une femme méditative au milieux de livres avec de la brume et de la fumée - Image parJonny Lindner de Pixabay
Bible

Pourriez-vous m’indiquer un bon commentaire des Evangiles et/ou du Nouveau Testament, s’il vous plaît?

une femme méditative au milieux de livres avec de la brume et de la fumée - Image parJonny Lindner de Pixabay

Question posée :

Bonjour monsieur le Pasteur,

Tout d’abord, merci beaucoup pour vos prédications.

Pourriez-vous m’indiquer un bon commentaire des Evangiles et/ou du Nouveau Testament, s’il vous plaît ?

Je cherche quelque chose de pas trop ardu.

Bien à vous et très bon dimanche,

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Bravo de chercher à lire la Bible et à approfondir votre lecture.

Oui, de bons commentaires existent. Mais je ne vous les conseille pas. La bonne lecture est celle que vous ferez vous. Les commentaires sont stérilisants, ils écartent de l’essentiel qui est de s’interroger soi-même et sa propre vie face à ces énigmes. Ils distraient notre propre recherche. On se dit que c’est LE commentaire de spécialistes et qu’il sont sans doute raisons. Et on cesse de se creuser la tête soi-même, de se demander si notre lecture correspond à notre expérience du bien et de la vie, et de ce que nous avons déjà pensé et senti (peut-être) de Dieu… Se reposer sur un bon commentaire est assez reposant. Et nous passons ainsi à côté d’un utile travail en nous-même.

C’est vrai que pour commencer, on a besoin de comprendre un peu quelques clefs de base, savoir où commencer. Et des coups de mains externes seront utiles encore et encore pour nous aider à approfondir sans cesse notre lecture et notre cheminement. Mais à côté de notre lecture personnelle. En plus de notre lecture personnelle, faite dans la prière et dans la réflexion personnelle, intime.

Vous pensez ne pas savoir assez bien comment lire la Bible ? C’est une excellente disposition d’esprit. C’est quand on se reconnaît petit que l’on est disposé à apprendre; Et si un passage vous choque ou vous ne dit rien, passez-le seulement, gardez le pour une autre fois. Ou discutez-en avec d’autres personnes. Sentez-vous libre devant leur réponse pour en garder et en laisser, même si cela vient d’un grand grand spécialiste.

Il faut juste ce qu’il faut de commentaires, de prédications et d’études bibliques en église (ou sur internet) pour aider à votre propre lecture priante. Et fait, ces recherches sur la Bible sont tellement intéressantes (à mon avis) qu’il y a un certain risque de glisser dans une belle érudition, un savoir sur la Bible et sur Dieu qui tourne à l’intellectualisme. C’est bien plus confortable que de se confronter à une véritable exigence de vie et de foi personnelle. Ill n’y a pas d’autre façon de faire pour avancer que de s’exposer soi-même au questionnement et à la recherche. En s’interrogeant sur la Bible, c’est sur soi-même que l’on s’interroge.

Vous avez peut-être peur de comprendre un passage de la Bible de travers ? Ce n’est pas grave, nous sommes sous la grâce de Dieu.

C’est pourquoi il me semble que les meilleures éditions de la Bible sont à choisir parmi celles qui n’ont pas de commentaire joint ni en notes sous le texte. Une traduction qui essaye d’être fidèle à la lettre du texte, sans insérer plus ou moins discrètement dans la traduction l’interprétation du « traducteur ». Par exemple : les traductions NBS, Colombe, TOB, Jérusalem (en évitant à tout prix des traductions comme la « Bible en français courant ». La NBS « d’étude » a de bonnes notes pleine d’érudition (qui ne sont donc heureusement pas des commentaires). Par contre la TOB à notes complètes propose dans ces notes des « aides » à la compréhension, qui sont donc à mon avis des aides pour ne surtout pas se poser les bonnes questions. Le pire des éditions étant (à mon avis bien sûr, qui n’engage que moi) l’édition « ze bible » (sic) qui cumule la pire des traductions et le fait d’y adjoindre des commentaires.

Personnellement, pour ma lecture personnelle, pour m’aider à lire la Bible, je mêle quelques minutes ou secondes de prière avant de lire, mais ausi au milieu, je reviens en arrière, prie encore, lit doucement, m’interroge, prie, etc.

