extrait d'une représentation d'Atlas par Atlas par Guercino (1646), Musée Bardini (Florence)
Prédication

Être déchargé de fardeau par l’oubli (prédication d’Aymeric sur Jérémie 17:21-22 ; Éphésiens 2:8-9)

Une personne engagée dans la foi et dans l’église témoigne de ce que lui apporte la foi. Il reprendra une parole de sagesse de son grand père, portant des fruits dans sa vie de foi et d’humain. Un immense merci à lui.

Ceci est un témoignage personnel. N’hésitez pas à donnez votre propre avis ci-dessous.

Podcast audio de la prédication / Podcast audio du culte

(Voir le texte biblique ci-dessous)

texte de la prédication à imprimer

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève, le dimanche 2 mars 2025,
par : Aymeric (Business Manager dans la vie civile, mari, père de deux jeunes garçons)

Prédication

Il y a quelques mois, dans la ville de Gand, en Belgique, lors d’une conversation avec mon grand-père, il m’a expliqué que parmi les facultés de l’homme, il en existe deux dont l’importance est souvent sous-estimée :

  1. La première est l’oubli. L’être humain oublie beaucoup de moments de sa vie, en particulier à mesure que le temps s’écoule.
  2. La deuxième est l’indifférence. Il est évident ici, que ce n’est pas dans le sens de l’absence d’empathie, mais qu’une forme d’indifférence est nécessaire pour faire face aux situations que l’on rencontre.

J’ai été surpris et intrigué. Ce sont des facultés qui ont plutot une connotation negative.

Selon ses explications, sans l’oubli et l’indifférence, nous ne pourrions pas vivre pleinement et continuer à avancer dans notre vie.

L’oubli

Pour l’oulbi, il m’a donné un premier exemple personnel: mes grands-parents ont eu quatre enfants, le premier est décédé peu de temps après sa naissance. Sans l’oubli, notamment sous la forme du deuil, comment auraient-ils pu continuer à vivre pleinement sans être sans cesse ramenés à ce souvenir du premier enfant ?
Il est évident que nous gardons des souvenirs, mais nous parlons ici de souvenirs vivants. L’oubli vient souvent avec le temps, mais il peut aussi se manifester à travers des actions qui permettent d’oublier. Dans ce cas précis, l’arrivée du deuxième enfant est une action parmi d’autres qui contribue à attenuer la douleur de la perte du premier.
Ne faut-il pas, d’ailleurs, qu’une femme oublie partiellement les douleurs de l’accouchement avant de pouvoir envisager un deuxième enfant ?

L’indifférence

La deuxième faculté, l’indifférence, est étroitement liée à l’oubli.
Un chirurgien qui opère chaque jour développe une certaine indifférence par rapport à l’issue fatale que peuvent avoir ces opérations ; sinon, comment pourrait-il continuer à opérer ?

Je fais maintenant le parallèle avec la raison pour laquelle je suis ici devant vous pour ce culte. Marc a proposé aux membres du conseil de paroisse de faire un culte témoin, c’est-à-dire exposer quelle place la foi a dans notre vie et d’en faire un témoignage.

La foi

Dans mon cas, la foi me permet, comme mon grand-père l’a formulé à sa manière : d’oublier, dans le sens venir déposer devant Dieu certaines situations qui me préoccupent, me libérer de ce qui me pèse et ainsi, continuer à vivre pleinement et trouver la paix intérieure.

Alors, comment est-ce que je fais cela ?

Je vous propose de nous concentrer sur les quelques versets de Jérémie que nous avons lu:

« Prenez garde à vous-mêmes, et ne portez pas de fardeau le jour du sabbat, et n’en faites pas entrer par les portes de Jérusalem. »

Dans cette première partie :
1. « Prenez garde à vous-mêmes » : La phrase, ayant la tournure d’un avertissement, est aussi une forme d’invitation. En prenant garde à nous-mêmes, nous sommes invités à nous concentrer sur nous-mêmes. Il ne s’agit donc pas de s’ouvrir vers les autres, mais bien de se recentrer dans une démarche personnelle.

