08 novembre 2023

Deux poings qui se touchent en signe d
Ethique

Comment vivre sereinement avec un conjoint très critique vis à vis de ma foi, parfois c’est difficile pour moi

Par : pasteur Marc Pernot

Deux poings qui se touchent en signe d'amitié ou de conflit - Photo de Markus Spiske sur https://unsplash.com/fr/photos/personne-tenant-la-main-de-bebe-MbG7kwWptII

Question posée :

Bonjour
J’ai été baptisé protestant lorsque j étais donc enfant,puis n ai beneficié d aucune instruction protestante ni même chrétienne d’ailleurs car d une part le protestantisme était  » l affaire » de mon côté paternel suisse, mes parents ayant divorcé lorsque j avais 4 ans ,ma mère ayant eu ma garde je n ai plus jamais entendu parler de jésus christ d autant que ma famille maternelle est profondément athée de par sa sensibilité resolument communiste.

Il y a 21 ans j ai souhaité assisté à un enseignement faisant partie du boudhiste tibétain, cet enseignement portant sur l amour et la compassion. Là j ai rencontré celui qui est devenu mon compagnon puis mon époux. Nous avons suivi pendant quelques temps quelques enseignements du bouddhisme tibétain puis un jour me suis rapproché d une église voisine, église protestante réformée et suis devenu fidèle de cette paroisse en m investissement quotidiennement à la lecture de la bible ,prière et etc

Mon conjoint ne ressent aucune sensibilité vis à vis des chrétiens qu il est même capable de détester parfois ,et je vous pose enfin ma question : comment vivre sereinement avec un conjoint très critique vis à vis de ma foi ,parfois c est difficile pour moi et j ai même une certaine peine à entendre des paroles dures et acerbes au sujet du christ.
Merci de m avoir lu,merci infiniment, que dieu vous benisse monsieur pernot.

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

Je compatis, car ce n’est pas facile.

Parler à l’autre de ce qui nous peine

Je pense que vous pouvez dire avec franchise à votre mari que cela vous fait souffrir de voir la personne qu’il aime dénigrer le cœur même de votre foi. Cela ne lui impose pas d’apprécier Jésus, bien entendu, mais de respecter votre foi à vous. C’est très différent. Il a tout à fait le droit de ne pas apprécier et de critiquer l’église, les mauvais chrétiens, mais on ne fait pas de la peine à son conjoint en l’attaquant sur l’essence même de sa foi.

Peut-être qu’il dit ça comme ça, sans avoir bien noté la peine que cela vous fait. Et qu’il peut faire plus attention.

Analyser ce qui ne va pas

Mais peut-être que votre mari ne se porte pas bien ? Pourquoi a-t-il ce comportement étrange ? On n’est rarement méchant ou en colère gratuitement. S’il a été blessé, violé, maltraité au nom du Christ, on pourrait comprendre ce comportement comme étant incontrôlable, comme un symptôme. Il serait alors possible de saisir que ces paroles ne sont en réalité pas contre le Christ en tant que tel, et encore moins contre vous, mais que c’est un cri incontrôlable. Mieux vaudrait, pour lui, qu’il travaille non sur le symptôme mais sur cette blessure, s’il veut, et si c’est le moment pour lui…

Mais si ce n’est pas le cas, normalement, quand on aime, on se rend compte quand on fait de la peine à l’autre, et on évite de le blesser, donc on s’empêche.

Surmonter le mal par le bien

Si vous aimez votre mari, vous pouvez vous dire, intérieurement, que ces injures conte la foi sont comme un bouton acnée sur son nez. Ce n’est pas plus tourné contre vous, je pense, si votre mari est en général plutôt respectueux et aimant avec vous. Donc, le mieux est d’essayer de ne pas le prendre personnellement, mais comme un de ces défauts que nous avons tous et par dessus l’on passe, ou essaye de passer, chez une personne que l’on aime, que ce soit son conjoint, ses enfants, son meilleur ami / meilleure amie. Comment faire autrement ? Cela fait partie de la vie. On dit que la prière aide. Je le pense sincèrement, dire devant Dieu ce que nous avons du mal à vivre, c’est déjà prendre le dessus sur cette force, et Dieu est créateur, il nous élève.

Et s’il voit un croyant supporter ainsi sa guerre de religion athée, peut-être que cela augmentera bien plus son estime pour la foi que si cela déclenche une riposte ? C’est l’espérance de Paul quand il nous propose de « surmonter le mal par le bien » (Romains 12).

Grand bravo pour votre parcours de foi. C’est tout à fait touchant. Je sais l’énergie, l’intelligence et le courage que cela demande.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

Partagez cet article sur :
  • Icone de facebook
  • Icone de twitter
  • Icone d'email

Articles récents de la même catégorie

Articles récents avec des étiquettes similaires

Un commentaire

  1. Rosset Claire-Lise dit :

    Bonjour,
    La famille peut être le lieu de bien des épreuves. Surtout quand on aimerait partager sa foi en Dieu avec l’être qu’on aime le plus au monde, à savoir notre conjoint.

    J’ai très souvent et depuis mon adolescence, interpellée et encouragée, de par mon contexte de vie assez compliqué, par ces versets de 1 Cor. 7 : 13-17 :
    « Si une femme a un mari non-croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie point son mari.
    Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints.
    Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare; le frère ou la soeur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix.
    Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari?
    Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme?
    Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu. C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes les Églises. »

    J’ai souvent eu médité sur ces versets d’ Esaïe 62 : 4 et suiv. :
    On ne te nommera plus délaissée,
    On ne nommera plus ta terre désolation ;
    Mais on t’appellera mon plaisir en elle,
    Et l’on appellera ta terre épouse ;
    Car l’Éternel met son plaisir en toi,
    Et ta terre aura un époux.

    Pour ma part, mon expérience de vie m’a appris – et ce n’est pas simple – de ne plus mettre d’idole entre moi et Dieu. Parce qu’on a vite fait de mettre notre relation avec notre conjoint, nos enfants, nos petits-enfants avant Dieu … et on y perd des plumes. Or Dieu est le débiteur de personne : il nous rend au centuple les idoles qu’on a quittées pour « le connaître Lui et la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances. » (Phil. 3 : 10)
    Ma prière récurrente est : aide-nous, ô mon Dieu, à te mettre au centre de nos relations conjugales et familiales. Et c’est un combat de chaque jour.

    Un livre qui m’a beaucoup aidée face au harcèlement moral et spirituel, c’est le livre de Lytta Basset : « Faire face à la perversion, des ressources spirituelles inattendues », Lytta Basset, Ed. Albin Michel, 416 p.

    Cf vidéo Lytta Basset sur ce livre :

    https://www.youtube.com/watch?v=2JM_B9vDfMs&t=9s&ab_channel=RTS-RadioT%C3%A9l%C3%A9visionSuisse

    Bien à vous
    Claire-Lise R.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *