Est-il « vrai » que l’adulte qui a conservé, conserve, une âme d’enfant, plaît à Dieu ?
Question posée :
Bonjour,
Je souhaiterais vous poser une question. Déjà, je vous en remercie.
Est-il « vrai » que l’adulte qui a conservé, conserve, une âme d’enfant, plaît à Dieu ? Et par là, il est plus aisé de le rencontrer, le sentir présent ?
Récemment j’ai plusieurs fois eu comme information, dans un livre ou une vidéo que pour rencontrer Dieu nous devons redevenir des enfants. Pourriez-vous développer un peu cela ?
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Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
Merci pour cette recherche de Dieu,
Nous plaisons à Dieu, vous plaisez à Dieu par le seul fait qu’il vous aime telle que vous êtes aujourd’hui. Rien dans notre attitude, en positif ou en négatif, ne fera que Dieu nous aime plus ou qu’il nous abandonne à notre triste sort.
Seulement, c’est vrai qu’il existe des attitudes qui l’aident à prendre soin de nous et des attitudes qui entravent ces gestes de Dieu pour nous. Il en est de même pour un médecin pour la personne malade, ou pour le professeur pour un élève de sa classe. Cela ne remet pas en cause leur compétence ni leur bonne volonté d’aider tel individu.
Il est vrai que Jésus évoque à plusieurs reprise l’attitude qui favorise l’accueil de ce que Dieu espère nous apporter :
- « Jésus leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. » (Marc 10:14) Ce n’est pas un appel à retourner en enfance, ni un appel à ne pas réfléchir par nous-même (Jésus insiste au contraire sur la pratique de la réflexion personnelle). Je pense que c’est un appel à vivre son existence comme en croissance, en genèse continuelle : bien des paraboles présentent l’essentiel comme une graine qui germe, une plante qui pousse, un arbre. Être aussi comme un enfant : en apprentissage, en cheminement vers une autonomie croissante que nous laissent les parents et qui est si souvent évoquée dans les paraboles de Jésus avec le maître qui part en voyage, le berger qui laisse les brebis qui se portent assez bien.
- C’est en même temps plus que cela, la question est d’être comme un enfant : engendré par ses parents. C’est chaque jour de notre vie que nous vivons cet engendrement progressif, rencontre par rencontre, jour après jour, au souffle de l’Esprit que nous avons reçu, que nous recevons et que nous attendons encore. Cet engendrement nous fait à l’image de Dieu, christique, prêtre, prophète et roi. C’est encore une croissance mais dans une dimension naturellement inaccessible à nos seuls efforts, celle de la transcendance. Je rapprocherais cela de cette enseignement essentiel de Jésus, ouvrant le « Sermon sur la montagne » : « Heureux les pauvres en Esprit, car le royaume des cieux est à eux ! » (Matthieu 5:3). Est pauvre celui qui manque mais n’est pas totalement démuni, il est bon de noter que nous sommes pauvre en Esprit de Dieu, ayant déjà reçu une part de ce souffle divin, souffle nous créant et nous rendant capable de créer nous-même. Et de se sentir en même temps comme ayant un besoin vital d’avoir plus d’Esprit, et de demander à Dieu de nous en donner, comme un pauvre va mendier du pain pour lui et pour sa famille.
Ce serait donc, je pense, à tort que l’on pense cet appel de Jésus à ressembler à un enfant comme un appel à se sentir insignifiant, tout petit devant Dieu. En un sens c’est évident. Seulement ce n’est pas comme cela que Dieu nous voit et ce n’est pas comme cela que Dieu veut que nous nous sentions : il nous encourage, clame notre dignité de prince et princesse du Royaume, Jésus nous qualifie personnellement de « Lumière du monde », rien que cela. Et il veut en conséquence nous élever comme une lampe sur le chandelier, comme un ville sur le sommet d’une montagne, pas comme un vermisseau aveugle et minuscule. Cela arrangerait peut-être une personne voulant manipuler les autres de les exhorter à se sentir être insignifiant, pour mieux les dominer ? Jésus n’était pas comme cela, il envoie souvent la personne qu’il a aidée libre de retourner autrement à sa propre vie, comme elle l’entendra.
Cet appel à être comme un enfant ne signifie par revenir dans le passé. Au contraire, c’est continuer à s’élever sans cesse, monter sur les épaules de la personne que nous étions hier pour aller plus haut.
Ensuite, le concept d’âme n’est pas tellement biblique, c’est plutôt une conception grecque de la personne humaine, avec une partie noble qu’est l’âme, et avec le corps qui est lourd et vil, encombrant. La Bible pense plutôt l’homme comme étant à la fois chair et souffle, l’une comme l’autre dimension étant « très bonne », et surtout étant nous-même, l’ensemble étant béni par Dieu, articulé par Dieu. C’est ainsi que le Christ est vu par Jean comme « la Parole de Dieu devenue chair » : elle n’emplit pas un corps de chair comme l’eau dans un vase, la Parole de Dieu est faite chair, devient chair. Un être de sang et de souffle extraordinaire.
Bravo pour votre interrogation vraiment essentielle, et certainement féconde. Je suis convaincu qu’effectivement cette attitude, cette pratique du questionnement dans l’espérance de mieux et plus « rencontrer Dieu, le sentir présent », est déjà une rencontre avec lui, est déjà être animé par lui, est déjà le sentir présent. Car il est la vie et la source de la vie, présente réellement dans votre démarche. Cette rencontre est cheminement et sentiment, or il y a de cela dans votre attente amoureuse de Dieu. Il est l’intelligence ultime du monde, chercher à comprendre, et donc se questionner est ouverture à cela.
Dieu vous bénit et vous accompagne.Il est présent en vous, et dans le monde pour vous. .
par : pasteur Marc Pernot
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