20 juillet 2018

L
Foi

Peut-on vivre sa foi à travers son iPhone ?

Par : pasteur Marc Pernot

l'application confession sur iphone
Un petit programme a été développé pour permettre aux catholiques romains qui le désirent de se confesser sur leur iPhone ou leur iPad. La validité d’une telle confession et de l’absolution qui serait donnée est discutée dans la hiérarchie de l’église romaine.

Peut-on vivre sa foi à travers internet ? Peut-être pas exclusivement, mais au moins en partie ?

Il semble en tout cas que c’est le cas pour bien des personnes qui trouvent une certaine nourriture pour leur foi et leur réflexion ainsi.

Internet n’est pas un « monde virtuel », ou pas toujours. Dans cette recherche, dans cet échange c’est une vraie personne avec ce qu’elle a en tête et sur le cœur qui cherche, qui tâtonne, qui tend un peu les mains.

Souvent c’est un premier temps de découverte, une temps d’acclimatation, avant d’oser entrer dans une église, avant de rencontrer et de débattre avec d’autres chrétiens, avant de rencontrer des pasteurs, avant de donner un coup de main. Parfois, c’est un complément. On ne peut pas être chaque dimanche matin disponible physiquement pour aller au culte, parfois on habite trop loin, on doit garder ses enfants le soir…

Pour les catholique, la confession est une étape importante, voire nécessaire. Une application pour les iPhone, iPad et iPod (développée par Little iApps) avait pour fonction de permettre aux catholiques qui le désirent de faire son examen de conscience d’une manière personnalisée, de se confesser, et de recevoir l’absolution. Comme l’indique le nom de cette application : « Confession : une application catholique romaine. L’application iPhone qui rend la confession plus facile » Cette application, vendue 1,99 $ avait été essayée et approuvée par la Conférence des évêques catholiques américains. Le Vatican a annoncé que les catholiques ne peuvent se confesser à travers un moyen numérique. Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a expliqué que la technologie ne pourrait jamais remplacer l’absolution accordée par un prêtre à un pécheur, qu’il n’était possible en aucun cas de parler de « confession » par iPhone, et que le sacrement de réconciliation nécessitait la présence physique du pénitent et du prêtre catholique romain.

Pour nous, protestants, c’est devant Dieu, directement, que le protestant fait sa confession et c’est de lui, directement, que nous recevons l’absolution, l’assurance de son pardon (il n’a pas attendu noter confession pour continuer à nous aimer, d’ailleurs, et à espérer que nous prenions conscience du problème quand il y en a un). D’ailleurs : notre culte, chaque dimanche, commence par l’annonce de la grâce de Dieu sur chacun de nous, avant même que nous fassions le moindre début de repentance, et même que cette grâce première est ce qui nous permet de nous adresser à Dieu sans crainte pour lui ouvrir notre cœur, pour lui demander de nous venir en aide pour avancer.

Dans notre église, la confession devant le pasteur n’est pas obligatoire, elle n’est même pas recommandée. Mais il arrive qu’elle nous soit demandée, et que ce soit fort utile. Parfois, nous en avons si gros sur le cœur de remords que nous avons besoin que notre confession soit entendue par quelqu’un et que nous puissions entendre ensuite que Dieu ne nous rejette pas, mais qu’il nous pardonne, nous ressuscite pour avancer.

Et parfois, oui, cela peut se faire par mail. Parfois c’est plus facile par mail. Souvent, ces appels me sont adressés le soir tard, parfois au milieu de la nuit, comme si la nuit était pour nous, gens si pressés, un temps dans le désert, un temps de silence et d’introspection. Pourquoi pas ? C’est une vraie personne qui ouvre son cœur, et c’est à Dieu qu’elle pense puisqu’elle envoie un email à un pasteur. Elle est chez elle, au moment même où elle est touchée, ou son cœur s’est ouvert, et ce moment a quelque chose de singulier. Cette demande peut donc être entendue, même si, c’est vrai, il est plus délicat pour le pauvre pasteur d’accompagner quelqu’un sans le voir et sans l’entendre de vive voix. Dans un sens, je suis un peu d’accord avec l’éminent père Lombardi : la rencontre face à face a vraiment quelque chose de plus, mais peut-être est-elle en réalité seulement complémentaire par rapport à un dialogue par internet.

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