Dans la deuxième partie du verset:
2. « Et ne portez pas de fardeau » : Le mot « fardeau » fait référence à une charge ou un poids que l’on porte, tant au sens physique que symbolique. Il désigne ici des objets ou des biens que l’on transporte, mais aussi toute forme de travail ou d’effort considéré comme un fardeau. Cela symbolise un travail ou une activité qui va à l’encontre du repos. L’idée est de ne pas être absorbé par des préoccupations matérielles ou quotidiennes pendant le sabbat, mais de consacrer ce jour au repos et à la relation avec Dieu.

Dans le troisième partie du verset:
3. « Et n’en faites pas entrer par les portes de Jérusalem » : Le message est destiné aux habitants de Jérusalem, ville sainte. Jérémie les appelle à ne pas corrompre la ville, ce qui pourrait avoir des conséquences. En d’autres mots, il s’agit de laisser de côté tout ce qui pourrait interférer avec ce jour de repos qui nous permet de travailler notre lien spirituel.

Nous sommes donc invités à prendre un moment pour nous concentrer sur notre spiritualité en mettant de côté notre quotidien, notre travail, et le bruit de tous les jours. Ce passage répond pour moi à la question du « comment » :
La foi se cultive,
il faut prendre le temps de la vivre.
D’un côté, c’est une démarche personnelle, mais aussi, comme vous le constatez ce matin par exemple, c’est en se rassemblant que l’on nourrit notre foi, à travers le partage et la communauté.

De nos jours, le Sabbat est un jour où les Juifs sont invités à se détacher de leur travail quotidien, de leurs préoccupations matérielles, pour se rapprocher de Dieu. Cela en fait non seulement une journée de repos physique, mais aussi une occasion de renouveau spirituel. J’ai toujours été admiratif de leur capacité à se réunir, une tradition qui cultive la force de leur communauté.

Qu’est-ce que la foi m’apporte ?

Après vous avoir répondu à la question du comment? Pourquoi cultiver sa foi ? Qu’est-ce qu’elle m’apporte ?
Ce travail de nourrir ma foi me permet de regulièrement remettre les compteurs à zéro, peu importe ce qu’on a fait de bien ou souvent de moins bien.

Pour cela reprenons quelques versets des éphésiens sur la grâce:

Éphésiens 2:8-9 : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. »

La grâce de Dieu est un concept central et fondamental dans la théologie protestante. Elle représente l’amour, la faveur et le pardon immérités que Dieu accorde à l’humanité malgré tout ce que nous faisons pour semer la confusion dans notre monde.

La grâce est vue comme un don gratuit de Dieu, et non comme quelque chose que l’on mérite par nos actions ou nos efforts.

La grâce est offerte à tous, peu importe notre origine, notre classe sociale, notre éducation, notre passé, ou nos actions. Toute personne qui a la foi trouvera la grâce.
Il n’est pas possible de « gagner » la grâce, ni de l’acheter.
C’est un don gratuit que Dieu offre à l’humanité par amour ; elle ne découle donc d’aucune action de notre part.

Il suffit d’y croire

Et c’est par la foi que nous choisissons de bénéficier, de vivre ce don. En Fait, il suffit d’y croire, c’est-à-dire de se l’approprier, comme un exercice spirituel, utile pour avancer dans le bien.
Et je le répète : il suffit d’y croire.

À ce sujet :

Il y a quelques années, au sud de l’Allemagne, nous rendions visite a des amis de mes parents. Mon père racontait à son ami que, même si aujourd’hui il était prouvé de manière irréfutable que ce qui était écrit dans la Bible n’avait jamais existé et que Dieu était une pure invention, il continuerait à lire la Bible et aller à l’Église.

Surprenant! Si tout cela n’a jamais existé, à quoi bon se rendre au temple? Prier Dieu? Cette phrase m’a travaillé. Aujourd’hui, je ne pourrais pas être pluS en accord ce qu’il a dit.
Je le répète pour la troisième fois, Il « suffit » juste d’y croire et la grâce nous est offerte à tous.

