27 février 2023

Un bras lève dans sle ciel une poignée de feuilles de palmier (fête des rameaux) - Photo de Jacob Bentzinger sur https://unsplash.com/fr/photos/YVHAYE6rWmY
Bible

Pourriez-vous m’aider à résoudre une « contradiction » concernent la résurrection de Jésus ?

Par : pasteur Marc Pernot

Un bras lève dans sle ciel une poignée de feuilles de palmier (fête des rameaux) - Photo de Jacob Bentzinger sur https://unsplash.com/fr/photos/YVHAYE6rWmY

Question posée :

Bonjour

Comment allez-vous?

Pourriez-vous m’aider à résoudre une « contradiction » concernent la résurrection de Jésus:

Actes 2:24 affirme que Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts tandis que Jean 2:19 dit « détruisez ce temple je le relèverai »
Jésus s’est-il ressuscité tout seul ou est-ce son Père qui l’a fait?

Venant de lire Jean 5:18 la déclaration des Juifs au sujet des paroles de Jésus: « …que Dieu était son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu »
S’il vous plaît, comment comprenez-vous ce texte. »

En vous remerciant d’avance. Que le Seigneur vous bénisse.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Bravo pour votre excellente remarque, issue d’une lecture attentive de la Bible.

La « résurrection » du Christ est une notion complexe, car elle désigne

  1. un événement qui a eu lieu après la crucifixion de Jésus, événement dont les contours sont discutés dans le christisnisme, mais qui se manifeste en tout cas comme un enthousiasme très puissant des disciples de Jésus malgré la disparition de Jésus sur le plan physique.Le résultat en est le « corps du Christ » au sens où Paul l’entend (1 Corinthiens 12)
  2. cette résurrection parle aussi de notre résurrection, de la vie plus forte que la mort, résurrection qui est à vivre maintenant et qui est de l’ordre d’une intensification de notre être vivant. En effet « ressusciter » ne signifie pas un retour en arrière, mais littéralement « être éveillé ou s’éveiller » et « être mis debout ou se lever ».

Quel est donc l’acteur ou les acteurs de cela ?
En ce qui concerne le premier point : il y a le formidable impact sur les personnes de ce que Jésus a dit et fait, comment il l’a dit et fait, comment il a accompli sa mission de « Christ ». Il en est un acteur essentiel, mais que serait son action si Dieu ne l’avait inspirée, portée, s’il n’avait accompagné cet effet dans le cœur des personnes ? Il me semble que l’on peut dire que la résurrection du corps mystique du Christ est l’œuvre de Jésus, mais on pourrait tout à fait aussi dire que c’est l’œuvre de Dieu. Et que c’est Dieu qui, par son Esprit, a suscité cette levée, cet éveil de chaque disciple du Christ, ces liens spirituels entre les personnes qui fait que ces individus particuliers forment un corps.

En ce qui concerne le second point, nous serions bien incapable de donner à notre vie une dimension qui dépasse l’humain. Dire que c’est Dieu qui nous ressuscite et non nous même qui nous ressuscitons, cela est donc juste. En même temps, il est difficile, même pour Dieu, de faire aimer et espérer à une personne qui ne le voudrait pas, qui ne participe pas à cet éveil.

Les deux versets que vous citez semblent bien se compléter, plus que s’opposer. C’est pourquoi il est intéressant d’avoir ce type de lecture que vous faites, ne réduisant pas la pensée à ce qui pourrait être déduit d’un unique verset, cherchant à avoir une vue d’ensemble, avec des versets différents qui se répondent, qui ouvrent un débat, et donc une profondeur de sens et des nuances.

En ce qui concerne votre seconde question,  sur Jean 5:18 la déclaration d’opposants à Jésus « …que Dieu était son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu », je dirais :
qu’il s’agit plus « des judéens » que « les juifs » qui s’opposaient ainsi à Jésus, puisque Jésus, tous ses apôtres et sa famille faisaient partie « des juifs ». et qu’ils n’avaient pas compris en quel sens Jésus entendait « enfant de Dieu », ce n’est pas au sens de dieu ni de « demi-dieu » comme il pouvait y en avoir dans les religions égyptiennes ou grecques, mais qu’il s’agit d’une réalité spirituelle : par l’amour de Dieu qui nous adopte comme son enfant même si nous ne lui ressemblons pas, et aussi Dieu qui, par son souffle ou sa Parole continue notre genèse pour devenir un créature capable d’un petit peu aimer et créer. Donc non, Jésus ne se déclare pas du tout l’égal de Dieu, il insiste souvent au contraire pour faire la distinction et préciser les liens entre Dieu et lui.

Bonne suite pour votre lecture de la Bible et votre réflexion.
Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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Un commentaire

  1. Jean-pierre Sternberger dit :

    la question posée porte sur la différence de perception de la résurrection entre Actes 2,24 où Pierre déclare que Dieu a relevé Jésus d’entre les morts et Jean 2,19 où Jésus déclare à propos de son corps (selon l’interprétation de l’évangéliste) « détruisez ce temple et en trois jours, je le relèverai ». Marc Pernot dans sa réponse a raison de souligner la complémentarité des deux approches. De fait la théologie sous-jacente au discours de Pierre dans les Actes rend Dieu responsable de tout ce qui arrive à Jésus y compris son arrestation, et son exécution par les Romains. Il a été « livré selon les décisions arrêtées dans la prescience de Dieu » (Jean 3,23 juste avant le texte cité dans la question). Le point mis ici en avant porte sur l’apparente inaction de Dieu au moment de la passion. Mais pour Pierre, cette absence n’est qu’apparente de la part d’un dieu qui a décidé et de la mort et de la résurrection de Jésus. Jean va pour s part défendre l’idée que Jésus est entièrement volontaire et acteur de sa mort comme de sa résurrection. Il sait que Judas va le trahir, il ne se défend pas quand Pilate l’interroge, il est acteur de sa résurrection comme il le fut de son élévation, entendez dans le contexte johannique de la crucifixion. Quant au texte de de Jean 5,18, où on nous dit que des juifs / judéens repprochent à Jésus d’une part de rejeter (le texte dit « détruire ») le sabbat et d’autre part de prétendre que Dieu était son Père et donc de se faire l’égale de Dieu, on peut se demander si cette polémique date du temps de Jésus ou si elle ne reflète pas la situation au moment de la composition de l’évangile quand les chrétiens ont abandonné la pratique du sabbat et confessent la divinité de Jésus. Le récit de Jean 5 où Jésus ordonne à un homme guéri un jour du sabbat de porter son grabat laisse entendre que l’abandon du sabbat remonte à Jésus lui-même lequel est agréé par Dieu comme le prouve le fait que l’homme est guéri. Dans les évangiles synoptiques, Jésus est beaucoup plus attentif au respect du sabbat et le texte de Marc 2,1-12 qui est sans doute la source du récit johannique ne se déroule pas un jour de sabbat.

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