01 janvier 2023

une dragqueen à barbe - Photo de Ingo Doerrie sur https://unsplash.com/fr/photos/3l0ukfi54ts
Ethique

Un spectacle de dragqueen dans le temple ?

Par : pasteur Marc Pernot

une dragqueen à barbe - Photo de Ingo Doerrie sur https://unsplash.com/fr/photos/3l0ukfi54ts

Question posée :

Bonjour
comment comprendre l’expression « ceux que Dieu désapprouve » (Psaume 15, 4) ?
J’ai écouté sur la radio qu’un pasteur a organisé un spectacle de dragqueen dans le temple avec les conséquences critiques qui s’en sont suivies. Je ne doute pas que notre accueil doit être inconditionnel et je m’efforce de le vivre avec, parfois, je le reconnais, quelques réticences de jugement qui à la fois, me semblent justifiées par un tel verset, et en même temps sont aux antipodes de l’accueil que Jésus offrait à toutes et tous. Comment entendre ce qui semble être une contradiction basique qui parcourt toute la Bible ?

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

A la lumière de ce que révèle le Christ, je ne pense pas une seconde que Dieu méprise qui que ce soit, ni rejette qui que ce soit. Donc : il désapprouve non pas « ceux qui », mais plutôt « ce qui », en chaque personne, tire vers la mort, l’irrespect, la souffrance, le mépris de l’autre, le rejet de Dieu…

Je n’ai aucune raison de penser que Dieu n’accueillerait pas les dragqueens en tant que personne, et je ne vois pas pourquoi il n’accepterait pas cette façon d’être, cela n’agresse personne.

Par contre, je ne pense pas qu’il regarde d’un air favorable une attitude de mépris vis à vis de ces personnes.

Mais cela ne veut pas forcément dire que ce soit génial d’organiser un spectacle de dragqueen dans un temple. Mais peut-être. Il faut parfois des gestes prophétiques. La question est de savoir si cela est un geste prophétique, ou une provocation ? La nuance est fine entre les deux. Tout dépend si le message que l’on veut faire passer passe ou ne passe pas, auprès de telles ou telles personnes ; si cela développe le respect de l’autre où est-ce que cela tend les rapports dans notre société ?

Est-ce que cela est compris comme un geste d’accueil ? Par qui ? Les personnes déjà convaincues ?

Ou si c’est reçu comme une volonté de donner une leçon à la population, ce qui est en général mal reçu car personne n’aime se faire gronder. L’action serait plus productive, à mon avis, en travaillant à une autre niveau, plus théologique, philosophique, spirituel.

Mais question me semble se poser pour tout acte, l’intention peut être excellente mais produire des effets nocifs. C’est pourquoi ce n’est en général pas un unique verset qui donne la réponse, chaque verset ajoute une dimension au questionnement utile.

Sauf peut-être cette piste géniale que nous donne l’apôtre Paul = « Tout est permis mais tout n’est pas utile, tout m’est permis mais tout de construit pas« .

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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3 Commentaires

  1. Gabrielle dit :

    Bonjour,
    Cet événement a eu lieu il y a quelques semaines à l’église protestante Saint Guillaume de Strasbourg, qui est connue et reconnue pour sa posture d’accueil radical, initiée entre autre par son dernier pasteur qui a rejoint la Suisse depuis un an ou deux. votre voisin 😉

  2. C92 dit :

    Après parfois la provoque n’est pas inintéressante non plus, du moment en effet, qu’elle n’est pas pur provoque.
    Jésus aussi a provoqué dans son ministère a été provoquant pour les pharisiens en bousculant des traditions de commerciale dans le Temple.

    Peut-être et cela est mon interprétation, ce spectacle a pour but de « réformé », ou du moins apporter une refléxion comment transmettre l’évangile au sein d’une communauté dans un temple protestant. Pour ma part, que des dragqueens fassent une représentation dans un temple, représente, pour moi, bien que le Christ est venu pour tous le monde, mais également pour les marginaux.

  3. ANDIRAN NATHAN dit :

     » Tout est permis mais tout n’édifie pas » affirmait Paul dans son épître aux Corinthiens. Nous devons aussi éviter de heurter la conscience des autres. Inclure ne veut pas dire diviser.

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