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Bible

Ma foi s’inscrit dans un courant miséricordieux « radical » du christianisme et j’ai l’impression d’être un peu seul.

Par : pasteur Marc Pernot

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Question posée :

Cher Pasteur,

Je suis très heureux d’avoir trouvé votre site. Vous répondez à toutes mes interrogations parce que ma foi s’inscrit dans un courant miséricordieux « radical » du christianisme et j’ai l’impression d’être un peu seul.

Les thèmes de l’enfer et du jugement ne me conviennent pas et caractérisent, selon moi, au moins un peu, les pseudo religions.Le fil rouge de la Bible, c’est : « en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même ». Dans cette hypothèse, les interdits et les punitions sont nécessairement la porte ouverte aux jugements et contredisent la Bible.

Aussi, j’aurais aimé pouvoir vous demander les textes qui vous font dire ceci.

« L’Evangile nous appelle ainsi à interpréter nous-même la Bible mais aussi la volonté de Dieu pour nous, c’est incroyablement libérant, mais comment faire ? L’Evangile dit que chaque personne est faite prophète ou prophétesse par l’Esprit que Dieu donne à chacun. Nous ne sommes donc pas dans la soumission à un prophète et à une loi, ou un code, un livre. Chacun est appelé à réfléchir, à prier, à demander à Dieu de l’éclairer, puis décide en conscience ce qui lui semble être le meilleur »

Bien sûr, vous répondez déjà avec ceci. Mais j’aurais aimé pouvoir avoir plus ?

« Dans la foi chrétienne, nous avons un livre, la Bible, qui est une bibliothèque très inspirante, sans enfermer. En effet, Jésus n’a rien écrit lui-même. La Bible est plus une bibliothèque de témoignages, assez divers, si divers que cela demande à chaque personne de se poser des questions et d’interpréter par elle-même ce qu’elle pense convenir le mieux selon elle, selon sa sensibilité et selon les circonstances, selon son inspiration. »

Merci d’avance.
Très cordialement.

Réponse d’un pasteur :

Cher Monsieur

Bravo pour votre recherche.
Ce que je vais vous répondre n’est pas très original alors j’ai hésité à mettre votre question en ligne, je le fais plutôt à cause de votre témoignage que je trouve bien sympa, précieux, et encourageant. J’aime en particulier votre expression de « foi qui s’inscrit dans un courant miséricordieux « radical » du christianisme ». C’est une très belle formule que je garderai en tête. Rien que cette expression me semble être un magnifique témoignage d’évangile du Christ entendu, reçu, intégré, vécu. Comme le dit Jean en conclusion de son prologue, La grâce (la tendresse) et la fidélité (la foi et la relation vraie) sont venues par Jésus_Christ (Jean 1:17), faisant ainsi connaître Dieu. Le terme même de miséricorde est magnifique, il évoque une tendresse maternelle, et même matricielle effectivement radicale, celle de Dieu lui-même. C’est ce que Jésus vit et prêche, ce qu’il incarne, je le pense profondément.

Vous êtes loin d’être seul à être de cette sensibilité, heureusement. Seulement, nous faisons moins de bruit que d’autres, peut-être, et à cause de cette miséricorde nous n’allons pas volontiers sur les sites des autres sensibilité porter la contradiction, laissant les autres sensibilités tranquilles d’exprimer et de vivre la leur. Par principe. Par contre, afficher une « miséricorde radicale » est passablement attaqué par des courants rigoristes. Hélas. Mais que cela ne vous empêche pas de dire autour de vous votre foi chrétienne inspirée de la miséricorde radicale de Dieu, je pense que si vous recevez quelques oppositions choquées de certains chrétiens et autres croyants (que vous pourriez laisser passer comme des gouttes d’eau sur les plumes d’un canard, sans polémiquer), d’autres personnes se reconnaîtront et ce sera pour vous tous une force. Cette sensibilité est présente et bien accepté dans les paroisses de l’Eglise Protestante de Genève et de bien d’autres contrées. Je connais aussi bien des monastères et paroisses catholiques où vous sentirez ce souffle, vous le trouverez aussi auprès de juifs libéraux ou massorti…

Pour répondre, enfin, à votre question plus pointue, la définition même de la fonction de Christ, de Messie, comprend à mon avis fondamentalement le projet que chaque personne reçoive en ligne directe de Dieu sa Parole, son Esprit. Cela est déjà dans bien des grands prophètes, par exemple Jérémie 31:31-35 où l’Eternel annonce « Je mettrai ma loi, ma Parole, au-dedans d’eux, Je l’écrirai dans leur coeur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple. Celui-ci n’enseignera plus son prochain, Ni celui-là son frère, en disant: Connaissez l’Eternel! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu’au plus grand« . C’est ce que le livre des actes annonce comme réalisé, d’abord à la Pentecôte où le feu du Saint Esprit est bien montré comme se séparant en autant de petites flammes qu’il y a de disciples, Ensuite, Actes 2:17 dit que cela accomplit la promesse donnée par le prophète Joël « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos jeunes gens auront des visions, Et vos vieillards auront des songes. » Ce don de l’Esprit, du « paraclet », fasant de chaque personne un prophète ou une prophétesse se trouve aussi dans l’important discours d’adieu du Christ dans Jean 14-17.

Bien entendu, cela n’est pas tellement pour plaire aux chefs d’église ou à quelques fidèles très engagés, qui se verraient bien être les seuls à pouvoir prétendre détenir LA Vérité divine et nous font un grand honneur de nous la révéler. Ce n’est pas le boulot de l’église et de ses pasteurs, leur vocation étant d’être au service de chaque personne afin de la réconcilier avec son Dieu, lui dire qu’elle est digne d’avoir une relation directe avec Dieu, digne et capable d’avoir sa propre intelligence être éclairée par Dieu.

Et effectivement, la Bible est faite pour être lue et étudiée par chaque personne, avec le secours du Saint Esprit. Voir par exemple dans les « mots qui piquent » les entrées exégèse, herméneutique… (https://jecherchedieu.ch/dico-de-mots-qui-piquent)

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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