09 décembre 2025

rang de bougies allumées dans le noir - Photo de Hasmik Ghazaryan Olson sur https://unsplash.com/fr/photos/bougies-sur-fond-noir-avec-fond-noir-dtCyVHBJ78s
Noël et Avent

Avent 10 – Kierkegaard et le Désespoir : Trouver la Tâche, Source de Joie et d’Espoir

Bienvenue dans cette 10ᵉ case de notre calendrier de l’Avent.

Dans notre recherche de ce qui peut nous aider à vivre fidèlement, il existe souvent un obstacle assez redoutable, c’est le désespoir. Ça ne date pas d’aujourd’hui, bien sûr, mais il semble qu’aujourd’hui la désespérance est endémique, devient comme une maladie, contagieuse et mortelle.Le philosophe Søren Kierkegaard s’est penché sur cette question du désespoir dans plusieurs de ses œuvres majeures, en particulier « Le Traité du désespoir » (dont le titre original est « La Maladie à la mort »), une démarche de foi profonde et une sagesse de vie. Le désespoir est une maladie qui provoque la mort du Soi. Kierkegaard cherche à nous éveiller afin que nous nous posions des questions spirituelles profondes, il nous libère de la rumination de notre passé par l’affirmation centrale de l’amour de Dieu et de son pardon, et il montre combien il est indispensable de s’ouvrir à Dieu pour être en forme, pour accepter véritablement d’être Soi.

Le Désespoir chez Kierkegaard : La Maladie à la Mort

Mais Kierkegaard n’est pas un philosophe et un théologien perdu dans les spéculations abstraites, il s’intéresse à ce que nous vivons, et cherche à nous apporter de l’aide (c’est par là que Kierkegaard fonde en quelque sorte la philosophie existentialiste).  C’est ce que j’ai trouvé, par exemple, dans ce passage très concret sur la vie humaine face aux plus profonds désespoirs.

Soren Kierkegaard - dessinJ’ai trouvé très étonnant et à vrai dire lumineux de relever cette mission que nous avons de relever en toute circonstance, une tâche que nous aurions à accomplir, et que cela est une source de joie opposée à la désespérance :

Aussi longtemps qu’il y a une tâche, une question à résoudre, l’homme n’est pas abandonné, sans espoir. Aussi longtemps qu’il y a une tâche, il y a aussi un moyen d’abréger le temps, car le travail et l’effort raccourcissent le temps : mais quand il n’y a rien à faire, aucune tâche, sinon celle de nier la tâche dans une raillerie d’une profonde perfidie, alors la désespérance est, et le temps est mortellement long. La désespérance est seulement lorsqu’il n’y a rien à faire, c’est-à-dire aucune tâche. Le sujet de joie est donc le suivant : il est éternellement présent, le fait qu’il y a toujours une tâche. Or, aussi longtemps qu’il y a tâche, il y a vie. Et aussi longtemps qu’il y a vie, il y a espoir. Et même, la tâche n’est pas seulement un espoir pour le temps à venir, elle est elle-même un présent plein de joyeux réconfort.

Pourquoi la Tâche est la Réponse de la Foi au Désespoir

C’est pourquoi le croyant a le courage de dire : « Quoi qu’il m’arrive, j’ai quelque chose à faire et en tout cas toujours une tâche. Même dans le désespoir. En effet, la désespérance est un effroi sans place nulle part si l’on ne veut pas témérairement s’abandonner soi-même. Si donc m’accablait le plus lourd destin qui soit jamais échu à un homme, et s’il n’y avait absolument rien à faire, il y a néanmoins ce sujet de joie d’avoir une tâche : celle de supporter mon sort avec patience.

Et même s’il m’était demandé d’épuiser la patience comme ce n’a jamais été le cas pour personne, il y a néanmoins ce sujet de joie d’avoir une tâche : celle de ne pas perdre patience, pas même à la dernière extrémité.

La tâche toujours présente et la certitude éternelle que Dieu est amour sont une seule et même chose.

extrait de « L’Évangile des souffrances, IVᵉ partie, sur la joie.

Deux Prières de Kierkegaard pour Vaincre le Désespoir

Je vous propose deux prières de Søren Kierkegaard pour nourrir notre prière.

Il s’adresse souvent au Christ, dont il se sent frère par ses souffrances. Et comme toujours avec Kierkegaard, sa prière n’est ni tournée vers le passé, ni vers la vie future, mais est une prière pour qu’aujourd’hui, maintenant, Dieu nous soit en aide :

Prière 1 : Demander au Christ la Joie et la Présence

Seigneur Jésus-Christ, j’ai souvent été impatient.

Je voulais tout abandonner, je voulais céder à la souffrance.
Je voulais choisir le chemin le plus facile : le désespoir.
Toi, tu n’as jamais perdu patience.
Tu as supporté toute une vie où tu as souffert
Pour me sauver aussi.

Je t’apporte ma peine : mets en moi ta joie.
Je t’apporte ma solitude : mets en moi ta présence.
Je t’apporte mes conflits : mets en moi ta paix.
Je t’apporte mes échecs : fais germer en moi ton avenir.

(Prière célèbre, dans l’esprit de Kierkegaard)

Prière 2 : L’imitation du Christ et l’aide du Rédempteur

Une autre prière, qui, elle, est vraiment de Kierkegaard, nous invite à être dans l’imitation du Christ et à recevoir son aide :

Aides-nous tous,
Toi le modèle et le rédempteur,
le rédempteur et le modèle,
de sorte que si, dans notre effort,
nous succombons devant le modèle,
anéantis, presque désespérés,
le rédempteur nous relève :

Mais à l’instant Tu es de nouveau le modèle pour nous maintenir dans l’effort.

Tu as laissé une trace,
Toi, saint modèle de toute l’humanité et de chacun de nous,
afin qu’à tout moment
ceux qui sont sauvés par ta rédemption
puissent trouver confiance et franc courage
dans la volonté et dans l’effort où ils Te suivent.

(Søren Kierkegaard)


Méditation par : pasteur Marc Pernot

9 décembre < calendrier de l’Avent > 11 décembre

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