Pourquoi aller au culte est une pleine expérience de vie, par le philosophe Olivier Abel
Comme l’écrit le narrateur-pasteur prêchant devant sa communauté dans le magnifique roman de Marilynne Robinson, Gilead : « Nous n’avons pas posé la question, alors elle nous a été retirée. »
Et le philosophe Ralph Waldo Emerson, il y a bientôt deux siècles, avait annoncé ce risque terrible de la perte du culte : « Quelle plus grande calamité peut accabler une nation que la perte du culte ? Alors toutes choses tombent en décadence. Le génie quitte le temple pour hanter le sénat ou le marché. La société vit pour des babioles et, quand les hommes meurent, nous ne les mentionnons pas. »
Au fond, le culte, c’est d’abord la gratitude, la louange et l’émerveillement d’exister, c’est chanter le bon, le désir de jouer.
C’est ensuite la confrontation au malheur auquel on ne se résigne pas, la sensibilité révoltée contre le mal, la sortie de l’innocence puérile et la découverte de notre infini endettement mutuel.
C’est enfin l’espérance, qui renonce à la prétention de tout changer, mais qui s’obstine à agir, la patience endurante qui préfère la solution du moindre mal, mais s’obstine aussi à augmenter le moindre bien, à le bénir, à l’approuver.
Le culte, c’est tout ce dont nous avons besoin.
Olivier Abel
article tiré du site reforme.net
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