Je n’ai pas eu d’enfant par peur de ne pas supporter de souffrir et de mourir en enfantant. Je pense que je serai punie par Dieu pour ma lâcheté.
Question posée :
Bonjour
Petite j’ai beaucoup reçu de récits sur les souffrances de l’accouchement et ça m’a traumatisée toute ma vie . Maintenant je suis ménopausée et ne pas avoir enfanté par peur me démoralise , j’en ai perdu le sommeil depuis 26 ans et j’ai peur que Dieu me punisse . J’ai eu peur de ne pas supporter la souffrance et de mourir en enfantant . Toute ma vie a été traumatisée par cela et maintenant le bilan est : tu seras certainement punie par ta lâcheté. Je suis croyante et de ce fait très déprimée . On parle de déprogrammation divine , je suis inquiète.
Réponse d’un pasteur :
Chère Madame
Vraiment, vous n’avez aucune crainte à avoir.
- D’abord parce que Dieu est amour et vous n’avez aucune crainte à avoir de Dieu, en aucune circonstance, sous aucun prétexte.
- Ensuite parce qu’il y a mil façons d’avoir une vie qui donne la vie. Par exemple Jésus n’a eu aucun enfant et on peut dire que sa vie a été féconde !
- Avoir un enfant est une vocation personnelle, pas une obligation. C’est à sentir par soi-même dans son cœur. L’idée que ce serait un devoir de fabriquer un enfant a fait énormément de souffrances pour les parents et pour les enfants. Car c’est un projet que l’on doit faire de bon cœur, pas par devoir.
Donc : aucun problème que vous n’ayez pas eu d’enfant. Décider si vous voulez ou non avoir un enfant, quelle que soient vos raisons, cela vous appartient et Dieu respecte. Bien entendu. Dieu connaît votre cœur, il sait vos craintes, vos talents et vos faiblesses, vos goûts, votre histoire… S’il avait absolument voulu vous appeler, vous, à porter un enfant, il vous l’aurait fait sentir. Comme ces prophètes qui ne voulaient pas être prophète et que Dieu arrive finalement à convaincre en les encourageant (Moïse, Jérémie, Esaïe…). S’il avait voulu, Dieu aurait pu vous aider à vaincre votre peur, mais il ne l’a pas parce qu’il n’avait pas sans doute de bonnes raisons à cela : peut-être qu’il n’avait pas besoin de plus d’enfants en ce moment, ou simplement pour respecter votre personnalité, ou pour tout autre raison qui lui appartient.
N’ayez crainte, Dieu vous bénit et vous accompagne, et il espère en vous de bien d’autres façons, et occasions. Il vous donne sa paix et sa joie.
par : pasteur Marc Pernot
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Toutes ces questions d’évangéliques ultraconservateurs ont quelque chose de surprenant dans un groupe composé majoritairement de chrétiens progressistes. Heureusement que la réponse du pasteur Marc Pernot est plus intéressante que la question.
Merci !
Hélas, la pression d’un supposé « devoir de faire des enfants » n’est pas réservé aux seuls évangéliques ultraconservateurs.
Cher Marc Pernot, j’aime tjs bcp vos contributions très pertinentes et pleines d’empathie.. Je suis personnellement dans le cas contraire: j’aurais bcp voulu devenir Maman, et çà ne m’est jamais arrivé. J’ai vécu 10 ans avec un menteur (c comme çà), qui m’a tjs dit vouloir des enfants, mais ce n’était jamais le bon moment. Jusqu’à ce que je lui réponde un jour: « si ce n’est pas le bon moment pour toi, un jour ce ne sera plus DU TOUT le moment pour moi », et je me suis séparée.. Oui, Dieu nous bénit et nous garde, et donne sens et fécondité à nos vies, quelles qu’elles soient ❤
Toute ma compassion,une vocation contrariée est triste. Mais la vie est tenace et oui, je suis certain que vous avez une belle fécondité.
En disant cela je pense à Sœur Emmanuelle, merveilleuse femme qui mérite largement d’être appelée mère.
Dieu vous bénit
La difficulté est parfois d’être simplement capable de faire au mieux avec ce que la vie nous réserve. Pour ma part, j’ai eu deux enfants tout en continuant mon activité professionnelle. J’ai passé de nombreuses années en donnant toute mon énergie à mes enfants, mon couple, mon boulot et quelques loisirs. Pas trop de temps pour les autres. Et lorsqu’au fond de moi je culpabilisais un peu, je me disais qu’il serait encore temps de m’engager ailleurs lorsque les enfants seraient grands. Oui mais, lorsque les enfants sont devenus grands, je suis tombée malade et ma vie a basculé. Il me reste beaucoup de regrets à gérer, ceux de n’avoir pas forcément fait les bons choix, de n’avoir pas eu une vie aussi féconde que j’aurais voulu.
Quelles profonde bonne volonté. Bien sûr que l’on aurait pu faire plus. Mais à être trop exigeant pour soi-même on s’épuise. Et ce n’est bon pour personne, ni pour les autres, ni pour nous. Et ce n’est pas ce que veut Dieu.
C’est bien de faire un bilan, mais avec bienveillance, avec délicatesse, apprendre à être avec soi-même comme nous le serions avec notre meilleur ami, ou meilleure amie. A l’image de Dieu qui est notre ami, pas un tyran espérant nous presser jusqu’à l’écorce.
Dieu vous bénit et vous accompagne
PS. Les sages grecs avaient aussi cette maxime : Σεαυτὸν εὖ ποίει « Sois bon envers toi-même ».
Comme quoi les mêmes préoccupations traversent les âges. Merci.