un jeune homme vu de dos en manteau pourpre à col de fourure avec uen couronne en acier - Photo by Paweł Furman on https://unsplash.com/fr/photos/jo21H-4lYFU
Développement

Moi mon Rêve est de travailler à la cour du Roi dans mon pays, comme Joseph ou Daniel à leur époque.

un jeune homme vu de dos en manteau pourpre à col de fourure avec uen couronne en acier - Photo by Paweł Furman on Unsplash

Question posée :

Shalom Pasteur.
J’aimerais savoir quel est réellement le rôle du Théologien dans la société ? N’est il bon qu’à œuvrer pour l’Eglise ? Ne peut il pas aussi s’initier dans les affaires politiques de l’Etat à l’exemple de Joseph et Daniel ? Moi mon Rêve est de travailler à la cour du Roi dans mon pays en tant que Théologien et principal Conseiller du Président, mais comment y arriver quand bien même nos diplômes ne sont pas reconnu par L’état. J’aimerais d’abord postuler à la meilleure École militaire du pays avec ma licence en Théologie que j’obtiendrai pour gravir progressivement jusqu’à la cour royale , je sens le réel désir de me lancer sur cette voie mais j’ai très peur car cela n’a jamais existé dans notre pays un Théologien qui se lance sur une telle voie.
Merci de bien vouloir m’orienter comme vous savez bien le faire.

Réponse d’un pasteur :

Bonjour Monsieur

Je comprends votre idée. Il est assez logique, de se dire que pour faire avancer la foi et la justice dans le monde il serait stratégique de passer par les plus puissants.

Seulement, il me semble que si l’on regarde la stratégie que Jésus a choisie, le travail des théologiens va plutôt de bas en haut, et non de haut en bas comme du temps de l’ancienne alliance. Le Christ n’a pas le moins du monde souhaité travailler au côtés des rois, des gouverneurs, des chefs du sanhédrin ou des grands prêtres du Temple. Jésus s’est promené de villes en villages par les campagnes, afin de rencontrer le tout venant des personnes individuelles et des foules rassemblées au gré des circonstances.

C’est vrai que le but du théologien n’est pas de se cantonner à travailler dans l’église. Je suis de la même opinion que vous là dessus. L’église est une belle opportunité de former des personnes militantes. L’église, grâce aux dons des fidèles, a la possibilité de mettre des moyens permettant à des théologiens et des pasteurs d »exercer leur ministère, elle le fait en nous laissant une grande liberté pour exercer chacun à notre façon notre charisme. Cela fait que, si nous cherchons à nous occuper le mieux possible des fidèles de l’église, bien sûr, nous pouvons (et à mon sens nous devons) concevoir notre ministère comme étant au service des personnes de toute la population, comme le dit Jésus l’Evangile est fait pour être adressé depuis les toits des maisons pour que les personnes qui passent dans la rue l’entende (et la laisse libre de choisir si ça intéresse). Notre ministère est donc comme à la cantonade, et il va donc au delà des cercles des personnes qui fréquentent nos assemblées dominicales (tant mieux pour elles, qu’elles participent, je pense). C’est pourquoi je mets en ligne des prédications, et que je prends la peine de répondre à ces questions qui me viennent de personnes des 4 coins du monde, et pas seulement aux personnes des environs de Cologny, ni même du canton de Genève seulement. C’est bien au delà de ma paroisse, ces personnes n’apporteront en général rien qui aiderait notre vaillante église de Genève, certaines aideront d’autres, autrement. Chacun fait ainsi ce qu’il peut afin d’aider quelques passants à avancer dans leur vie, et ainsi de changer un petit peu le monde et développer la foi en Christ ?

Jésus n’avait manifestement pas la stratégie de changer le monde en agissant auprès des puissants. Cela a pu être une de ses tentations, au désert, celle d’utiliser son charisme exceptionnel pour influencer les peuples du haut vers le bas, mais Jésus a renoncé à cette piste séduisante pour exercer son ministère à la cantonade. Je ne pense pas que cela ait été d’ailleurs non plus la visée des personnages de Joseph ou de Daniel. Tout au contraire, ils ont simplement fait ce qu’ils ont pu dans les circonstances qui se présentaient, avec de bonnes valeurs. Ensuite, il est exact que toute personen ayant besoin d’aide est à aider, qu’elle soit pauvre ou riche, puissante en ce monde ou méprisée de tous. Il n’y a pas de raison non plus de ne pas aider, si on le peut, une personne riche et puissante. Pour son bien à elle, cette aide devra alors lui être apportée, bien sûr, de façon tout désintéressée par le pasteur, le théologien ou le chrétien pour sa propre puissance ou fortune. Et d’aider à côté de cela, aussi bien d’autres personnes ayant moins ou pas de pouvoir.

