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Ethique

Est ce que l’offrande doit toujours être versée à l’Eglise ? ou peut être donnée pour aider quelqu’un ?

Par : pasteur Marc Pernot

l'eau d'une fontaine coule dans des mains de bronze qui les redistribuent - Image par Peter H de Pixabay

Question posée :

Bonjour Pasteur, j’ai une question. Est ce que l’offrande doit toujours être versée à l’Eglise ? Est ce qu’elle ne peut être donnée ailleurs pour faire du bien aux autres ?

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

Pour commencer, il n’y a pas et il ne doit pas y avoir d’offrande obligatoire, à mon avis. En effet, Jésus nous indique que c’est vraiment une question qui doit rester intime entre Dieu et nous (Matthieu 6:3-4), comme la prière. Ce sont certaines églises, ou plutôt certains chefs d’église cupides qui ont inventé cette histoire de dîme obligatoire.

Votre exemple est excellent, il est d’ailleurs abordé par Jésus. Si nos parents étaient dans le besoin, c’est plus prioritaire que de donner pour que l’église puisse exister (Marc 7:11-13)

Donc, l’essentiel est de vivre quelque chose qui est de l’ordre du don.
C’est doublement utile :

  1. pour la cause que l’on aide ainsi,
  2. et pour soi-même car le don nous apprend à mettre le spirituel comme gouvernant le matériel dans notre être, ce qui est un bon exercice.

Pour que cela marche en ce qui concerne le premier objectif, cela demande d’avoir une bonne lucidité, cela demande d’observer le monde, cela demande de prier et de réfléchir sans avoir d’a priori, sans être dans la bête obéissance mais dans la liberté du chrétien, avec l’esprit prophétique qui est donné à chaque personne.

Pour que cela marche en ce qui concerne le second objectif, cela demande de la sincérité, et donc de l’intériorité, du secret. Jésus insiste là dessus : nNotre don ne regarde personne, pas même noter autre main ! Encore moins l’église et ses « autorités », mais notre conscience et Dieu. C’est pourquoi l’idée même d’un don obligatoire fixé par l’église est nocif. Cela casse cet élan qui doit venir de nous-même, à la fois cette bonne volonté et cette crise de conscience qui nous dit que nous devrions garder cet argent pour nous. Et dans cette liberté que nous avons de décider, c’est précisément notre conscience, notre foi, notre intelligence qui apprennent à fonctionner ensemble pour faire au mieux. Pour apprendre à faire un compromis puisque notre foi nous dit de donner 100% de ce que nous avons, ce qui n’est évidemment pas possible puisque même en ce qui concerne l’air que je respire, je ne peux le donner entièrement sans mourir ce qui n’est pas la volonté de Dieu. Toute personne doit donc apprendre à la fois à garder pour soi et à donner. C’est précisément ce tragique assumé devant Dieu qu’il est intéressant d’expérimenter avec cœur et intelligence, en confiance dans l’amour de Dieu, bien sûr.

Alors, faut-il donner à l’église ou pour faire du bien aux autres ? C’est précisément là qu’est la question à se poser chacun pour soi-même. En fonction des circonstances.

  • En même temps, il faut soutenir l’église car elle aide bien à annoncer l’évangile dans le monde, et c’est une mission particulièrement prioritaire en notre monde aujourd’hui, si individualiste et matérialiste.
  • En même temps, nous ne pouvons pas laisser notre prochain mourir de faim, de soif, de solitude, d’angoisse pour son avenir.
  • En même temps, il nous faut aussi penser à nous-même, pour être en forme demain, et continuer aussi à vivre l’évangile comme nous le pourrons. Si nous tombons malade, si nous nous privons au point d’être triste et grognon, cela n’aidera personne. Et ce n’est pas non plus ce que Dieu espère.

Car c’est cela et cela seul que nous dit Jésus, pour nous aider à avancer d’une belle façon : d’écouter Dieu et de l’aimer, d’aimer notre prochain, comme nous-même (Marc 12:30-31). Et il ajoute d’aimer et d’écouter Dieu avec intelligence. C’est, je pense, à méditer chaque jour. Et se sentir libre, responsable, et pardonné. A mil lieu de toute culpabilisation, de devoir imposé, de pourcentage. Juste par le cœur.

Bravo pour ce bel élan de foi, d’intelligence, de cœur et de liberté.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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