Je connais des élans de foi très forts, mais j’ai du mal avec la religion.
Question posée :
Bonjour.
Aujourd’hui, j’ai quitté la ville de Lyon qui me semblait trop agitée (bien que plaisante a vivre) pour rejoindre une campagne.
J’ai un mode de vie paisible et ma carrière professionnelle a prit la tournure que je souhaitais.
Néanmoins, une lutte personnelle subsiste : la question de la Foi. Au milieu des arbres, en promenade, je suis comme atteint par des élans de Foi, des experiences spirituelles très fortes mais je me retrouve comme face à un mur quand je veux mettre des mots dessus ou remercier pour tout ces bienfaits.
Je me retrouve « coincé » par des arguments intellectuels qui me proposent de choisir telle ou telle religion, tel ou tel dogme. Je suis pourtant proche du message des Evangiles. Comment m’orienter vers une religion particulières sans être dirigé par l’intellect qui n’est que pensée et donc très limité, inférieur aux expériences intimes que je vis ? Comment ne pas douter des écritures sachant qu’elles ne peuvent être lus que comme » des mots » quand on est éduqué sans religion.
Comment être serein avec Dieu sans douter des écrits et des dogmes ?
Bien cordialement,
Réponse d’un pasteur :
Bonjour
Cette question est intéressante. Compte tenu de ce que vous vivez, je peux me permettre d’être très encourageant et rassurant, car vous n’êtes à mon avis pas loin d’être dans une vrai belle façon de vivre.
- D’abord par votre foi vivante
- Votre capacité à prendre une décision difficile comme de changer de vie pour trouver ce qui vous correspond le mieux
- Et maintenant d’ajouter une dimension religieuse à votre foi. Et de faire cela d’une façon intelligente, réfléchie, personnelle.
Rassurez-vous, la religion est une chose tout à fait secondaire par rapport à la foi. Et elle doit rester à sa place, comme secondaire par rapport à la foi. Comme le dit Jésus en parlant du Sabbat : la religion est faite pour l’homme et non l’homme pour la religion. la foi est une des dimensions, une des magnifiques dimensions de la vie humaine. La religion est un moyen, un simple moyen au service de l’humain, de sa foi et de sa dynamique de vie, de sa relation aux autres.
Vous pouvez donc tout à fait chercher tranquillement une religion qui vous aide à avancer et en même temps, vous pouvez tout à fait être rassuré sur le fait que la religion est relative, toujours imparfaite.
Vous avez la foi et elle est assez en forme, c’est génial. Il est certainement bon, comme vous le cherchez, de l’entretenir. Pour cela, vous avez raison, il est bon d’avoir, en plus, un peu de religion aussi bien individuellement (lecture, prière), que collectivement (culte, débats, lectures). Pour cela, il est bon de choisir une paroisse, et aller de temps en temps, à votre rythme, à un culte ou une messe du dimanche matin. Ne serait-ce que pour pouvoir se déplacer pour y aller (ce qui prépare à un déplacement intérieur), sentir que nous ne sommes pas seul dans cette recherche, et grappiller à l’occasion une idée, une intuition, une lumière, un sourire, une seconde de louange ou de repentance… Mais que surtout ce temps collectif ne devienne pas pour vous le sommet de la foi, mais simplement au service de ce sommet qui doit être et rester votre cœur à cœur avec Dieu, et votre libre réflexion (sinon, c’est que l’église que vous fréquentez est pour vous une source d’aliénation, prenez alors du recul).
Il est bon aussi d’investir cette foi vivante que vous avez dans de bonnes choses. C’est comme pour une entreprise qui aurait un bon bilan, une année, il serait une bonne idée d’investir une partie de ce cash dans de la recherche, du développement, de l’investissement. Il est bon d’investir votre foi dans un peu de théologie, un peu de service dans l’église ou en dehors.
J’espère bien que vous doutez des écrits et des dogmes ! C’est normal et sain. Notre sécurité est en Dieu, dans son amour, dans cette source ultime, immense, transcendante de la vie que Dieu est. Et qui par grâce s’intéresse à nous en tant que personne et en tant qu’humanité. Les écrits et les dogmes sont des témoignages humain sur cette transcendance. Des témoignages humains, parfois trop humains, tout pétris de la culture de leur époque, ils sont datés dans le temps, ils sont subjectifs (comme tout témoignage, et c’est indispensable à leur sincérité). Ils sont donc à respecter comme on respecte l’œuvre d’art faite par un artiste, on respecte sa sincérité sans pour autant nécessairement trouver cela à notre goût. Mais cela participe à leur valeur, une fois qu’on le sait. Cela nous parle d’un Dieu qui vient à nous là où nous sommes, qui nous rejoint dans notre subjectivité. Ces textes invitent à se laisser rejoindre personnellement, traverser par cette transcendance. Ces textes ne nous écrasent pas, ils nous élèvent. Mais si un jour vous ne vous ne vous posiez plus de question, où vous ne seriez plus prêt à remettre en cause ce que l’on enseigne dans votre église, ce jour là serait triste, cela voudrait dire que vous seriez en train d’adorer plus une image que le Dieu vivant. Or, il a tant et tant à vous surprendre.
Alors comment avancer ? Partir de ce qui est l’essentiel. Vous avez découvert les évangiles, C’est une excellente base ! Et c’est une base qui n’enferme pas, qui suscite plein de questions avec ces paroles provocantes et troublantes de Jésus, avec la diversité de ces 4 témoignages sur l’homme Jésus, ses gestes, ses paroles. A partir de là, sentez vous libre d’interpréter, de vous questionner, de penser et de prier, de vous sentir appelé aussi à un service pour ceux que vous aurez à cœur.
Pour la suite, vous trouverez ici quelques conseils pour lire ces textes, quelques bases de notions théologiques. Je vous suggère d’essayer différentes paroisses, juste en évitant de ce qui pourrait être trop fermé, et de trouver votre rythme pour cet apport à votre dynamique. Osez ainsi développer votre propre foi, pensée, prière.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
par : pasteur Marc Pernot
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