Ce matin, laisse-moi t’appeler ainsi « El Shaddaï, Dieu des montagnes » (père Hyacinthe Vulliez)
Ou comment l’émerveillement et la joie de l’effort dans la nature
peut-être vécu comme un élan de foi, un élan vers Dieu et vers soi, en vérité.
pasteur Marc Pernot
Ce matin, Seigneur,
laisse-moi t’appeler ainsi :
«El Shaddai, Dieu de la montagne»,
comme mes ancêtres lointains
Job, Abraham.
Dieu le montagnard,
Dieu du Sinai et de Sion,
du Thabor et des Béatitudes,
Dieu des Pointes d’Anterne et d’lreuse,
des Aiguilles rouges et des Dents Blanches,
Dieu des cimes dressées, des crêtes effilées
et de la hauteur infinie.
D’en bas, j’aspire et soupire.
En haut, je contemple et prie.
Quand je gravis, mes yeux cognent à la pente
et désespérément, reste invisible, le sommet.
Enfin, là-haut, debout sur la pointe, je vois !
Après la montée de dure patience,
enfin le sommet de jouissance!
Sommet de silence et de solitude,
sommet de vertige et de plénitude.
Hissé sur la cime,
immense la vision, intense l’émotion.
Au plus profond de moi, Seigneur,
tu es plus haut que moi.
Sur les sommets intérieurs, je dois aussi tenir.
Seigneur, premier de cordée,
viens à mon aide!
Je reste si peu à la fine pointe de l’âme
sur les sommets secrets
où, à pleins poumons, je respire ton souffle,
où j’écoute le silence et la lumière.
Dieu de hauteur et de vertige,
tu es plus haut que les cimes,
plus haut que les cieux,
au plus profond de moi,
plus haut que moi.
père Hyacinthe Vulliez (1920-2017),
prêtre du diocèse d’Annecy, journaliste à « La Vie »
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