Comprendre le « Rage Bait » : La manipulation par la colère

Il est apparu à l’université d’Oxford que c’est une technique de manipulation devenue exponentiellement fréquente sur les sites internet et sur les réseaux sociaux. Cela va avec la montée du populisme : rien de tel que d’énerver la population contre d’autres pour s’acquérir ses faveurs. C’est un travers des algorithmes orientant les visiteurs sur internet : ils récompensent le temps passé sur une page et le nombre de personnes qui commentent la page : cela fait qu’un contenu ou un commentaire qui alimente la rage est une aubaine pour le site qui arrive ainsi à faire mousser la rage. Même si les commentaires sont hostiles au site, ce n’est pas grave, le bénéfice en terme de notoriété est bien là.
L’impact sur notre humanité et le bien-être numérique
Oui, mais notre société ? notre humanité ? sont-elles gagnantes ? Hélas. Cela ne compte pas comme un dommage pour ceux qui usent du « rage bait », au pire, pour des personnes avec quelques scrupules, ce sont des dommages collatéraux au service d’une cause juste : la leur, leur parti, leur commerce. « O tempora ! O mores ! » s’indignait Cicéron sur la décadence de son temps et des mœurs.
C’est parce que cette technique du « rage bait » fleurit que l’université d’Oxford a choisi ce mot, car cette pratique délétère inquiète profondément les législateurs préoccupés par le bien-être numérique de leurs concitoyens et en particulier des jeunes. Car la rage fait des dégâts, elle est contagieuse, elle s’empare de la personne qui n’arrive alors pas à maîtriser sa propre rage et qui, sortant de chez elle ou réagissant sur les réseaux sociaux communique à son tour de la rage. Heureusement que la bonne humeur et la gentillesse aussi sont contagieuses, mais au lieu de manipuler l’autre, elles le libèrent pour qu’il soit lui-même.
Il est malheureusement utile d’être de plus en plus vigilant en lisant et en regardant les médias. La manipulation numérique ne date pas d’hier, mais elle est aujourd’hui très bien faite. Comme la science fait des progrès, la manipulation aussi, évidemment.
Avoir choisi comme « mot de l’année » l’expression « Rage bait » me semble être un grand et bon service que nous rend l’université d’Oxford, elle attire notre attention sur le fait que la mauvaise ambiance est un piège et qu’il est facile de se laisser attraper, elle nous permet de reconnaître dans la rage une tentative de manipulation : un réseau social, un site, une page Facebook, le discours de telle personne ou de tel parti induisant de la rage ou la laissant fleurir sans que les commentaires rageux soient supprimés ? Ce sera pour nous comme un signal d’alarme qui s’allume en rouge clignotant et nous quitterons cette place. Merci Oxford.
C’est pourquoi, sur ce site, tout commentaire rageux est systématiquement supprimé. Ce serait pourtant une occasion de répondre, mais même alors, le rageux a déjà gagné en inoculant la rage. Vous pouvez donc être tranquille quand vous mettez un commentaire sur le site, vous ne serez pas victime d’une personne qui vous injuriera. C’est promis.
C’est une question de cohérence. On ne peut pas prôner avec Jésus l’amour des ennemis et laisser la rage se développer, et encore moins l’entretenir délibérément pour gagner des points d’audience. La rage ne passera pas par nous. Pour en savoir plus sur le mot de l’année d’Oxford « rage bait » et la démarche d’Oxford dans sa sélection du « mot de l’année » : c’est ici.
La réponse de Pantone : La sérénité du « Cloud Dancer »

La « couleur de l’année 2026 » est une grande surprise, est-ce même vraiment une couleur ? C’est une nuance de blanc, « un blanc au naturel ». Le PANTONE 11-4201 Cloud Dancer est, nous dit son annonce : « un blanc noble qui sert de symbole d’influence apaisante dans une société redécouvrant la valeur d’une réflexion tranquille. Blanc ondoyant imprégné de sérénité… ».
Bien vu ! Ça fait du bien. Le Blanc au naturel « Cloud dancer » 2026 de Pantone est comme une réponse au « rage bait » de 2025 : choisissons de repartir du bon pied. Car la rage appelle la rage, celui qui « ceux qui auront pris l’épée périront par l’épée », nous avertit Jésus (Matthieu 26:52). Il convient donc de « remettre notre épée dans le fourreau ». C’est vrai pour ce qui peut subsister de notre rage, de notre colère, de notre mauvaise humeur, de notre peur, de notre désespoir… de toutes ces négativités qui nous dévorent tout vif, nous empêchent de dormir.
Retrouver la paix intérieure par la réflexion tranquille
Un peu de calme, un moment de respiration. Un blanc au naturel, c’est vibrant, cela appelle à la réflexion tranquille, à la prière, à la contemplation. Et alors nous pouvons repartir du bon pied, avec une meilleure prise en main de nos talents ce qui nous permettra de faire rayonner notre lumière personnelle, comme nous le dit aussi Jésus (Matthieu 5:16).
C’est pourquoi je choisis délibérément des versets réconfortants et apaisants pour le « verset du vendredi ». Ce n’est pas un autre morceau de délicieux fromage servant l’appât à visiteurs, je pense que c’est le contraire, c’est afin de les aider à se retrouver eux-mêmes en retrouvant Dieu, ce Dieu de la grâce que nous révèle Jésus-Christ dans son Évangile. C’est d’ailleurs pour cela que le message de Jésus s’appelle l’Evangile (en grec, « Evangile » : LA bonne nouvelle), la meilleure des nouvelles : que nous n’avons plus à avoir peur, que nous sommes déjà choisis, aimés, gardés. On peut alors se calmer, ne pas répondre à l’agression. Vivre, sourire, essayer de rendre les gens un peu plus heureux. C’est un sacré vaccin contre la rage.
Une excellente et belle année à vous, une année de bénédiction.
par : pasteur Marc Pernot
