Parfois ma façon d’aider mon prochain suinte de suffisance, d’orgueil ou d’arrogance, je n’arrive pas à corriger ça
Question posée :
Bonjour
J’ai une certaine opinion de moi-même. J’ai longtemps été dénigré dans ma jeunesse et eu tendance à penser que j’étais un moins-que-rien ou quelqu’un de nul, de mauvais. Cependant, en devenant adulte, j’ai – par mon travail et mes réussites personnelles – commencé à penser que c’était faux et qu’au contraire, j’étais meilleur que la plupart des gens. Pas dans tous les domaines, bien sûr, mais dans certains d’entre eux, dans les domaines qui « comptent » plus.
Je tiens à préciser que je ne voyais pas cette supériorité comme un privilège ou un motif pour haïr ou nuire autrui mais comme une responsabilité d’aider les autres à surmonter leurs failles, de la même manière que je reconnaissais et comptais sur l’expertise des autres dans les domaines où j’étais plus déficient.
Cependant, même si j’ai cette bonne intention, je remarque que parfois ma façon d’aider/de vouloir soutenir mon prochain suinte de suffisance, d’orgueil ou d’arrogance. Cela passe souvent par mon ton, la forme de mes phrases et même parfois, par des pensées soudaines et brèves.
J’ai conscience que cela est mal et que je dois arrêter avec cela, notamment parce que cela peut blesser autrui mais également parce que je crains que cela n’empire sans que je ne m’en rende compte et surtout, parce que cela n’est pas ce que le Seigneur veut que je fasse.
J’ai donc conscience de ce défaut, de ce problème mais malgré la prière et la lecture de la Bible, je peine à trouver une solution, une méthode pour parvenir à briser cette tendance. D’un côté, je ne veux pas perdre ma confiance en moi et le fait que je sais que j’ai des qualités mais de l’autre, je ne veux pas devenir l’incarnation du péché d’orgueil et me détourner du chemin que le Seigneur nous invite à prendre.
Je me tourne donc vers vous dans l’espoir que vous puissiez m’aider à m’éclairer et me donner les outils qui me manquent pour démêler ce problème qui m’assaille.
Je vous remercie d’avance.
Fraternellement,
Réponse d’un pasteur :
Cher Monsieur
Je dois dire que je trouve très très sympa votre façon de vous regarder vous-même. Car la lucidité sur ce qui est bien et mauvais dans notre être et dans notre comportement est déjà un très bon point, et la volonté de progresser sincèrement est une excellente attitude, compter sur l’aide de Dieu est encore mieux.
Je pense qu’il faut y ajouter de la bienveillance vis à vis de vous-même. Il est pour tout le monde très difficile d’évoluer, de changer de caractère. C’est donc tout ce qu’il y a de plus normal.
Je suis persuadé qu’avec vos bonnes dispositions, votre belle mentalité, vous allez progresser pas à pas.
Aider quelqu’un sans le blesser
A vrai dire, c’est très très difficile d’aider une personne sans qu’elle ait le sentiment d’avoir été humiliée. C’est dû au fait que nous sommes habitués à une logique du donnant-donnant, que la justice est l’équilibre. Cela rend parfois le don difficile à vivre pour la personne qui reçoit gratuitement un coup de main.Cela ne tient pas seulement à vous-même, rassurez-vous.
En attendant, votre crainte de blesser les gens est une belle attention, cela aide beaucoup de parler avec la personne que l’on pense pouvoir aider.
- Vous pouvez lui demander si elle a envie d’aide ou de conseil, ce n’est peut-être pas le cas, alors laissez tomber bien sûr.
- Vous pouvez lui dire exactement ce que vous m’avez dit, que vous savez que quand on veut aider ce n’est pas toujours facile de ne pas passer pour arrogant, et que vous en êtes désolé, que ce n’est pas votre intention du tout, que c’est simplement normal entre humains de parfois aider et de parfois être aidé.
- Vous pouvez dire votre joie de pouvoir donner un coup de main. Comme cela, la personne aidée aura moins de risque de se sentir en dette vis à vis de vous, moins de risque qu’elle se sente humiliée d’avoir dû être aidée.
- Et si la personne voulait vous donner un cadeau en retour : acceptez avec simplicité, quitte à le donner à une autre personne plus tard, c’est une façon pour cette personne de dire sa gratitude, peut-être, alors c’est génial. C’est peut-être une façon de se soulager elle-même d’un sentiment de dette : cela lui appartient, et c’est bien compréhensible.
Dire les choses, c’est le plus simple. Et le plus vrai. Il me semble.
L’aide de Dieu pour faire évoluer son caractère
L’aide Dieu est immense, mais elle n’est pas magique. Il est source d’évolution dans le monde et en nous-même. C’est une grande aide de pouvoir présenter à Dieu dans la prière notre journée, comment on l’a vécue, comment il nous semble que les personnes que nous avons rencontrées ont pu le vivre. Et laisser Dieu faire ce qu’il désire nous apporter par rapport à tout cela. Voir le lendemain si l’on pense faire quelque chose dans la suite de la veille : aider ou ne pas aider ? Comment ? Être aidé nous-même, peut-être, par qui ? Quelle parole ajouter, quel mot de remerciement envers une personne que nous avons pu aider, ou une personne qui nous a aidé ? C’est une grande aide que cette façon de se dire soi-même et sa vie devant Dieu, tout simplement, sans se prendre trop la tête, et toute confiance que Dieu nous comprend et ne veut qu’une chose nous aider. Nous ne serons pas transformés magiquement en Jésus-Christ, mais nous avancerons, grâce à Dieu, d’un petit pas. Pour le reste, nous sommes au bénéfice du pardon de Dieu. Et cela nous apprend à être un peu patient envers nous-même et envers les autres.
Mais nous ne sommes pas maître non plus de la réaction des gens, comment ils vivent leur vie, cela leur appartient. S’ ils prennent mal les choses, c’est leur droit, c’est leur façon d’être.
Dieu vous bénit, et vous accompagne fidèlement. N’ayez crainte.
par : pasteur Marc Pernot
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Super témoignage. Je retiens qu’une aide extérieure éclairée peut nous permettre d’agir sur notre comportement négatif en guerissant nos blessures personnelles
Déjà, de s’en rendre compte, d’en être conscient, est un grand pas vers la « correction »…
Merci pour votre message bien expliqué.
Peu après votre arrivée à Genève, nous avons fait connaissance, avons échangé nos idées, nos convictions personnelles,
ce fut sympathique et enrichissant. N’ayant aucun héritier, j’étais bien heureuse que vous acceptiez ce gros volume de 4 kilos : un Nouveau Testament du XVII siècle !
Il m’arrive de lire parfois, sur internet, des questions posées par des personnes qui cherchent un éclaircissement à quelques problèmes rencontrés au cours de leur vie. J’apprécie beaucoup les réponses que vous donnez, empreintes de compréhension simple, qui permet une approche aidante, sans aucun jugement sévère. Bravo pour cette sagesse !
Bien cordialement. Yvette
Chère Yvette
Effectivement. Vous rencontrer et échanger a été un privilège, tant humain qu’intellectuel et spirituel.
Merci pour ces encouragements !
Dieu vous bénit et vous accompagne.