femme avec les mains pleines d
Ethique

Est ce que c’est possible de demander pardon à Dieu pour du tort qu’on a fait à une personne ?

Par : pasteur Marc Pernot

femme avec les mains pleines d'encre noire se prend le visage - Photo de Jacqueline Day sur https://unsplash.com/fr/photos/krUUaZ4GvHk

Question posée :

Bonjour Pasteur,
Est ce que c’est possible de demander pardon à Dieu pour du tort qu’on a fait involontairement à une personne ?
La personne n’étant pas dans notre entourage direct.
Merci

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir Monsieur

Oui, vraiment, on peut demander pardon à Dieu, c’est même une excellente idée.

Même si, en réalité, la question n’est pas tellement d’être pardonné par Dieu, car Dieu ne garde pas de rancune de nos fautes. Dieu est comme Roméo et nous sommes pour lui comme Juliette. Il est comme une tendre maman pour son nourrisson. L’amoureux et la maman aiment, et quand on aime on ne garde pas de rancune, ne médite pas sans cesse sur les fautes de l’autre.

Et pourtant, vous avez bien raison de demander pardon à Dieu quand on a fait du mal. Cela apporte beaucoup :

La première question c’est de prendre conscience, nous-même, que nous avons mal agi. Ce n’est pas pour nous culpabiliser, mais c’est pour avancer qu’il est bon d’en prendre conscience. Bien des personnes n’ont même pas de regrets, même pas conscience du mal qu’elles ont fait. Donc bravo à vous pour cette prise de conscience que vous avez. C’est déjà bien parti, mais même quand on est avancé comme cela, en réfléchissant devant Dieu, cela nous aide à une lucidité plus profonde, un regard plus élevé, plus large sur la question.

La deuxième question est de se pardonner à soi-même ce que l’on a fait de mal. Ce n’est pas si facile, tant s’en faut. Car on ne peut pas revenir en arrière, effacer comme si notre vie était un brouillon que l’on peut travailler, réécrire. Mais l’objectif c’est que cela appartienne au passé et ne revienne pas sans cesse nous abattre. La culpabilité ne fait qu’ajouter de la souffrance au mal déjà fait, cela ajoute les souffrances, cela ne nous aide pas à avancer. Se pardonner est un cheminement, et Dieu peut nous y aider, il est donc bon de lui dire notre faute pour s’ouvrir à son pardon et avancer dans le notre.

La troisième question, essentielle mais que les deux premières questions aident à travailler : c’est que si nous avons fait du mal, il y a souvent de la souffrance, il y a une ou des victimes, comment soulager cette souffrance, comment aider les victimes ? Parfois, le mal n’est pas dramatique et se répare tout seul sans trop de peine. Parfois le mal est irrattrapable car trop grave (un mort, par exemple), une blessure grave, morale ou physique. Comment alors réparer ? Comment, au moins, soulager ? Comment faire un geste qui n’empire pas, au moins la souffrance de notre victime ? Ce sont ces questions qui sont essentielles à se poser en essayant de penser du point de vue de la victime : non pas pour soulager notre propre conscience. Et c’est là que Dieu peut nous aider à avoir l’idée et le courage de discerner l’action juste. Le matériel est une chose, le spirituel est une autre chose, quand une victime attend que le coupable reconnaisse qu’elle est sa (notre) victime, c’est déjà un soulagement quand le coupable reconnaît clairement, sans se donner d’excuses, et parfois publiquement s’il le faut, qu’il est coupable et que l’autre est victime. Et pour le mal que nous avons engendré et qui serait hors de notre portée, il est bon d’espérer que Dieu, lui, pourra un peu quelque chose pour que ce qui a été blessé puisse cicatriser ?

Il est donc de toute façon bon de prier Dieu pour nous aider tous.

Enfin, quatrième question : si nous avons fait du mal, c’est que nous avons besoin de progresser. Cela bien de nous confier à Dieu dans cette optique. Faire de la conscience de notre faute une occasion de progresser, en conscience, en vigilance, en maîtrise de nous-même, en compassion pour ceux qui souffrent, et dans notre regard pour les coupables car ils sont aussi nos frères et sœurs.

Donc bravo pour votre lucidité sur vous mêmes, bravo pour votre espérance en Dieu. Vous pouvez lui faire confiance.
Avancez dans la paix, vous êtes une bonne personne.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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3 Commentaires

  1. Michel dit :

    très juste chemin pas à pas : Dieu, puis soi-même, puis la victime. Merci et bravo Marc Pernot . Le (monde meilleur) est ici même !

    1. Marc Pernot dit :

      Venant de toi, ce OUI est un prix Nobel :-)))

  2. François dit :

    Et si l’on cheminait dans l’autre sens ?
    Non pas Dieu, ni la victime, mais se demander, pas à pas, régulièrement, si on ne s’est pas vraiment trompé, de soi-même, sur l’autre, sur tous les autres, hommes et femmes?
    Il sera temps, alors, quand nous saurons en toute honnêteté et simplicité, assurer notre sac, de venir vers les autres, et de leur dire « pardon, j’ai vraiment fait une c***rie ».
    Et Dieu, qui sait TOUT, avant nous, et qui ne saurait par essence nous tenir rancune, sait bien dans son amour immense, que nous sommes revenus à lui, tels l’enfant prodigue…

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