effet de noir et de blanc mêlé - Photo by Hulki Okan Tabak on https://unsplash.com/photos/x3kQTL7yw30
Témoignages

Deux et même trois témoignages en musique sur la vie plus forte que la mort.

Par : pasteur Marc Pernot

Quand la Bible parle de l’amour comme dépassant la mort, c’est vrai.

Le premier témoignage est celui de Benson Boone, américain né en 2002

Il a sorti cette année une chanson qui témoigne de ses liens continués avec sa grand mère (ou son arrière grand-mère), morte il y a peu d’années.

Il se souvient d’elle dont il était proche, qu’il accompagnait à l’église le dimanche matin, et dont la foi lui donnait la foi. Il se souvient avec amusement de la façon dont elle se coiffait comme une reine pour aller à l’église, en même temps ce geste disait l’Evangile entendu par la grand-mère : Christ fait de nous des princes et princesses du Royaume de Dieu, et aller au culte est alors une fête, comme un bal de promotion. Et des années après le garçon se souvient. On ne sait jamais ce qui va être la perle précieuse pour l’autre.

Dans cette chanson, Benson parle à sa grand mère comme si elle était là et en même temps il sait qu’elle n’est pas là physiquement, pourtant elle est si présente. Il est dans cet entre-deux du deuil. Sa foi est morte avec sa grand-mère et pourtant il prie encore. Il se réjouit d’un billet qu’elle lui avait donné sans oser le dépenser….

C’est sensible et authentique. Cette vidéo est actuellement vue par millions sur youtube.

J’en profite pour dire à toutes les grands mères (et les grands pères) combien ils sont importants. Si infiniment précieux dans l’éducation de leurs petits-enfants.

Traduction des paroles de «In The Stars» par Benson Boone (avec musique ci-dessous)

Les dimanches matins étaient tes préférés
J’avais l’habitude de te rencontrer sur Woods Creek Road
Tu t’étais coiffés comme si tu étais une célébrité
Même si nous allions seulement à l’église.
Maintenant, le dimanche matin, je ne fais que dormir
C’est comme si j’avais enterré ma foi avec toi
J’implore un Dieu auquel je ne sais pas si j’y crois
Parce que je ne sais pas quoi faire d’autre.

Je m’accroche toujours à tout ce qui est mort et parti
Je ne veux pas te dire au revoir car cela signifie pour toujours
Maintenant tu es dans les étoiles et six pieds n’ont jamais été aussi loin
Me voici seul entre les cieux et les braises
Oh, ça fait tellement mal pour un million de raisons différentes
Tu as pris le meilleur de mon cœur et laissé le reste en morceaux

Je cherche dans tes vieilles lettres d’anniversaire
Un billet de vingt dollars froissés est encore dans la boîte
Je ne pense pas que je pourrais un jour le dépenser
Même si je n’avais plus un sou.

Oh, je m’accroche toujours à tout ce qui est mort et parti
Je ne veux pas te dire au revoir car cela signifie pour toujours
Maintenant tu es dans les étoiles et six pieds n’ont jamais été aussi loin
Me voici seul entre les cieux et les braises
Oh, ça fait tellement mal pour un million de raisons différentes
Tu as pris le meilleur de mon cœur et laissé le reste en morceaux

Je m’accroche encore, je m’accroche…

 

 

Le second témoignage est celui du poète connu sous le nom de Pierre Emmanuel qui rend hommage à Jean-Sébastien Bach, mon troisième témoin.

« Qui, mieux qu’un artiste, ce résonateur des paradoxes, peut prendre sur lui, en l’intégrant dans son art qui l’exprime et le dépasse, l’expérience universelle d’un tel ébranlement fondamental ? Son témoignage atteste que le fait objectif ne peut saisir la permanence et la nouveauté d’un étonnement qui, aujourd’hui comme sur le chemin de Damas, frappe dans son incrédulité radicale l’homme dont il fait un chrétien.
De ces témoignages d’artistes, voici un premier exemple. Il est de Jean-Sébastien Bach, dans la Passion selon saint Jean. C’est le fameux air de contralto : « Es ist vollbracht » (Tout est consommé) : parole divinement distendue, tout entière de mort et de vie ; soupir que l’âme chrétienne recueille des lèvres du Christ mourant, et qu’elle étire en une plainte infinie, désespoir indiciblement tendre devant l’évidence absolue de la mort : plainte elle-même trouée vers le haut, sans être pour autant suspendue, par le cri de victoire en majeur qui situe le triomphe sur la mort à l’instant précis où la mort triomphe. Le germe de la Résurrection est pressenti dans et par la mort, sans abolir le scandale de celle-ci. Car voici que la plainte reprend, recouvre à son tour le chant victorieux. Mort et résurrection, vécues ensemble dans l’espérance, restent antinomiques dans le temps : la rupture au centre même de l’aria manifeste une action transcendante, l’insertion dans notre mortalité d’une certitude qui lui échappe et pourtant doit y mûrir. Mourir pour vivre : tout l’œuvre religieux de Bach est la germination de cette certitude. Certitude pour chacun et pour tous, mais en Jésus-Christ seul, comme l’expriment dans l’Actus Tragicus, au niveau de la condition humaine tout entière, huit lentes mesures pour le chœur sur les mots : « In ihm sterben wir » (En lui nous mourons). »

Pierre Emmanuel, Choses dites , « Discours sur la résurrection », p. 276-277

« Es ist vollbracht », chanté par le contre-ténor Andreas Scholl :

Là encore, la mort et la vie se mêlent, mort et résurrection.

Tout est accompli !
Espoir pour les âmes malades,
La nuit de deuil me laisse la dernière heure compter.
Le héros de Juda l’emporte, et clôt le combat.
Tout est accompli !

« Actus Tragicus »

Avec le « In ihm sterben wir » (En lui nous mourons) dont parle Pierre Emmanuel à 3:34

 

par : pasteur Marc Pernot

Partagez cet article sur :
  • Icone de facebook
  • Icone de twitter
  • Icone d'email

Articles récents de la même catégorie

Articles récents avec des étiquettes similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *