Nos fragilités et faiblesses, lutter contre ou les écouter ? Peut-être les aimer et les soigner ?
Question posée :
Bonjour Pasteur,
Il y a des périodes, parfois plus ou moins longues, où l’on se sent tout en fragilités, en faiblesses ;
Faut-il alors « lutter contre » nos fragilités (mais nos fragilités, c’est un peu nous quand même) ou les écouter ?
Bien cordialement,
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
Merci pour cette excellente et profonde question, face à nos fragilités & faiblesses, je pense que nous devons faire preuve de tendresse, de patience mais aussi d’ambition envers nous-mêmes. Comme nous en aurions pour une personne chère qui nous est confiée. Ni plus ni moins (le « aime ton prochain comme toi-même » de Jésus implique qu’il faut s’aimer soi-même comme un prochain que l’on aime vraiment). Une personne que l’on aime : on l’aime telle qu’elle est, même si elle gardait ses fragilités et ses faiblesses, bien sûr, mais même aussi ses défauts pour toujours. Et l’aimer c’est en même temps : ne cesser d’espérer qu’elle avance et se porte de mieux en mieux, s’épanouisse sur ses forces et ses talents, certes, puisse les exprimer (ce qui ne manque pas de nous réjouir pour cette personne et pour le monde), et c’est aussi espérer voir cette personne que l’on aime être moins gênée par ses faiblesses, ses fragilités, et ses défauts. Et si on aime une personne, on aura envie d’essayer le plus respectueusement possible de favoriser une belle évolution. Cela est valable pour une personne que l’on aime, et c’est tout autant, je pense, valable pour soi-même. Et Dieu est à nos côtés, en équipe avec nous dans ce travail.
Je suis bien de votre avis, c’est exactement cela, il faut à la fois écouter nos fragilités et lutter contre. Il faut les accompagner et les éduquer, avec pédagogie, cherchant un progrès jour après jour et ne désespérant pas. Il faut parfois ruser avec elles, parfois les mettre à la porte violemment, parfois demander de l’aide
Une faiblesse ou un défaut est souvent une qualité qui s’exprime mal. Par exemple une fragilité peut être une capacité d’empathie avec les personnes qui souffrent. La colère peut être une soif de justice et un enthousiasme pour chercher des solutions, mobiliser des équipes. Ce « défaut » serait à convertir, à domestiquer.
Donc oui, à la fois nous accepter tel que nous sommes et lutter contre nos faiblesses & nos fragilités. En quelle proportion ? Dans l’incroyable parabole de Jésus sur la brebis perdue (Luc 15), Jésus nous propose de chercher à progresser de 1% à la fois. De laisser tranquille 99% et d’aller à la recherche d’une brebis perdue, de chercher et chercher encore « jusqu’à ce qu’on la trouve ». Jésus ne doute pas que finalement on le trouvera ce pourcent. A chaque fois, nous dit jésus il y a de la joie, ici et dans le ciel. Su la brebis perdue représente un de nos défauts, remarquons que Jésus ne parle pas d’éliminer ce défaut, mais de le ramener précieusement.
C’est donc une tendresse, oui, une tendresse active et bienfaisante que nous pourrions avoir avec nos faiblesses et nos défauts, les nôtres et celles de nos proches. Ne soyons pas trop durs.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
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