Je n’ai jamais compris le rôle et l’intérêt des cimetières, y a-t-il un texte biblique qui recommande cette pratique ?

Par : pasteur Marc Pernot

En même temps : si on n’est pas sensible à cela, on n’est pas obligé.

Question posée :

Bonjour,
Merci pour votre site.
Je n’ai jamais compris le rôle et l’intérêt des cimetières, et le besoin de fleurir des tombes pour les chrétiens censés croire en la vie éternelle.
Je ne trouve aucun sens au culte rendu aux tombes.
Il y a t’il une explication, ou un texte biblique qui cautionne ou recommande cette pratique ?
Merci d’avance et que Dieu bénisse votre apostolat.
Bien cordialement,

Réponse d’un pasteur :

Cher Monsieur

Le deuil, manque de la personne disparue

Même si l’on croit en la vie future, il n’empêche que la personne aimée n’est pas là, et cela reste difficile.

Le service funèbre, en particulier, ne sert donc pas à faciliter le parcours de vie de la personne dont le corps est mort, cette cérémonie a pour but d’aider à « travailler » sur la mémoire affectueuse des personnes qui restent en ce monde, afin de permettre de rétablir une autre forme de relation avec la personne qu’ils aiment et qui n’est plus là.

Le cimetière, la tombe dans le deuil, selon les évangiles

Le cimetière peut parfois aider les personnes dans le deuil à ce travail de mémoire.

C’est ce que l’on voit dans les évangiles après la crucifixion de Jésus, les femmes vont au tombeau, c’est un travail de mémoire du Jésus qu’elles ont connu et qu’elles aiment, c’est ainsi qu’elles font progressivement l’expérience qu’il n’y a rien dans le tombeau, rien d’intéressant, mais que le Christ est vivant et communique autrement, spirituellement, et que cela les envoie vers leurs frères. Effectivement elles vont quitter le tombeau, elles sont mises sur pieds, elles sont mises en mouvement.

Il y a quelque chose de ressuscitant dans leur travail de deuil : ce sont elles, puis les autres disciples qui vont être éveillés, et leur relation au Christ qui va être ressuscitée. Ce sont ces textes, présents dans les quatre évangiles, qui peuvent inspirer une pratique du cimetière. En même temps, ce n’est pas obligatoire non plus, évidemment, chacun sa sensibilité. Il s’agit là plus d’une pédagogie que l’on peut choisir de se donner.

La personne que l’on aime n’est pas dans la tombe

Donc, si certaines personnes sont aidées dans leur deuil par une cérémonie, par un tombeau, par des photos : tant mieux. Mais effectivement, il est essentiel aussi de saisir que la personne que l’on aime n’est pas dans le cercueil, n’est pas dans la tombe. Si c’était le cas, ce serait vraiment désespérant. C’est pourquoi Jésus dit une fois à un homme « laisse les morts enterrer les morts » (voir cet article), car effectivement, ce n’est pas la personne que l’on aime qui est mise en terre, mais son corps qui n’est plus la personne dès lors que ce corps n’est plus animé. La personne disparue peut continuer à nous animer réellement, à travers la mémoire affectueuse.

Étre chrétien n’oblige pas à croire en la vie future

Ensuite, à vrai dire, la définition d’être chrétien n’est rien d’autre que de s’intéresser de façon décisive à Jésus comme nous apportant « quelque chose » de personnel. Il n’y a pas plus de croyances que cela qui soit imposée. Bien des chrétiens gardent ouverte cette question de la vie future, ou non, après la mort de notre corps, autrement que dans la seule « mémoire » de ceux qui nous aiment. Et c’est bien le droit de chaque chrétien de reconnaître ne pas savoir, ne pas comprendre ce que cela pourrait signifier d’être vivant personnellement sans corps matériel. De toute façon : nous verrons bien, et ce n’est pas vraiment la question dans le présent : la question est déjà de vivre cette vie qui nous est donnée ici, sous cette forme corporelle. De vivre cette vie pleinement, de la plus belle façon possible. Et pour cela, Jésus-Christ nous apporte véritablement quelque chose de décisif.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot