Au secours : j’ai un caractère épouvantable !
Question posée :
Bonjour
Pardonnez-moi de vous poser une question qui me tourmente depuis des années: je suis quelqu’un qui souffre à cause de mes caractères (coléreuse, susceptible, grande gueule, rancunière, aigrie…) pensez-vous que c’est à cause des problèmes qui ont apparu dans ma vie qui m’a rendue comme ça ou je l’ai hérité de mes parents ou il s’agit d’une autre cause. Je suis malheureuse et je rends malheureux aussi les gens autour de moi.
Réponse d’un pasteur :
Chère Madame,
Votre message m’a beaucoup touché, car effectivement, ce n’est pas facile du tout de changer de caractère.
Il ne sert absolument à rien de culpabiliser, on n’est pas responsable de son propre caractère. Et nous le savons tous, il est très très difficile de maîtriser sa propre réaction de l’instant. Comme vous dites, cela vient sans que l’on puisse le maîtriser. L’apôtre Paul le relève aussi, s’observant lui-même : « J’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. » (Romains 7:18-20).
Nous ne sommes donc pas seuls dans ce cas.
Et tel que nous sommes, Dieu nous aime, il nous aime sans se forcer car il voit et il aime au fond de nous, notre moi qui existe, notre personnalité. Il ne s’arrête pas à l’écorce de notre être.
Et vous avez des atouts :
- Vous avez une grande qualité : vous voulez faire le bien. C’est déjà le plus difficile. Et cela montre que vous avez de la bonté au fond de vous. Vous aimeriez être toujours gentille.
- Et vous avez une seconde grande qualité : vous avez envie de progresser, de devenir meilleure. C’est essentiel.
- Et troisième immense qualité : vous comptez sur l’aide de Dieu, puisque vous envoyez une question sur ce site. L’apôtre Paul indique que Dieu est effectivement d’un grand secours pour avancer.
Ensuite, c’est pas à pas que l’on avance, la main dans la main avec Dieu, comme un enfant apprenant à marcher.
Pour parler de notre vie, Jésus utilise souvent des paraboles tirées de la nature, Dieu est comme un agriculteur qui plante une graine de moutarde, qui pousse, et qui devient comme un arbre qui accueille les oiseaux. (Mt 13:32)
Cela me fait penser à quelques remarques :
- Ce que Dieu plante est une graine de moutarde, un peu piquante, mais qui va se révéler très utile. Cela pourrait être ce que deviendra aussi votre parole quand elle sera moins exploqive : une parole qui reste une parole vive, vive dans le bon sens du terme : qui réveille et qui donne la vie.
- Un arbre ne pousse pas en une seconde, c’est normal. Il faut un peu de soin pour que ça pousse et de la patience.
- Les oiseaux du ciel sont le type même de l’animal sauvage et non domesticable. Tel est notre caractère. Le dressage ne marche pas, mais l’arbre planté par Dieu et que nous soignons, peut structurer, porter, soutenir notre caractère sauvage.
Personnellement, j’apprécie les gens qui ont du caractère, même si l’on pourrait le qualifier de « mauvais caractère ». Il vaut mieux avoir mauvais caractère que pas du tout. Au moins il y a de la vie, des interactions. Ce serait dommage de vous couper de la société à cause de la peur d’avoir des problèmes.
Ensuite, je comprends que votre difficulté rend vos relations rend difficile vos relations avec les autres. Mais vous savez : même les gens avec un caractère doux et agréable ont peu de véritables amis aussi, ils auront plus de compagnies, de gens autour d’eux, ce qui est agréable, mais moins essentiel que les quelques vraies relations que nous pouvons avoir. Une personne qui nous aime ne s’arrête pas à à notre écorce et à nos paroles maladroites, il voit la personnalité et c’est ça qu’il garde. Et ils font bien, car c’est en dépassant l’écorce rugueuse du kiwi qu’on déguste la délicieuse pulpe du kiwi.
Mais oui, ce n’est pas facile. Et vous avez raison de vouloir travailler sur ce point.
Jésus Christ nous dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, je vous donnerai du repos pour votre âme » (Matthieu 11:28)
Vous vous sentez chargée par votre difficulté de relation avec les autres, votre manque de maîtrise de votre propre caractère. Chargée de cette préoccupation vous pouvez aller à Dieu, il ne vous écartera pas. C’est comme vous ouvrir à cette graine de moutarde. C’est lui dire la fatigue des oiseaux du ciel qui sont en vous et qui aimeraient pouvoir se poser enfin.
De travailler ainsi au jour le jour, surtout en vous réjouissant de chaque petit progrès. Ne serait-ce que si vous avez déjà eu la force de vos retenir 5 secondes au lieu d’exploser tout de suite. Une prochaine fois, peut-être pas tout de suite, cela sera 7 secondes ! Une victoire d’étape sur le chemin.
Si vraiment vous souffrez de cette situation au point de n’en plus pouvoir, n’hésitez pas à demander de l’aide à votre médecin. C’est normal de faire des efforts mais il ne faut quand même pas souffrir trop, cela fatigue. Demandez de l’aide à vos proches avec qui vous avez quelques relations, dites leur comme vous me l’avez dit, ils seront aussi touchés que je le suis. Car eux aussi, comme moin, ont du mal à s’améliorer soi-même un tant soit peu.
Mais encore une fois, ce serait bien d’avancer mais ceux qui vous aiment vous aiment déjà comme vous êtes, chaque progrès sera pour eux un plus, une bonne surprise. Et pour Dieu le premier, il vous aime et vous aimera toujours.
Il vous bénit et vous accompagne.
par : pasteur Marc Pernot
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