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Ethique

J’ai mal de savoir qu’on me calomnie, que je suis faussement accusée et que cela ne dérange personne

Par : pasteur Marc Pernot

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Question posée :

Bonjour Pasteur,

Je rends grâce a Dieu qui me permet ce jour de vous écrire sans vraiment vous connaitre mais rassurée car j’écris a un serviteur de christ cohéritier avec Jésus Christ.
Je suis chrétienne. Je suis et j’écoute avec beaucoup d’intérêt vos messages qui m’instruisent et souvent m’amènent à me poser des questions de fond sur ma relation avec le Christ. Merci Pasteur

Je vis des moments difficiles émotionnellement. J’ai été faussement accusée d’adultère et d’autres choses qui ne sont pas vraies par des membres de ma famille.
Par la grâce de Dieu je me suis mariée a 32 ans sans connaitre d’homme. Cela fait 12 ans aujourd’hui.

J’étais persuadée que toute cette histoire est dans le passée mais récemment le souvenir a refait surface.

Pasteur, j’ai essayé de vivre en m’accrochant et en comptant sur le Seigneur,parce que j’ai compris que tout se passait très bien pour moi lorsque je lui faisais confiance.
Le Seigneur m’a fait grâce de tout ce dont un humain a besoin pour vivre.

Cependant, j’ai mal de savoir qu’on me calomnie, que je suis faussement accusée et cela ne dérange personne dans la famille. Je n’arrive pas a pardonner a ces personnes qui m’ont faussement accusé et lorsque je me réfère a la bible et que les versets sur le pardon me reviennent c’est très difficile.
Ce non pardon entrave t-il ma relation avec le Seigneur?
Pourquoi le Seigneur permet-il cela? Quelle leçon veut-il m’enseigner? je veux pourtant rester calme et lui faire confiance mais ça bouillonne en moi.

J’ai besoin d’être guérie au fond de moi mais je ne sais comment le Seigneur va opérer.
J’ai commencé a prier pour ces personnes

Voici ce qui me trouble ces derniers temps

Merci Pasteur,

Réponse d’un pasteur :

Chère Madame

C’est tout à fait normal d’être blessée par la calomnie, pire encore que la médisance. C’est pourquoi, même s’il n’y a pas une goutte de sang versée, la calomnie est un des points les plus fondamentaux du Décalogue. C’est comme être blessée par un couteau.

Or, quand on est blessé, la douleur et la plaie demeurent un certain temps, même si on soigne bien. Et on ne peut pas en vouloir à celui qui a été blessé de ne pas cicatriser plus vite. Il faut le temps pour la chair de cicatriser du mieux qu’elle peut. Pour une plaie morale, c’est la même chose, il ne faut donc pas vous en vouloir à vous-même. Et je vous absolument persuadé que Dieu ne peut pas non plus vous en vouloir pour cela. Il est et il demeurera toujours à vos côtés pour vous soigner. Cette plaie de la calomnie est d’autant plus dure et logue à cicatriser qu’elle vient de personnes qui étaient importantes pour nous. C’est votre cas, hélas. Et c' »st d’autant plus difficile à avancer que les coups sont de nouveaux portés, encore et encore.

Dans ce cas là, il arrive que le mieux soit de prendre de la distance. Il est tout à fait inutile de se laisser maltraiter.

Dieu n’est pour rien dans la calomnie. Il n’a pas de ficelle à tirer pour piloter les humains. Son moyen c’est d’appeler la personne,d ‘essayer de réchauffer son cœur. Mais il ne peut pas, même lui, obliger une personne à être bienfaisante, honnête et droite, il ne peut pas fermer la bouche qui calomnie.

Dieu ne permet pas cela, il s’oppose de toutes la force de son appel, de son amour. Mais il n’a pas de ficelles pour contraindre quiconque.

Dieu ne vous en veut pas que vous ayez du mal à pardonner. Bien sûr. Il est à vos côtés pour vous aider à surmonter cette épreuve, et calmer votre cœur blessé. Ce n’est donc pas que cela gêne Dieu que vous ayez cette colère. Dieu ne vous aime pas moins, il comprend. C’est vous qui avez du mal à penser à autre chose, c’est vous qui êtes un peu, partiellement, abîmée par ces coups de poignards. Donc, oui, cela nuit à votre bien être et à votre bonne évolution spirituelle, cependant ce n’est pas votre faute, vous en êtes victime. Le risque est de se faire prendre par une spirale descendante : plus vous avez mal, moins vous vous portez bien, moins vous êtes sereine pour penser à Dieu et vous ouvrir à son souffle, et plus vous avez mal.

Pour inverser cela, plus vous avez mal et êtes en colère, plus vous pouvez méditer sur la confiance que nous pouvons avoir en Dieu, le sentir comme une force pour vous soigner, vous sortir la tête de l’eau, vous permettre d’avancer et de laisser en arrière les mauvaises choses.

Cela se travaille dans la prière, vous avez raison. Vous avez prié pour ces personnes, c’est génial. Maintenant vous n’êtes pas obligée de penser à eux sans cesse, au contraire. Il me semble bon de les confier à Dieu, puis de tourner vos pensées volontairement vers d’autres personnes, vers l’avenir à construire d’une belle façon. Dans la droiture et la fidélité, dans le soin de ceux que vous aurez à cœur d’aider.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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Un commentaire

  1. Claire-Lise Rosset dit :

    Bonjour Madame,

    J’entends votre souffrance pour l’avoir vécu moi-même. Il peut arriver que la famille se coalise contre un bouc émissaire qu’elle calomnie et rejette pour assurer la cohésion du groupe. Inutile de se battre contre un système qui dysfonctionne.
    Maintenant, si vous avez le courage de vous éloigner, voire de rompre avec ces calomniateurs qui vous emprisonnent le mental, immanquablement le système va changer. Vous serez enfin libre, et comme il n’y aura plus d’ennemi commun à salir, le groupe va se dissocier.

