10 septembre 2025

Une femme, avec son chien est assise dans l'herbe d'un parc - Image par eugene chystiakov https://pixabay.com/fr/photos/femme-chien-pique-nique-ami-animal-4374473/
Foi

Comment encore prier encore quand on ne croit plus en un Dieu magicien mais à Dieu comme amour ?

Question posée :Bonjour Pasteur,J’ai découvert votre site par hasard et je voulais vous remercier pour toute votre bienveillance et votre enseignement. Cela donne vraiment envie d’être avec Dieu.

Chrétienne de base, j’ai toujours grandi dans la religion. Mais je pense qu’on nous l’a mal transmise. J’ai toujours connu Dieu comme un être qu’on doit louer, avec qui on doit faire l’effort de faire le bien pour qu’Il nous bénisse, pour qu’Il nous accorde des faveurs. Même moi je me trouve hypocrite, car au fond de moi, je sais que je ne suis pas quelqu’un de bien.J’ai essayé de faire le bien, je pensais que faire de bonnes actions m’aiderait à attirer les faveurs de Dieu.

Il y a quelques années, j’ai découvert l’enseignement d’un autre pasteur, qui m’a montré Dieu comme le Dieu d’Amour qui nous aime sans condition, tel que vous le présentez. Je pensais avoir compris ; du moins j’ai compris que Dieu m’a toujours aimé et m’aimera toujours quoi que je fasse.Mais malheureusement, je pense que mon subconscient a mal interprété les choses. Je suis très théoricienne et intellectualise beaucoup les choses.

Maintenant, cela paraît absurde, mais j’ai l’impression que malgré tout cela, je ne fais plus rien pour entretenir ma vie spirituelle. Je suis dans la passivité totale.Je n’aime plus vraiment aller à la messe. Je prie rarement, et même quand je prie, c’est juste une prière de panique bâclée. Je n’ose plus vraiment demander des choses à Dieu, car je me dis qu’Il sait ce dont j’ai besoin et que la prière ce n’est pas demander des faveurs à Dieu. Pourtant maintenant, je suis dans la détresse et j’ai besoin de sa faveur. 

Quand je lis vos réponses ici, quand je vois « Dieu n’est pas un magicien », je comprends bien le fond de vos explications ; mais ma sensibilité me fait prendre au 1ᵉʳ degré. Bref, je pense que je suis un peu déboussolée. Je voudrais avoir une relation sincère avec Dieu, mais je ne sais pas par quoi commencer. Je me sens trop hypocrite.

Merci déjà pour votre réponse. Bien cordialement,

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Évoluer dans sa théologie, dans sa foi, sa prière

Bravo pour la sincérité de votre démarche. Bravo pour votre évolution théologique spirituelle, ce n’est jamais facile d’évoluer. Il est donc normal qu’il y ait un temps de flottement et de craintes entre ces deux façons d’être : celle basée sur la foi en un Dieu magicien qu’on cherche à séduire pour avoir ses bénédictions. Et la foi en Dieu qui de toute façon nous aime et fait tout pour nous donner la vie.

Du Dieu magicien que l’on craint au Dieu amour qui nous aime

Le problème du premier modèle, c’est que ça ne marche pas : on sait bien que les malheurs arrivent au juste comme pécheur, que la tornade qui passe détruit la villa de l’un comme de l’autre. Je connais les personnes qui ont perdu la foi au pire moment à cause de cette théologie, quand leur est arrivé un malheur terrible, cruel, injuste.

Quel sera donc la prière dans le deuxième modèle ?

  • C’est d’abord méditer sur ce Dieu d’amour. C’est très inspirant. Ça vaut beaucoup mieux que de se présenter et de méditer un Dieu qui envoie ses bénédictions à condition qu’on les ait payées avec suffisamment de prières de culte et de privations, et qui peut tout autant envoyer des malédictions si ça lui prend. Un Dieu puissant par cet amour, même s’il n’est pas TOUT-PUISSANT, il agit dans la profondeur de nos êtres et du monde. Cela permet de penser à ce que pourrait être sa volonté, son espérance pour ce monde et pour nous-mêmes, et prier avec lui pour qu’elle soit de mieux en mieux faite, sa volonté, sur la terre comme au ciel.
  • C’est ensuite la louange : elle change tout, relève ce qui est bon et beau dans notre vie, dans ce monde, dans les autres autour de nous. Et remercier Dieu. Cette démarche nous façonne : elle nous donne d’abord un regard bienveillant qui cherche consciemment ce qui est bon. Elle reconnaît les traces de l’action de Dieu, parfois ses clins d’œil. Cela tisse une relation avec lui. Et en s’ouvrant à lui de cette façon, il nous aide à affûter notre regard en tenant compte des réalités plus profondes. Nous nous laissons ainsi grandir dans notre discernement.
  • Cela peut être la plainte effectivement, le souci pour des situations de détresse, celles des autres et les nôtres. Bien entendu. La seule différence avec le premier modèle où l’on cherche à convaincre Dieu de faire ce qu’on va lui demander, c’est que dans ce deuxième modèle nous nous ouvrons plutôt à ce que Dieu a à nous dire ou plutôt à nous demander concernant les sujets que nous abordons avec lui. Il nous aide à ouvrir les yeux sur des situations où nous pourrions faire la différence. Là, encore, nous sortons, transformés en profondeur. Ce n’est pas immédiat, mais il nous éclaire d’une espérance, de solutions nouvelles. À mon avis, aussi, il nous appelle et rapproche de nous aussi d’autres de nous afin que nous fassions équipe.

Présenter sa vie à Dieu sans crainte

Vous pouvez donc tout à fait continuer à présenter votre être, votre vie, vos projets et vos peines, vos déceptions, vos fiertés et votre regret de ne pas être meilleure. C’est très utile et très beau. Cette prière ne sera plus teintée de crainte mais d’amour et de confiance d’être accompagnée, gardée. Cela change tout, effectivement. C’est alors dans le calme, la douceur que nous prions.

S’aimer soi-même aussi, selon l’Évangile

Mais il ne faut pas exagérer non plus les sentiments négatifs à votre égard. Vous n’êtes certainement pas une hypocrite, c’est tout à fait normal de penser à soi-même. D’ailleurs, quand Jésus résume l’essentiel, il nous conseille d’écouter et d’aimer Dieu, il nous conseille d’aimer notre prochain, et il nous conseille de nous aimer nous-mêmes. L’action de Jésus nous donne une idée de ce que Dieu veut nous apporter : face aux personnes qu’il rencontre, Jésus la relève et l’encourage, il l’envoie joyeusement sur le chemin de sa vie, plus en forme. Eh bien vous pouvez attendre ce service de Dieu, qu’il vous aide dans cette rencontre mystérieuse qui a lieu dans notre chambre quand vous le priez, et qu’il vous rende fière et heureuse d’être vous-mêmes.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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