« Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent. » (Matthieu 4:20)
Ce « ils le suivirent » revient souvent dans l’Évangile. Il me semble que c’est caractéristique de ce qu’est que la foi chrétienne. C’est quelque chose qui met en mouvement.
Quelque chose, dans cet homme, Jésus de Nazareth, nous met en mouvement. Ce n’est pas de la soumission, ce n’est pas du par cœur, ce n’est pas une idéologie, ce ne sont pas des valeurs. C’est une mise en mouvement.
- Le « aussitôt » en souligne la puissance au fond de nous, le côté spontané, direct.
- Le « ils laissèrent » souligne un soulagement, une libération, une simplification de la vie comme naturelle à travers cette mise en mouvement.
Bien des personnes m’ont dit sentir cette évolution qu’ils vivent, le sentiment que cela est de l’ordre d’une vie plus vraie, plus confiante et sereine, plus intense. Et que cela porte du fruit.
- Certaines personnes auront peut-être été mises en mouvement par la foi du Christ, cette confiance radicale qu’il a en Dieu et dans son amour même pour ses ennemis. S’ouvrir ainsi à Dieu est la promesse d’une mise en mouvement par ce que l’on appelle l’Esprit ou le Souffle divin.
- Certaines personnes auront peut-être été mises en mouvement intellectuellement par la théologie et la philosophie de Jésus, reflets de sa foi. Quand ce type de recherche est sincère et impliquée, elle libère de bien des logiques qui nous programmaient comme malgré nous.
- Certaines personnes auront été mises en mouvement par sa façon d’être, Jésus allant vers la personne croisée, s’intéressant à ce qu’elle cherche, cherchant à l’aider avec spontanéité, ne lui imposant rien en retour. C’est un état d’esprit à l’affut de l’occasion, se demandant si nous nous sentons appelé à faire quelque chose.
- Certaines personnes auront été mises en mouvement par leur grand mère, ou une autre personne manifestement animée par sa foi en Christ.
Qu’importe ce qui nous a mis en mouvement, ce qui nous rassemble comme chrétiens, chacun à notre façon, c’est le fait d’être animé par cet homme, aussi peu que ce soit.
par : pasteur Marc Pernot
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Merci, cher Marc, que de richesses d’interprétation dans la « suivance du Christ » !
Ce matin, j’ai écrit :
2 décembre 2023 : « Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent. » (Matthieu 4:20)
Quelle puissance d’attraction dans le fait que des hommes laissent tout : famille, profession, gagne-pain pour suivre cet Inconnu qui s’approche d’eux et qui leur dit : « toi, suis-moi ! »
A moi aussi, Jésus me dit : laisse tes filets, laisse tes anciennes images d’une vie calquée comme sur du papier musique pour me suivre là où tu ne le sais pas encore, dans la confiance que, quoi qu’il advienne, je suis là pour toi, avec toi et en toi.
Je forgerai ta confiance en moi-même, y compris dans l’identification à mes souffrances, surtout quand tu adresseras ce cri à ce Dieu devenu silencieux : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnée ? »
Quand tu seras persécutée parmi les tiens comme dans l’église, et que, humiliée, découragée et en larmes tu crieras à moi, je te rappellerai ce verset d’Héb. 12 : 2, 3: « ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu.
Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée. »
Quand tes liens familiaux se déliteront , je te dirai, moi que ma famille biologique me traitait de fou : « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? Puis, désignant ses disciples d’un geste de la main, il ajouta : Ma mère et mes frères, les voici. Car celui qui fait la volonté de mon Père céleste, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. (Matt. 12 : 48)
Quand ton corps sera secoué par les sanglots, la tête dans le tombeau vide, je te demanderai, comme à Marie-Madeleine : « Femme, pourquoi pleures-tu ? QUI cherches-tu ? ».
