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Texte Biblique

« Dans le rouleau du livre il est question de moi » (Hébreux 10:7)

Une méditation sur ce verset

↪ « Alors j’ai dit : Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est question de moi) pour faire, ô Dieu, ta volonté. » (Hébreux 10:7)

⤑ Curieuse construction de ce verset, avec ces quelques mots qui forment une parenthèse insérée en plein milieu de la phrase. Cela met en valeur ces mots comme un point véritablement décisif. Pourtant le reste n’est pas mal non plus :

⤑ « Alors j’ai dit » marque un instant décisif sur le coup d’une idée géniale qui nous vient et qui nous anime, qui fait de nous une personne ayant un point de vue personnel et qui le dit.

⤑ « Voici, je viens » : ce « voici » qui n’est pas utile du point de vue sémantique est en réalité un signal d’alerte dans la Bible : voici du neuf, par définition inattendu car ce n’est pas seulement le résultat de ce qui précède mais d’une intervention. Ce « je viens » suppose qu’un appel a été émis, qu’il a été entendu et que la personne y répond. Ce « voici je viens » est un oui répondu à une personne que l’on aime, c’est le oui de la foi, le oui à Dieu. On comprend alors le « … pour faire, ô Dieu, ta volonté » qui suit.

⤑ Pourquoi alors cette parenthèse, là, en plein milieu de la phrase ? Il me semble que c’est afin de faire le lien entre l’étincelle de résurrection qui est reçue dans la première partie avec la mise en pratique, la recherche de notre vocation personnelle, très très concrètement, jusqu’au petit geste que nous choisirons de faire en faveur de telle personne, les mots que nous prononcerons. Et pour cela, la Bible est un outil absolument fantastique à condition de prendre ces textes comme parlant de nous. Le héros qui se lève dans tel récit ? C’est nous. Le blessé sur le bord du chemin, c’est nous aussi dans un sens. Le Christ qui ressuscite ? Et bien c’est nous aussi, et c’est une formidable bonne nouvelle pour aujourd’hui et pour nous.

⤑ Si cette parenthèse est placée ainsi, c’est pour témoigner que le questionnement biblique, vécu personnellement, est très fécond dans notre foi et dans notre action.

par : pasteur Marc Pernot

verset médité prêt à être imprimé

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4 Commentaires

  1. Frédéric dit :

    J’ai remarqué que la bible œcuménique traduit la parenthèse: selon ce qui est écrit de moi dans le livre. En effet, Jésus a répété plusieurs fois qu’il agissait selon les écritures. Serait-ce une autre manière de dire la même chose?
    Une fois de plus les traductions paraissent approximatives

    1. Marc Pernot dit :

      A mon avis, c’est dommage de gommer cette parenthèse géniale, qui dit littéralement que la Bible a été écrite pour nous. C’est effectivement une idée assez essentielle dans la lecture de la Bible par les juifs et chrétiens de l’époque Biblique et des premiers siècles. Nous avons cela aussi dans le Psaume 40:7, et aussi, dans un sens, en Ezéchiel 3 où le prophète mange le livre, se l’approprie.
      Ce n’est pas une obéissance, une soumission, c’est une appropriation par l’interprétation, c’est une lecture de soi-même en lisant la Bible (Jacques 1:23)

  2. Rosset Claire-Lise dit :

    Cher Marc,
    Ce verset d’Hébreux 10 : 17 est très beau, très beau dans sa grandeur d’abaissement, d’humilité de notre Seigneur comme de sa glorification.
    Merci, cher Marc de votre commentaire qui a nourri ma réflexion :

    1.- La volonté de Dieu dans la joie
    Jésus a pu se réjouir de ce que la Parole de Vie atteigne les plus petits d’entre nous : « En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants.
    Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi. » (Matt. 11 : 25, 26)

    2.- La volonté de Dieu dans les angoisses de mort
    Aucune parcelle de joie n’émerge dans les angoisses du Christ en Gethsémané :
    « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. . » (Matt. 26 : 39)

    3.- La volonté de Dieu dans notre consentement à une parole venue de Dieu
    Marie disait dans un moment de grande confusion : Je suis la servante du Seigneur; qu’il me soit fait selon ta parole! (Luc 1 : 38)

    4.- La foi qui dépasse les montagnes (Matt. 15 : 21-28)
    A la femme syrophénicienne , qui agace les disciples et le Seigneur autant par ses cris de désespoir que par son côté « pot-de-colle », Jésus reconnaîtra sa foi persévérante :

    « Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon.
    Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon.
    Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s’approchèrent, et lui dirent avec insistance: Renvoie-la, car elle crie derrière nous.
    Il répondit: Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.
    Mais elle vint se prosterner devant lui, disant: Seigneur, secours-moi!
    Il répondit: Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens.
    Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.
    Alors Jésus lui dit: Femme, ta foi est grande; qu’il te soit fait comme tu veux. Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. (Matt. 15 : 21-28) »

    « Qu’il te soit fait comme tu veux ! »
    « Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse », disait Nietzsche.

    « Comme une étoile qui danse sur le chaos, Jésus entre dans Jérusalem au rythme dansant d’un ânon. Voilà qui intrigue beaucoup « quelques grecs » soucieux d’en savoir plus. (…)
    Jésus ne ferme pas la porte, loin de là. Puisque voilà des étrangers sincèrement désireux de voir plus loin, il saisit l’occasion de rappeler que le grain de blé doit mourir pour connaître la gloire d’une vie nouvelle. Comprennent -ils, les « quelques grecs montés à Jérusalem », que Jésus, bouleversé, parle de son avenir immédiat, que l’heure arrive, et elle est là, où lui-même sera jeté en terre avant de porter « beaucoup de fruits », qu’une lumière va s’éteindre pour mieux éclairer ?

