Ma vision du christianisme : Amour et acceptation
Bonjour ! J’avais juste envie de vous partager ma vision du christianisme, que je suis encore en train de découvrir (plus par curiosité que par révélation spirituelle). Pour moi, un chrétien c’est, ou plutôt ça devrait être, quelqu’un qui vit dans l’amour, de son prochain comme de soi-même. Dans l’amour de la vie, pour la vie. Et c’est tout ! Pas quelqu’un qui va s’appuyer sur quelques versets pour justifier son rejet de certaines personnes à cause de certaines de leurs « caractéristiques ». Aimer c’est accepter l’autre tel qu’il est et ne pas chercher à le changer. C’est pourtant tellement simple…
Pression religieuse et bienveillance chrétienne
Mais je suis si triste et en colère de me rendre compte que pour certains chrétiens avec qui cela m’arrive d’échanger, je devrais presque renoncer à la tolérance pour être une « bonne chrétienne ». Ça n’a aucun sens ! C’est ce genre d’arguments qui fait que parfois, comme au moment où je vous écris, j’ai parfois envie de revenir en arrière et de vivre ma vie comme avant sans me poser un milliard de questions. D’autant que sans vouloir me vanter, j’ai toujours voulu le bien autour de moi, je suis pour la bienveillance… Et voilà que maintenant j’ai l’impression d’être considérée comme une mauvaise personne parce que justement je cherche à être le plus possible dans la bienveillance et à respecter tout le monde dans ses différences.
L’action du Saint-Esprit en dehors de l’Église ?
J’ai bien l’impression d’avoir déjà reçu ce qui pourrait être le Saint-Esprit, c’est-à-dire une connexion à l’amour, à la nature, etc., mais sans lien avec le christianisme. Et voilà qu’on cherche à me faire comprendre que « ça ne compte pas ». Et pourquoi donc ça ne compterait pas ? J’aurais besoin de l’aide d’un pasteur ouvert d’esprit comme vous le montrez pour y voir plus clair… Parce que oui, devenir chrétienne, pourquoi pas, mais pas au prix que ça me rende malheureuse, encore plus anxieuse que je ne le suis, que ça m’empêche de vivre et que surtout, ça me fasse faire du mal à quelqu’un.
Réponse du pasteur : L’Essentiel de la Foi
Chère Cécile, Merci pour ce message et de partager votre foi ainsi. C’est enrichissant pour tout le monde.
J’ai l’impression que vous avez croisé des chrétiens qui attachent énormément d’importance à leur propre tradition, leur façon d’interpréter la Bible, leur sensibilité, leur église peut-être, leur propre façon de vivre la foi. On a bien sûr le droit d’être attaché à sa façon d’être chrétien, mais c’est un peu problématique de penser que tout le monde devrait avoir NOTRE sensibilité, qui serait la seule juste, la seule fidèle à la Bible et à Dieu. Or, Dieu est bien au-delà de nos différences de sensibilité religieuse, spirituelle et théologique. En plus, Dieu est bienveillant et patient, Dieu s’attache au cœur de la personne, à sa sincérité, à l’authenticité de sa démarche.
Le cœur, plus important que la religion et la théologie
La religion, la théologie, les sacrements : ce sont des moyens utiles pour travailler et nourrir notre démarche, mais l’essentiel est la démarche vers Dieu. L’interprétation de la Bible est utile, en particulier parce qu’elle nous rejoint et est comme un miroir de ce que nous sommes nous-mêmes : il est donc normal qu’il y ait une multitude d’interprétations puisque nous sommes tous un petit peu différents. C’est une richesse. L’Église, toute église, sont comme des salles de musculation pour entretenir et muscler notre foi et notre réflexion. Mais l’essentiel est bien le cœur de la personne. D’ailleurs, Jésus n’a jamais dit « allez à l’église », ni même « créez des églises » : il a dit que l’essentiel est d’aimer Dieu et d’aimer son prochain comme soi-même (donc de s’aimer aussi soi-même en vérité).
L’amour, preuve de l’Esprit de Dieu (1 Jean 4:7)
Cela rejoint tout à fait ce que vous ressentez, il me semble. Jean, dans sa première lettre, concentre cela dans ces lumineux versets :
1 Jean 4:7
Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu. et connaît Dieu…
Par conséquent, quiconque aime, c’est bien par l’Esprit de Dieu, qui fait de nous son enfant, et c’est vrai pour quiconque aime, aussi peu que ce soit. Aimer est ici au sens de se soucier de l’autre (pas nécessairement d’avoir des sentiments pour l’autre, mais on a le droit, heureusement). Et il est bien possible que l’essence même de notre prière soit de s’ouvrir à Dieu dans l’espérance de recevoir plus et mieux encore ce souffle.
Se protéger des jugements et des esprits étroits
Une expérience de « révélation spirituelle » peut arriver de façon vive, voire spectaculaire pour certaines personnes ; pour d’autres personnes, c’est plus diffus, cela peut grandir, s’approfondir, porter des fruits à notre façon. De cette vie de l’Esprit en nous, ce sont alors les traces de son action, et je serais assez d’accord avec ce révélateur de l’action de l’Esprit en nous qu’est l’amour, comme vous le dites : quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu, et celui qui n’aime pas son frère n’a en réalité pas connu Dieu. Nous avons donc tous, évidemment, du trajet encore à faire…
Il ne me semble pas la peine d’argumenter face à une personne à l’esprit étroit : cela met parfois cette personne en danger, car si elle est comme cela, c’est qu’elle a énormément investi de son être dans son idéologie, c’est devenu comme une part de son identité. L’affronter, c’est dépenser de la bonne énergie qui devient colère et rancœur. Il faut être deux pour dialoguer, on ne dialogue vraiment qu’avec une personne qui respecte, au moins, une certaine diversité de points de vue, et qui est même un petit peu prête à évoluer sur certains points. Si ce n’est pas le cas, mieux vaut rester polie, dire que l’on a entendu son point de vue, et passer son chemin. Que Dieu bénisse cette personne et lui donne la paix.
Que vous soyez traitée de mauvaise chrétienne ne dit rien sur votre foi, ni sur votre façon de vivre, ni sur vos convictions : ce jugement est révélateur de ce que la personne qui parle a dans le cœur, en bien ou en mal, en amour et en souffrances, en peurs, en illusions, en endoctrinement. C’est vrai que cela peut être blessant, il est bon d’apprendre à se protéger de ces agressions, en basant, comme vous le faites, notre assurance en Dieu, dans son amour, dans ce qu’il a mis dans votre cœur comme soif d’aimer et de respecter les autres.
Définition de la foi chrétienne
Être chrétien, par définition, c’est penser que Jésus est le Christ, c’est-à-dire apporte quelque chose d’essentiel à l’humanité, et à nous-même. Tout ce que l’on ajoute à ce cœur de ce qu’est être chrétien va diviser en portant un jugement sur les autres. Normalement, comme le dit Jean, cela devrait nous faire un petit peu évoluer positivement, nous inspirer d’aimer, de respecter les autres. Certainement pas d’attaquer les autres, et encore moins au nom de Dieu ou au nom du Christ ! Ensuite, aimer et respecter : c’est la personne humaine que l’on respecte, cela ne veut pas dire que l’on respecte le manque de respect, l’intolérance, la captation de l’Évangile pour en faire une arme contre la foi d’une autre personne. Ensuite, nous n’avons pas nécessairement la vocation de redresser les torts de la personne qui nous agresse, ni de faire son éducation. Il arrive bien souvent à Jésus de fuir quand il subit une opposition, c’est qu’il lui semble que ce n’est pas à lui, pas ce jour-là peut-être, de changer ces personnes qui ne sont pas prêtes. Il y a un temps pour discuter et un temps pour laisser dire et laisser les mauvaises paroles comme des gouttes d’eau sur les plumes d’un canard. Nos plumes de canard : c’est la grâce de Dieu. C’est son opinion qui compte pour nous, pas l’opinion d’un injurieux.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
Bonjour, merci pour votre site ,
un « bon chrétien » selon moi est celui qui est dans une démarche sincère tout simplement, je pense que c’est l’essence et l’essentiel, l’honnêteté,
et bien sûr le
respect sincère des autres, avoir un « bon oeil » au lieu du mauvais oeil.
Bien à vous.