Dieu vous bénit et vous accompagne sur votre chemin.

par : pasteur Marc Pernot

Partagez cet article sur :
  • Icone de facebook
  • Icone de twitter
  • Icone d'email

Articles récents de la même catégorie

Articles récents avec des étiquettes similaires

4 Commentaires

  1. Pascale dit :

    La valeur fondamentale de l’Évangile est l’amour du prochain et l’amour ne décrète pas par une loi, c’est une attitude exclusivement individuelle dont les implications dans le quotidien sont constamment amenées à être évangélisées. Le théologien n’a pas la science infuse et n’est pas un homme meilleur qu’un autre, ni même avec de meilleures valeurs qu’un autre.
    Gouverner au nom de l’Évangile a fait, et fait encore, bien des dégâts car il y a alors le risque de prendre sa propre interprétation pour la seule voie possible. Par exemple certains chrétiens pensent que le divorce n’est pas une option possible, faut-il alors interdire le divorce par une loi ?
    Par ailleurs une loi n’a du sens que si les individus y adhèrent en masse. L’homophobie, l’antisémitisme, le racisme ne disparaitront pas avec des lois. Et si une loi en ce sens existe, c’est uniquement parce que des individus en masse étaient déjà convaincus de la nocivité de ces idées. On le voit bien concrètement en ce moment avec la lutte contre la pandémie. Des stratégies sont mises en place par les états au moyen de lois diverses et variées, mais ces stratégies, quelles qu’elles soient, ne peuvent être efficaces qu’avec une adhésion totale des individus.

  2. biduline dit :

    D’être roi ?
    Ah d’accord…
    Il y a des gens qui rêvent encore de ça ?
    Il y a un roi en Suisse, comme en Suède ?
    Sinon cela pourrait s’expliquer ?

    Nan, mais là ce n’est pas une critique, c’est juste de la stupéfaction !
    Oui alors là…
    Je rend les gants ! Pardon, mais j’abandonne !

  3. plume dit :

    L’exemple de Jésus dans les Évangiles est effectivement clairement en direction de la population ou d’une partie d’entre elle au fil des rencontres.

    Mais la logique d’état existe, le pouvoir existe, en supposant qu’il s’agisse d’états et de pouvoirs qui cherchent absolument à ne pas faire d’abus de pouvoirs, de totalitarisme, de répression… L’interprétation de la Bible devrait aussi pouvoir nous inspirer concernant la théorisation de cette logique, puisque même en démocratie, nous sommes appelés à voter, à répondre à des sondages, à des questionnaires, donc à exercer un pouvoir, même s’il est petit, voire très petit, mais donc à réfléchir sur l’exercice du pouvoir. En ce sens la théologie devrait aussi pouvoir être inspirante au niveau de l’éthique sociale, politique au sens non partisan du terme, en respect des personnes bien sûr, de leur liberté de pensée et de conscience… La théologie doit-elle ignorer la géopolitique ? Doit-elle ignorer les grands systèmes économiques mondiaux ou nationaux ou locaux ? Faut-il se tourner vers la philosophie pour chercher des compléments, de préférence en cohérence avec la démarche, le cas échéant ?

    Avec le Nouveau Testament d’une part, et l’Ancien Testament d’autre part, bien qu’il y ait des liens forts entre les deux bien sûr. Avec toutes les questions des états laïcs ou religieux, la séparation des églises et des religions et de l’état… Mais quel que soit le statut juridique, c’est pour l’inspiration éthique ou du contenu des personnes qui travaillent ou souhaiteraient travailler dans les services de l’état. Il me semble que pour ces personnes là, on ne peut pas simplement ranger sa religion de côté le temps de sa profession, et la reprendre pour une partie de son temps privé. Il y a unité de la personne humaine. Les évangiles, le Nouveau Testament plus largement, la Bible encore plus largement, devraient pouvoir faire partie de l’inspiration, y compris professionnelle, de certaines politiques, sans doute en parallèle de philosophie politique, y compris dans les cas très complexes, de défense publique, d’économie…

    Peut-être que justement, nous, aujourd’hui, en essayant d’être fidèle à Dieu en se référant aux Évangiles en premier lieu, nous n’avons justement pas à essayer de faire comme Jésus Christ en son temps sur Terre.

    Il me semble que de vrais grandes questions se posent si l’on essaye de réfléchir à des expressions comme des « injustices structurelles »…

    Il y a le christianisme social… Je pense qu’il existe des pistes en tout cas, et que le théologien n’a pas a priori dans tout les cas à se laver les mains de ce que peuvent bien décider les puissants, ce n’est pas si simple, sauf si c’est fait par choix, sur la base de la répartition des compétences… Mais les Églises chrétiennes, les penseurs chrétiens, les professionnels chrétiens ont ce genre de questions à traiter, et c’est extrêmement difficile et délicat je pense, mais porteur de sens et peut-être d’espérance aussi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *