Retour 
Question : Le sort de nos bien-aimés décédés
Bonjour, Que deviennent nos bien-aimés qui sont décédés ? Je pense à mon épouse proche du Seigneur, décédée dernièrement, mais qu’en est-il, exactement meme si cet adverbe ne reflète pas ce que la bible nous enseigne. Respectueusement
Réponse du pasteur : L’Amour est plus fort que la Mort
Cher Joël-Émile, D’abord, toute ma compassion, vous avez manifestement un amour bien vivant pour votre femme. Cela fait certainement d’autant plus souffrir qu’elle soit disparue.
Que devient la personne décédée ?
La première chose qui est certaine et qui est vraie car c’est un fait d’expérience : c’est que l’amour est plus fort que la mort. C’est-à-dire que vous gardez cette personne que vous aimez dans votre cœur, dans votre tête et même dans votre évolution personnelle, elle continue à pouvoir vous faire évoluer, à aimer la vie. Cela n’est pas de la théologie abstraite, c’est une réalité fondamentale tellement importante. Cela consiste à garder le meilleur de ce qu’on a partagé, les meilleurs souvenirs, sa personnalité et sa façon d’être, et on en tient compte finalement dans notre existence.
Une présence spirituelle, pas un souvenir
Votre femme n’a donc pas tant disparu que cela. Physiquement oui, et c’est triste pour ceux qui l’aiment, mais elle n’est pas disparue pour ce qui est de la relation vivante et vraie, sincère, authentique. Si nous sommes capables, nous pauvres humains, de garder vivante en nous une personne que nous aimons même si elle n’est plus là physiquement, il me semble logique de penser que Dieu en est capable encore infiniment plus. Je pense donc sincèrement que votre femme continue à vivre sans le support du corps, une vie éternelle. C’est une vie différente de ce que nous vivons puisque nous sommes un corps ici bas, mais en même temps ce n’est pas une vie si différente pour ce qui est de l’immatériel : du cœur, de la pensée, de la joie, de la personnalité, de la mémoire et de l’évolution…
La promesse de la vie après la mort (Jean 11:25-26)
Jésus parle peu de la vie future, sans doute pour que nous nous concentrions sur la qualité de ce que nous vivons en ce monde aujourd’hui. Mais il y a quand même un passage essentiel sur cette question dans les évangiles : Jésus dit :
« Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean 11:25-26)
C’est-à-dire que votre épouse bien-aimée est restée vivante même au-delà de la mort de son corps, sa personnalité, ses attachements, son histoire, tout le meilleur d’elle-même, continue à vivre dans la suite. Cela correspond exactement à ce que vous vivez : votre bien-aimée continue à être vivante dans vos pensées, dans votre cœur et dans votre vie.
La personne continue à avoir conscience d’elle-même après la mort
Je pense que votre bien-aimée disparue de ce monde continue à avoir la conscience d’être elle-même, avec sa mémoire et ses amours pour celles et ceux qui ont été importants pour elle. Cela aura été purifié par Dieu, comme notre mémoire aussi est purifiée par l’amour, avec l’aide de Dieu. C’est ce qui lui permet de continuer, en particulier, à vous aimer. Cette résurrection de la personne comme gardant sa personnalité, c’est ce qui est exprimé par l’apôtre Paul dans 1 Corinthiens 15 quand il parle de la **résurrection de la chair**. Il explique que ce n’est bien sûr pas la résurrection des protéines de notre corps matériel, mais que c’est un **corps spirituel**. Notre corps, notre chair est en ce monde l’espace où nous sommes nous-mêmes, notre visage a été façonné par nos émotions et notre corps est aussi notre interface avec le reste du monde. C’est cela qui est gardé : notre moi, notre histoire, notre personnalité, nos belles émotions, nos belles relations. Bref, c’est l’amour qui est plus fort que la mort. C’est bien cela.
Nous ne “retrouvons” pas nos disparus : nous les vivons
C’est pourquoi je ne dirais pas que nous « retrouvons » nos bien-aimés disparus quand nous mourrons à notre tour. En effet : nous continuons à être en relation avec eux encore maintenant, cette relation continuera après notre mort de la même façon, par le cœur et par l’esprit. Nous commençons dès notre vie en ce monde à vivre le côté spirituel et aimant de notre relation, et c’est cela qui reste pour toujours. Bien sûr, nous aimerions pouvoir encore manger ensemble et bavarder joyeusement de notre journée, nous promener sur un sentier de forêt ou de montagne, faire un voyage. Mais tout cela, nous pouvons continuer à le faire en pensant à la personne que nous aimons en mangeant, en pensant la nuit, en nous promenant, en voyageant, en aimant la vie.
Nos bien-aimés sont vivants autrement
Nos bien-aimés disparus ne sont donc pas dans la tombe, en aucune façon. Si leur corps a été enterré, ce n’est plus qu’un vieux souvenir, moins qu’une belle photo où la personne que nous aimons était sincère. Mais on a le droit d’être aidé par une tombe ou une photo dans notre travail du deuil. En même temps il peut y avoir un piège dans la pratique d’aller chercher nos disparus devant leur tombe ou dans un artifice matériel. Cela risque à la longue de faire écran à la dimension invisible, spirituelle, affective qui importe seule désormais. Mais dans votre tête, avec ou sans tombe, vous pouvez encore lui parler, je suis certain que vous savez ce qu’elle vous aurait répondu, ou peut-être faudrait-il dire que vous savez ce qu’elle vous répond ? C’est la même chose. Vous pouvez donc penser à votre femme bien-aimée comme étant encore vivante. Vous vous aimez encore comme avant.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
par : pasteur Marc Pernot