La pratique (à son rythme) des cultes et groupes bibliques aident aussi à se forger quelques outils & méthodes d’interprétation des textes…

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Si vous voulez, vous pouvez voir aussi, dans le petit dictionnaire de théologie :

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5 Commentaires

  1. Le Mecreant dit :

    Il me semble que l’utilisation de plusieurs traductions est aussi un aide a la réflexion et a l’interrogation personnelle sur le sens du texte. Et j’utilise aussi la Chouraqui pour avoir une traduction qui apporte une autre culture (juive)

  2. Jacques Herman dit :

    Je suis totalement de l’avis de Marc Pernot concernant les commentaires infrapaginaux. En revanche, des notes dites « essentielles » (qui concernent l’une des deux éditions de la TOB, la Segond Colombe et la NBS dite d’étude) me semblent plus utiles que des versions toutes « nues » comme l’ancienne synodale, la Darby voire l’édition NBS sans notes. Il me semble qu’il faut a minima une version à parallèles (dans le sens « cross references ») comme les versions Segond 1910 et NEG 1979. A mon avis, les versions les plus dangereusement orientées sont celles qui contiennent les commentaires de Scofield (dispensationnalisme et littéralisme) et de MacArthur (fondamentalisme américain). Les interlinéaires me semblent toujours utiles, les souvenirs de grec et d’hébreu ayant tendance à s’estomper avec l’âge, mais ces bibles interlinéaires sont toutes dépourvues de notes essentielles et de surtout de parallèles.
    D’accord aussi avec Marc Pernot à propos de la Bible en Français courant, la moins recommandable sans doute, dont on attend la sortie de la révision le 20 septembre 2019 sous la dénomination de « Nouvelle Français Courant ». Je me suis toujours demandé pourquoi les interlinéaires présentent en bas de page la traduction de la Français Courant en plus de celle de la TOB.

    1. Marc Pernot dit :

      Grand grand merci pour ce commentaire bien riche et intéressant.
      Je crains que la « nouvelle français courant » ait été faite dans la même logique de traduction dite « dynamique » ce qui est une jolie façon de présenter que le « traducteur » produit quelque chose qui se situe entre la paraphrase et la prédication. Dans le style bible pour les personnes ayant un vocabulaire très limité, il y a la « parole de vie » qui est encore assez raisonnablement proche du texte. Mais la démarche de la Réforme a été d’apprendre à lire aux personnes afin qu’elles aient accès direct aux écritures, je pense que cela vaut la peine d’encourager les personnes à prendre une NBS d’étude (comme le dit Jacques Herman), de progresser dans la richesse de son vocabulaire, et donc aussi dans une certaine finesse de pensée.

  3. Bernard dit :

    A tout hasard:
    https://www.lesevangiles.net
    28’000 visiteurs et 200’000 visites par an
    Bonne lecture!

  4. Plume dit :

    De bons commentaires ou introductions sur un livre ou un groupe de livres bibliques (ce qui ne relève pas juste des précisions de contexte ou des signalements de variantes) peuvent enrichir la lecture, donner des nouvelles clefs de lecture… On peut de toute façon revenir à chaque instant à la lecture ou l’étude de la Bible selon sa approche personnelle… Je vois ça comme un complément, en parallèle des prédications… Les prédications sont aussi formes de commentaires, plus courts… L’important me semble de bien oser penser par soi-même, d’oser son sacerdoce personnel (sacerdoce universel dans le protestantisme), tout en étant aussi selon ce qui nous intéresse à l’écoute d’autres sacerdoces, y compris ceux de pasteurs, de biblistes…

    Cela me semble être une situation un peu similaire au cas de l’étude des œuvres d’un grand philosophe pour lesquels un très important corpus d’études existe : est-il préférable de lire directement Spinoza, Aristote ou Platon, ou vaut-il mieux lire au préalable ou en parallèle différents résumés de leurs œuvres, des introductions à leurs œuvres… Je dirais que cela dépend même des auteurs ou de chaque livre : je dirais OK pour lire directement certains livres simples de Platon (le Gorgias…), parce que le texte est assez clair, sans que lire une introduction ou des résumés soit un problème à mon avis, mais que c’est sans doute plus difficile ou plus exigent par exemple pour l’éthique de Spinoza rédigée à la façon de démonstrations mathématiques (sauf erreur de ma part et confusion avec un autre de ses livres), et que dans ce cas, une introduction peut-être la bienvenue…

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