19 décembre 2025

Avent 20 – Magnificat : Marie parle peu, mais elle chante fort bien la Miséricorde de Dieu
Bienvenue dans cette 20ᵉ case de notre calendrier de l’Avent.
Le Cantique de Marie (le Magnificat) que nous trouvons dans l’Evangile selon Luc est d’une très très haute élévation théologique et spirituelle :
46Marie dit :
Je magnifie le Seigneur,
47je suis transportée d’allégresse en Dieu, mon Sauveur,
48parce qu’il a porté les regards sur l’abaissement de sa servante.Désormais, en effet, chaque génération me dira heureuse,
49parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Son nom est sacré,
50et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.51Il a déployé le pouvoir de son bras ;
il a dispersé ceux qui avaient des pensées orgueilleuses,
52il a fait descendre les puissants de leurs trônes,
élevé les humbles,
53rassasié de biens les affamés,
renvoyé les riches les mains vides.
54Il a secouru Israël, son serviteur,
et il s’est souvenu de sa compassion
55– comme il l’avait dit à nos pères –
envers Abraham et sa descendance, pour toujours.Évangile selon Luc 1:46-55)
La Puissance du Magnificat pour le Croyant
Ce texte du Magnificat est très touchant, car bien sûr il nous fait penser à ce personnage historique de Marie de Nazareth, qui était la mère de Jésus. C’est pour elle une sacrée aventure qui commence, et nous ne pouvons avoir qu’une gratitude immense pour cette femme et ce qu’elle nous a offert en Jésus.
Ensuite, ce texte est touchant pour nous car Marie est une figure du croyant, et donc ce texte, la joie de Marie, nous parle d’une joie que nous pouvons avoir.
Ce n’est pas simplement une joie en espérance de tout ce que va faire Jésus plus tard, le Salut qu’il va apporter à l’humanité. Car dans le texte du Magnificat, Marie exprime une joie pour quelque chose que Dieu a déjà accompli pour elle, donc pour nous. Dieu est puissant pour nous donner, comme à Marie, d’être source de vie. Alors que nous ne sommes, comme elle le remarque, qu’une humble créature, et en réalité, Dieu fait de nous une personne créatrice, source de grandes choses (même si c’est à travers de petits gestes), par la foi.
Tous les retournements dont parle Marie dans cette prière de louange, elle les exprime comme déjà accomplis : ce sont des retournements qui ont eu lieu en elle-même et dont elle est témoin avec joie : elle qui était petite, Dieu en a fait une géante, une personne qui change l’histoire. C’est ce qui nous est promis aussi.
L’Évangile avant l’heure : La Miséricorde de Dieu de Génération en Génération
Mais le verset de ce Magnificat que je voudrais mettre en valeur aujourd’hui, c’est celui-ci : « Sa miséricorde (de Dieu) s’étend de génération en génération » (en latin « Et misericordia ejus ») car c’est déjà l’Évangile qui est dit ainsi par Marie : elle a bien senti que Dieu est miséricorde, c’est-à-dire qu’il est pur amour pour nous, il sent nos besoins, notre peine, nos espérances et notre fragilité, nos capacités que nous ignorons trop.
Bien sûr, cette miséricorde de Dieu n’est pas réservée à ceux qui seraient pleins de crainte de Dieu ! L’amour de Dieu est pour tous, le croyant comme l’incroyant, et en Christ Dieu ne nous appelle pas à la crainte, mais à l’amour. Seulement pour sentir cette miséricorde et recevoir cette puissance de Dieu qui nous soulève, ça l’aide quand nous le reconnaissons comme étant notre créateur, c’est-à-dire d’une tout autre dimension que nous.
Il y aurait encore 1000 choses à dire à partir de ce texte immense, bien sûr (ici).
Mais ces quelques mots pour vous préparer à l’écoute de commentaires, ou plutôt de profondes prédications qui ont été données par les plus grands compositeurs de musique qui soient.
Quatre Interprétations Musicales du « Et misericordia ejus » du Magnificat
Magnificat de Bach (1730)
Les voix d’alto et de ténor entrelacent l’expérience de cette miséricorde de Dieu dans une intimité émouvante : ce sont peut-être les générations qui se transmettent ce témoignage, c’est la miséricorde de Dieu qui descend vers nous et nous emporte de tendresse et de joie ?
Magnificat de Vivaldi (1715)
On entend à la fois l’angoisse de l’humanité et la profondeur de la miséricorde de Dieu dans des voix qui se poursuivent :
Monteverdi (1610) : un précurseur
Là aussi un dialogue, mais entre les solistes et les choeurs :
Mendelsohn (1822-1830) : un magnificat romantique
Une version tendre et mélancolique :
John Rutter (1990)
Il utilise des harmonies chaudes qui nous enveloppent, nous faisant comme sentir le réconfort de la miséricorde de Dieu :
Apologue
Ce texte et sa mise en musique nous invitent à l’introspection, à la prière, pour sentir combien la miséricorde pour nous est et sera toujours puissante et infinie. Dieu vous bénit et vous accompagne.
Méditation par : pasteur Marc Pernot
19 décembre < calendrier de l’Avent > 21 décembre
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