Par la prière, les soupirs, la parole vraie, les larmes et le paquet de mouchoirs, je t’inviterai à épancher ta douleur sur mon cœur de Berger. Et là, je te consolerai, je récolterai tes larmes dans une outre. Alors, tu t’apaiseras, tu ne seras plus dans la désespérance, mais tu t’ouvriras à un a-venir possible, parce que je tiendrai ta main.
Quand, face au mal subi autant absolu qu’absurde, tu te rouleras dans la poussière avec Dieu, et que, dans ton jardin de Gethsémané, tu hurleras : tout, tout, mon Dieu, mais pas cette épreuve, qu’elle passe loin de moi !
Alors, des anges viendront te fortifier pour t’amener à dire : « Que ta volonté soit faite et non la mienne ! Même si je ne comprends rien à rien, tu sais ce que je ne comprends pas et cela me suffit. Viens en aide à mon incrédulité ! »
Alors, oui, Seigneur, je réponds à ton appel, même si, en chemin avec toi, il m’arrivera de ne pas avoir un lieu pour reposer ma tête. »
Bien cordialement
Claire-Lise Rosset
Mil mercis, Claire Lise, pour cette médiation fort riche que vous nous offrez, en complément.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
Le souffle divin qui est en l’homme se transforme par une force créatrice qui nous met en marche sur le chemin de la vie.
Le « aussitôt » est assez incroyable. Ils lâchent tout, à la seconde. Même pas le temps de la réflexion. Car le filet jeté, qu’en est-il ? Contient-il des poissons ? Ils ne le retirent pas. D’autant qu’il ne faut que quelques secondes pour le retirer puisqu’ils pêchent du bord. Mais non, ils ont l’air de le laisser en plan. Ils ne se concertent pas non plus. Echangent-ils un regard complice ? « – On y va ? ». On ne sait pas.
Il semble se dérouler une vraie rupture pourtant mais en douceur, sans heurts, sans drame, ce qui n’est pas le cas d’une rupture en général. Ça fait mal normalement, ça tire ou il y a au moins un flottement. Eux, ils ne tergiversent pas pendant des nuits, c’est comme une évidence de suivre cet homme, là, maintenant. C’est étonnant quand même alors que le propos semble si énigmatique : « Venez, suivez-moi et je vous ferai pêcheur d’hommes ! ». Cela aurait pu mériter un haussement d’épaules car Jésus ne promet rien du tout, ni la richesse, ni la gloire, ni aucun plaisir. De plus, sans savoir où ils vont. C’est déraisonnable, à première vue, de le suivre ainsi et de laisser le filet sans doute plein de poissons.
Sauf s’il y a une espérance. Mais d’où vient-elle ? Il n’y a rien dans le propos si ce n’est cette parole promettant un déplacement vers une autre identité, au moins une autre assignation. C’était bien les poissons, oui bien sûr, mais la discussion est limitée. Alors devenir pêcheur d’hommes, c’est changer du tout au tout, s’ouvrir à une autre dimension – au moins un moment – à une dimension plus fraternelle, en échange avec les autres, peut-être devenir ces artisans de paix que vous évoquiez dans votre dernière prédication.
Je me demande s’il n’y avait pas aussi une attente chez ces deux hommes qui laissent tout tomber, à laquelle le propos de Jésus fait écho car il est rare d’être entièrement satisfait de ce que nous vivons, non ? Nous attendons toujours plus ou moins quelque chose, ne serait-ce que par rapport à un idéal de justice qui est présent dans tous les hommes.
Cela peut leur dire qu’ils ne sont pas entièrement rivés à cette matérialité, qu’ils sont capables de voir au-delà d’eux-mêmes ou d’estimer qu’il y a quelque chose au-delà qui, peut-être, les réjouira. Ce que vous avez si bien mis en lumière, Claire-Lise, dans la relation touchante de ces expériences, me semble-t-il. Mais là, dans ce verset, il y a comme un saut à effectuer, sans filet.
Chère Lili
Merci pour cette magnifique lecture !