Je me pose souvent la question de l’existence sur terre (la vie)…
Pas facile de répondre au pourquoi de notre existence, mais on peut travailler sur le « pour – quoi », en vue de quoi…
Question posée :
Bonjour
J’ai 25 ans, je me pose souvent la question de l’existence sur terre (la vie). J’en suis arrivé à cette conclusion : seulement après la mort, nous pourrons connaître la vérité… Paradis, néant total, réincarnation …
Avant cela tout n’est qu’une question d’éducation, de croyances, d’influence, de fait de vies qui font que l’on cherche à se rattacher à quelque chose, à quelqu’un.
Je crois que j’ai arrêté de chercher une raison au pourquoi de l’existence car comme je vous le dis précédemment uniquement au moment de ma mort je saurais.
Merci de m’avoir lu,
Réponse d’un pasteur :
Bonjour Monsieur
Je suis bien d’accord avec vous pour penser que nous ne saurons qu’après la mort ce qu’il en est de ce qu’il en est de la vie future éventuelle.
Ce sont plutôt les croyances populaires, comme vous le dites, les coutumes, un fond de croyances et de rites préhistoriques qui s’intéresse à cela. Parfois certaines églises ou certains prédicateurs utilisent cette question pour faire pression sur leurs fidèles, avec une sorte de chantage invérifiable du genre : si vous ne croyez pas bien ce qu’il faut, ne faites pas les bons rites comme il faut, ne donnez pas assez à l’église, ou vous ne vous comportez pas bien… vous irez en enfer, seul une toute petite élite sera gardée par le grand et terrible dieu juge…
Alors qu’en réalité, la Bible ne s’intéresse pas ou fort peu à ce qu’il y a après la mort pour se concentrer sur la qualité de la vie présente. C’est délibéré et volontaire dans un contexte culturel qui était très concentré sur la vie future, en particulier avec l’Egypte comme voisine et ses pratiques spectaculaires en ce qui concerne l’espérance d’une vie après la mort (momies, pyramides, rites). La Bible Hébraïque prend la même position que vous, en n’en parlant même pas elle nous invite à ne pas nous préoccuper de cela. Jésus, lui parle d’une vie à vivre dans le présent, le « Royaume de Dieu » étant à recevoir « en nous » au présent. Il ta bien l’apôtre Paul qui développe quelques pensées en ce qui concerne la vie future, mais lui aussi parle de la résurrection comme étant à vivre en cette vie, comme un événement de foi. C’est pourquoi il parle de cette résurrection au passé : « vous avez déjà été ressuscité en Christ ».
Cela me semble une belle façon de penser et d’être, en phase avec la question présente.
Le « pourquoi » de l’existence est déjà plus intéressant, mais comme vous le dites très bien, c’est assez insondable comme question. Il faudrait peut-être coucher Dieu sur le divan d’un psychanalyste pour déterminer ses intentions profondes pour ce projet de qualité, certes, mais assez risqué, de créer des êtres libre et capable de création. Dans l’épopée de Gilgameseh, l’humain a été créé pour servir de jardinier aux dieux. La Bible a repris ce mythe babylonien mil ans plus tard, mais en transformant le projet, Dieu a regard amoureux sur sa création en en particulier sur l’humanité, « il vit et cela était très bon », il dialogue, il bénit, il s’associe avec l’humanité. Dans ce pourquoi de notre existence, il y a alors l’amour et l’espérance de Dieu en nous, plus que de se servir de nous.
Le « pour – quoi » (en 2 mots) de notre existence : en vue de quoi, me semble finalement être une question bien bien plus intéressante et ouverte. Car nous pouvons être partie prenante dans ce domaine, et cela a une réelle influence sur notre existence. En effet, ce qui nous est donné a priori, c’est le fait d’exister, d’avoir une certaine histoire qui nous précède, une personnalité, des qualités et des faiblesses, mais la visée de notre propre existence n’est pas totalement prédéterminé. elle est en large partie ouverte, avec mil choix possibles chaque jour. Se donner les moyens de travailler ce champ me semble passionnant mais en plus c’est le véritable lieu de notre propre liberté. Cela comprend un travail sur notre lucidité, un travail de théologie, un travail sur soi-même dans la prière, une mise en actes de ce que l’on vise, et donc encore de la lucidité pour réviser et sa visée (son « pour-quoi ») et améliorer sa cohérence avec le vécu.
C’est ainsi que le sens de notre vie est à élaborer soi-même avec Dieu. C’est une vocation qui est à la fois à entendre et à élaborer. Main dans la main avec Dieu et avec ceux qui nous entourent.
Bravo pour votre recherche, votre questionnement.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
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