    Il y a quelques années, je m’étais penchée sur la question et je me permets de citer quelques extraits de livres qui m’ont aidée à voir clair dans ce jeu familial on ne peut plus pervers.
    Je me suis fait aussi aider par une psychothérapeute, tellement ma souffrance était indicible.

    1.- Cela vaut la peine de regarder la vidéo de 5-6 min de la psychologue A-F. Chaperon qui, dans son livre cité ci-dessous, parle de harcèlement moral dans la famille et pas seulement dans le travail.

    https://www.youtube.com/watch?v=oHnHZOnJEB4

    « Les symptômes psychologiques et somatiques que le patient ressent sont en réalité des signaux d’alarme produits par le cerveau pour montrer que la situation n’est pas normale et qu’il faut s’en protéger. »

    « L’accumulation de situations, qui, individuellement, peuvent sembler anodines, génère des conséquences traumatiques chez les victimes. En effet, le caractère répétitif de ces micro-expériences finit par entraîner un sentiment d’impuissance (impuissance apprise) et une altération du jugement (ce qu’elles vivent leur semble normal). L’un des symptômes les plus visibles est cet état de qui-vive permanent dans lequel se trouvent les patients, qui peut faire penser à un TAG (trouble anxieux généralisé). »

    (Prendre en charge les victimes de harcèlement moral, Anne-Françoise Chaperon, Dunod, 2015, p. 60, 125)

    2.- Et aussi, de Robert Neuburger, thérapeute de couple et de famille, un livre que j’ai étudié à plusieurs reprises :

     » Un être humain peut être confronté à des situations où sa personnalité, son intimité, son identité sont bafouées, voire détruites, avec comme conséquence une atteinte à sa conviction d’avoir le droit, voire le désir d’exister, écrit Robert Neuburger. Cela peut advenir de plusieurs façons.

    Les atteintes morales. L’injustice, la moquerie, la dérision, voire la médisance, le mépris, engendrent des souffrances dénoncées par Viktor Frankl :  » Le supplice moral causé par l’injustice et par l’absurdité de certains sévices surpasse de loin la douleur physique. » Ces faits peuvent provoquer une rage salutaire, mais ils font parfois aussi retour sur la personne qui les a subis au point de provoquer des auto-accusations qui peuvent engendrer un désespoir mortel du fait de la rencontre avec la honte, la culpabilité, la rage impuissante. »

    (Exister, le plus intime et fragile des sentiments, Robert Neuburger, Payot, 2012, p. 71, 72)

    Il serait bien de lire aussi du même auteur : Les paroles perverses. Les reconnaître, s’en défaire, Payot, 2016

    3.- En ce qui concerne ma place dans ma propre famille, j’avais écrit ce texte après avoir écouté l’opéra Cendrillon de Rossini :

    « Je pense à ce duo tiré de l’opéra La Cenerentola de Gioachino Rossini, Acte I, scène IV, dans lequel, Ramiro (prince déguisé en mendiant) demande à Cendrillon :

    « Mais, de grâce, qui êtes-vous ?

    Et la Cenerentola de répondre :

    Qui suis-je ?
    Je ne le sais pas.  »

    Moi non plus, je ne sais pas et ne saurai jamais qui je suis dans cette famille dans laquelle j’ai eu le malheur de naître. »

    « La place, c’est ce qui me donne le sentiment d’exister, qui m’indique qui je suis. En général, je n’ai pas conscience de ma place, c’est quelque chose que je vis, que j’éprouve. La place, c’est aussi l’endroit où les autres savent qu’ils peuvent m’interpeller, me chercher, me trouver.
    En même temps que je suis à une place qui me dit « qui je suis », je remplis tout un tas de rôles qui disent « ce que je suis ». A partir du moment où je suis mis par les autres à une place, ils attendent de moi que je joue un rôle, que je revête un costume social. Certaines places me coincent dans un rôle et me font perdre toute liberté. Comment désamorcer cette situation qui m’empêche de prendre ma place ?  »

    (Se libérer des souffrances familiales, Eric Trappeniers, InterEditions, 2014, p. 45)

    Il y a un moment donné où il faut accepter une réalité inacceptable et se distancer de sa propre famille – que vous n’avez pas choisie – pour vous libérer de chaînes qui vous entraînent dans la propre chute des autres.
    Avant de devenir une « loque psychique » à force d’harcèlement moral, mettez prioritairement votre énergie à vous reconstruire, le pardon et la justice sont l’affaire de Dieu.

    Lisez les psaumes, vous verrez que les faux-témoignages, la calomnie, les paroles dures ont fait déprimer plus d’un orant, y compris Jésus abreuvé de rumeurs, de paroles perverses et de suspicions les plus odieuses et mensongères qui soient. S’il y en a Un qui peut vous relever de votre souffrance, c’est bien cet Homme humilié et méprisé. Pleurez sur son coeur, c’est la meilleure place qui soit. Il l’a vécu avant vous et peut s’asseoir à côté de vous pour compatir avec votre souffrance.

    Bien à vous
    Claire-Lise Rosset

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