Encore mieux, cela est possible à chaque instant, à chaque moment. Il n’est jamais trop tard pour trouver cette paix intérieure liée à la grâce. Je dirai même que cette paix intérieure est constamment remise en question. Il faut donc cultiver sa foi et accepter la grâce.

La place du culte dominical

Florence, mon épouse, me demande après chaque culte quand je rentre à la maison quels ont été les messages principaux:

Voici ce que je lui répondrais pour aujourd’hui : Il y en a trois :

Premièrement : Je dirais que, dans une vie où l’on court après les aiguilles d’une montre, où les semaines défilent, le travail nous occupe, les week-ends à la montagne ou à la plage, dans une vie où une personne, à l’aube de sa mort, nous dit : « que c’est passé vite », il n’y a rien de plus important que de prendre le temps de s’arrêter. (grande pause)

Nous avons le devoir d’observer un temps de repos, de respecter le sabbat. Un temps de repos nécessaire pour se reconnecter avec soi-même et sa spiritualité.

Le deuxième message porte sur la paix intérieure, qui est à la portée de tous. Peu importe nos croyances et qui nous sommes, il n’est jamais trop tard, bien au contraire.
Cette paix intérieure est la libération du fardeau inutile, afin de mieux avancer sur l’essentiel, qui est la grâce vécue.

Avec ce temps de repos et la grâce de Dieu, nous pouvons effacer, et comme mon grand-père l’a dit, oublier pour mieux avancer et atteindre cette paix intérieure. Et cela m’amène sur le troisième et dernier message, qui est la conséquence des deux premiers:
C’est de pouvoir mieux aimer les autres autour de nous et chercher comment les aider à notre tour… c’est un un cercle vertueux.

Nous arrivons au terme de mon témoignage,
Je ne peux que vous inviter à recevoir et vivre pleinement la bénédiction que le Pasteur Pernot prononcera à la fin du culte (voir ci-dessous).

Je termine sur deux des cinq Sola de la Réforme, chères à Martin Luther :
« Sola Gratia » et « Sola Fide »,
du latin signifiant « par la grâce seule » et « par la foi seule ».

Amen.

pasteur Marc Pernot

Textes de la Bible

Jérémie 17:21-22

Ainsi parle l’Éternel :
Prenez garde à vous-mêmes ; ne portez pas de fardeau le jour du sabbat et n’en introduisez pas dans les portes de Jérusalem.
22 Ne sortez pas de fardeau de vos maisons le jour du sabbat et ne faites aucun ouvrage ; mais sanctifiez le jour du sabbat, comme je l’ai ordonné à vos pères.

Éphésiens 2:8-9

C’est par la grâce que vous êtes sauvés au moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. 9 Ce n’est pas en vertu des œuvres, pour que personne ne puisse faire le fier. 10Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous nous y adonnions.

Philippiens 3:12-16

Ce n’est pas que j’aie déjà obtenu tout cela ni que je sois déjà parvenu à l’accomplissement ; mais je le poursuis, tâchant de le saisir, pour autant que moi-même j’ai été saisi par Jésus-Christ.
13 En ce qui me concerne, mes frères, je n’estime pas moi-même l’avoir déjà saisi ; mais une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière et tendant vers ce qui est en avant, 14 je cours vers le but pour obtenir le prix de l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ. 15 Si donc nous sommes des gens « accomplis », tenons-nous-en à cette pensée ; et si sur quelque point vous pensez différemment, Dieu vous révélera aussi ce qu’il en est. 16 Seulement, au point où nous sommes parvenus, avançons ensemble.

La bénédiction finale

Tirée du livre des Nombres, chapitre 6, au singulier sur chaque personne, sans condition, et à l’affirmatif.

L’Éternel te bénit et te garde.
L’Éternel fait resplendir sur toi sa lumière et t’accorde sa grâce.
L’Éternel lève son visage vers toi et te donne la paix !

 

 

 

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