vacillante depuis que je me suis mise à chercher seule, c était important pour moi, me laver de tout l ancien enseignement reçu avec craintes et tremblements .
    Je suis traumatisée au point quand j entends des discours de chrétiens qui hurlent dansent chantent j ai peur comme si quelque chose de pas bien entrait en moi.
    Toujours je pense que ma vie est finie, que je serais toujours fragile spirituellement parlant et psychologiquement aussi.
    Je déteste ce ressenti.
    Vous voyez quand je vous écris j ai l impression d entendre des critiques du genre le diable me fait penser à tout ceci, pas de vous mais des autres qui me possédaient.
    Difficile de recommencer ou de continuer différemment sans culpabilité et penser que dieu m en veut.
    C est si triste.
    Je viens régulièrement ici ça me fait du bien et du mal, mais j en ai besoin pour mon cheminement.
    Merci à vous.

    1. Marc Pernot dit :

      Chère Laetitia

      Ce que vous ressentez est tout à fait normal.

      Vous étiez habituée à vous reposer sur ce que l’on vous disait de penser, de pratiquer et de vivre. C’est bien confortable et rassurant, tant que l’on reste bien sagement à l’intérieur de ce qui est imposé commeétant la vérité (de l’église), sous la menace du jugement de Dieu si l’on s’en écarte.

      En vous libérant de cette contrainte, effectivement, c’est un vrai soulagement, d’un certain côté, mais… (car il y a un mais, et même plusieurs mais) :

      • Il faut se donner un peu de mal pour réfléchir par soi-même, puisque l’on n’a plus le prêt à penser, à pratiquer et à vivre. Au début, c’est un peu fatiguant, mais on y prend assez vite goût. Ce qui est bon, c’est de garder ensuite à plus long terme cette dynamique de questionnement personnel, d’approfondissement.
      • il faut placer sa confiance en Dieu, en son amour et en son pardon. Et cela, quand on a été traumatisé par la menace d’un Dieu terrible juge, ce n’est pas immédiat, même si, d’après le témoignage de nombreuses personen qui ont vécu ce passage, cela vient quand même assez vite, dans la réflexion théologique, et dans la proère de plus en plus confiante dans l’amour de Dieu.

      Donc courage, vous « tenez le bon bout », comme on dit.
      Dieu vous bénit et vous accompagne.

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