
Jésus lui dit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres » (Matthieu 19:21)
Que raconte Jésus ? Il est impossible de donner tout ce que l’on possède jusqu’à l’air que l’on respire et l’eau que l’on boit. D’ailleurs, Jésus lui-même n’a pas « tout donné » : on sait que les soldats romains qui le crucifient trouvent que sa tunique est tellement luxueuse, faite d’une seule pièce sans couture, qu’ils la convoitent tous (Jean 19 :23-24).
Le « vouloir être parfait » est-il une erreur spirituelle ? Analyse factuelle et logique
Qu’est-ce que Jésus veut donc dire avec ce commandement ? Pour le saisir, il faut faire attention à ce qui est écrit réellement. Jésus ne dit pas : Vendez ce que vous possédez et donnez-le aux pauvres. Ce qu’il dit, c’est : « Si tu veux être parfait, va vendre ce que tu as et donne-le aux pauvres. » Comme la conclusion (ne rien posséder) n’est pas possible, cela veut dire que la prémisse du raisonnement (vouloir être parfait) est mauvaise. C’est ce que l’on appelle en mathématique une démonstration par l’absurde, bien connue depuis Platon et formalisée par Euclide (-300) : si A implique B, et que B est faux, alors A est nécessairement faux. Ce que Jésus veut donc démontrer ici, c’est que « vouloir être parfait » grâce à nos actes pose problème. D’ailleurs quand Luc rapporte ce même épisode, il précise juste avant que Jésus remet en place un interlocuteur qui l’a appelé « bon maître » : Jésus lui répond : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul. » (Luc 18:19)
Une critique radicale du perfectionnisme moral : Jésus contre le moralisme religieux
Jésus prend la peine de démontrer que « vouloir être parfait » par nos propres actes pose problème, car c’est comme cela que les intégristes menaient les foules par le bout du nez, à coup de menace du terrible jugement de Dieu sur les personnes qui ne sont pas parfaites, bien sûr. Jésus s’oppose à cela radicalement : si Dieu nous aime, c’est parce que Dieu est bon. Dieu regarde ce qui est parfait en nous, pas à nos manques et nos fautes. C’est ce regard amoureux de Dieu sur nous qui nous rend justes, il nous inspire un regard bon sur notre prochain et un regard bon sur nous-mêmes. Cela a bien plus de chance de nous faire authentiquement progresser que le moralisme à coup de culpabilisation.
par : pasteur Marc Pernot
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et comme les pauvres ont aussi le droit d’être parfaits, ils ne veulent pas de vos affaires 😃☺😊
Votre remarque me semble très fine.
Elle me fait penser à une anecdote que j’avais vue dans un livre qui s’appelle « une bouffée d’ermite » dans lequel Antoine, c’est l’auteur, rapporte une anecdote d’un voyage qu’il a faite en Inde. Mere Teresa, très active pour aider les pauvres, apporte de la nourriture à une famille complètement démunie, et elle se voit répondre : c’est gentil, ma sœur, revenez plutôt la semaine prochaine, pour l’instant, nous vivons le fait de ne pas avoir à manger comme un jeûne.
Merci. Très bien expliqué.
Le problème c’est :
Éviter d’être posséder par nos possessions.
alors on ne vit plus. ☹️😴
Très bon week-end.
Eliane Nicol
Chère Eliane,
Merci pour cette remarque, bien utile. Car c’est vrai. Nos possessions, comme dit, sont de bons serviteurs, mais de mauvais maîtres.
Bref, on peut se laisser posséder par plein de choses qui me semblent bien pires encore que de se laisser posséder par nos possessions. Même si effectivement là aussi ce serait bien dommage de se laisser posséder par ce que nous possédons, nous pourrions faire de bien belles choses avec, comme par exemple, créer ou aider des personnes qui sont démunies, comme Jésus l’évoque dans ce verset.
Bien fraternellement
Marc