    Alors, comme au Baptême, comme à la Transfiguration, une voix « venue du ciel » se met à dire :
    « Je l’ai glorifié et je vais le glorifier encore. » Pour l’hébreu, « glorifier » est une affaire d’éclat, de lumière et donc d’étoile. Après avoir manifesté sa gloire en s’approchant des plus démunis, que de fois ce Fils étoilé n’a-t-il pas dansé sur le chaos de notre souffrance ? Et la voix nous dit – à nous ! – qu’il dansera, demain, sur le chaos de la mort. »

    (La blessure et la grâce, Gabriel Ringlet, Albin Michel, 2023, p. 212, 213)

    Dans la prière du Notre Père, nous demandons : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! »
    A chacun, à chacune de voir ce qui le rejoint dans ces quatre points certainement non exhaustifs.

    Bien fraternellement,
    Claire-Lise

  3. Dans le rouleau du livre ne serait-il pas d'abord question de Jésus Christ ? dit :

    Merci pour ce verset !
    Il est possible également de le réinsérer dans son contexte et dans le contexte des passages qu’il cite.
    Une interprétation simple est alors de lire cet ensemble de passages comme parlant de Jésus Christ en premier lieu. Elle s’appliquerait alors aux autres humains directement dans un second temps, non comme à des personnes qui s’identifieraient à Jésus Christ, mais comme à des personnes qui écouteraient son enseignement, éventuellement pour s’en inspirer librement à loisir le cas échéant chacun(e) selon sa compréhension.

    Jésus n’a pas le même statut que les autres humains :

    Jean 18:6
    6. Lorsqu’il leur dit : « C’est moi », ils reculèrent et tombèrent par terre.

    En effet « C’est moi » peut aussi renvoyer à Exode 3:14, ce que ceux qui arrêtent Jésus semblaient avoir en tête, et qui leur donne le réflexe de tomber à terre comme pour se couvrir d’un danger en la présence divine (comme pour le peuple hébreux dans l’Exode par exemple).

    Jean 5:39-44 (c’est Jésus qui parle)
    39. Vous sondez les Écritures, parce que, vous, vous pensez avoir en elles la vie éternelle ; or ce sont elles-mêmes qui me rendent témoignage. 40. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! 41. Je ne reçois pas de gloire des humains, 42. mais je vous connais : vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu. 43. Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez ! 44. Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et qui ne cherchez pas la gloire qui provient de Dieu seul ?

    Hébreux 9:28 (le sujet de Hébreux 10:7 est le Christ)
    Ainsi le Christ fut offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude et il apparaîtra une seconde fois, sans plus de rapport avec le péché, à ceux qui l’attendent pour le salut.
    […]
    Hébreux 10:4-7 (il dit : le Christ)
    4. Car il est impossible que du sang de taureaux et de boucs enlève les péchés. 5. Aussi, en entrant dans le monde, il dit : De sacrifice et d’offrande, tu n’as pas voulu, mais tu m’as façonné un corps. 6. Holocaustes et sacrifices pour le péché ne t’ont pas plu.
    => 7. Alors j’ai dit : Me voici, car c’est bien de moi qu’il est écrit dans la section du rouleau : Je suis venu, ô Dieu, pour faire ta volonté.

    *******

    Dans le Psaume 40 que cite Hébreux 10:7, je = soit David, soit le psalmiste, soit le lecteur générique invité indirectement à s’identifier au psalmiste, soit donc Jésus comme Hébreux 10:7 semble inviter à le lire :
    Psaume 40:1-2 puis 7-11 :
    1. Du chef de chœur. De David, psaume.
    2. J’ai attendu, attendu le SEIGNEUR (YHWH-Yéhovah) : il s’est penché vers moi, il a entendu mon cri,
    […]
    7. Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, – tu m’as creusé des oreilles pour entendre–
    tu n’as demandé ni holocauste ni expiation.
    => 8. Alors j’ai dit : « Voici, je viens avec la section du rouleau écrit pour moi.
    9. Mon Dieu, je veux faire ce qui te plaît, et ta loi est tout au fond de moi. »

    10. Dans la grande assemblée, j’ai annoncé ta justice ; non, je ne retiens pas mes lèvres, SEIGNEUR (Elohai), tu le sais !
    11. Je n’ai pas caché ta justice au fond de mon cœur, j’ai parlé de ta loyauté et de ton salut, je n’ai pas dissimulé ta fidélité et ta vérité à la grande assemblée.

    *******

    Autre passage dans Luc avec un passage de l’Écriture que Jésus applique directement à lui-même, mais son application universelle à tout(e) un(e) chacun(e) en découpant le verset n’aurait pas le même sens ni que ce passage de Luc, ni que le passage de Esaïe 61:1-2 :

    Luc 4:16-21
    16. Il [Jésus] vint à Nazareth, où il avait été élevé, et il se rendit à la synagogue, selon sa coutume, le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, 17. et on lui remit le livre du prophète Esaïe. Il déroula le livre et trouva le passage (Esaïe 61:1-2) où il est écrit :

    18. L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a conféré l’onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le retour à la vue, pour renvoyer libres les opprimés, 19. pour proclamer une année d’accueil de la part du Seigneur.

    20. Puis il roula le livre, le rendit au servant et s’assit. Les yeux de tous, dans la synagogue, étaient fixés sur lui.
    21. Alors il se mit à leur dire : Aujourd’hui cette Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie.

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