
Je suis en recherche de religion, quelles différences entre catholique et protestant ?
Question posée :
Bonjour.
Je me pose des questions sur les différences entre religions. J’ai consulté le Coran, Mahomet (un guerrier !). Je vais regarder pour la Torah.
Mais je comprends pas les différences entre catholique et protestant. Est-ce la Sainte Vierge Marie qui fait la différence ? (Jésus conçu par l’Esprit Saint à Marie toujours vierge ?)
Je sais que le Seigneur a amené la diversité, mais des choses sont si lourdes !
Je vous remercie bien pour votre site.
Bonjour,
Bravo de chercher votre chemin. Bravo pour votre liberté : de regarder, de vous renseigner, d’analyser et de choisir.
Comment choisir sa religion en conscience ?
Il n’y a qu’un seul Dieu, donc toutes les religions convergent vers le même.
Il est effectivement essentiel de chercher la religion qui nous aidera le mieux à avancer, à approfondir notre façon d’être en relation avec Dieu, à développer grâce à lui votre ouverture aux autres et votre épanouissement. Telle religion ou telle église conviendra mieux à telle personne, telle autre nous conviendra mieux à nous, c’est à chacun de voir et de laisser les autres mener leur vie (tant qu’ils font du bien aux autres).
- Le choix de la religion est important, car selon l’idée de Dieu que l’on se fait, c’est non seulement notre spiritualité qui est changée, mais sont sont aussi changées notre conception de ce qui est juste et de ce qui est mauvais, notre espérance, notre façon de vivre et d’avancer, notre rapport aux autres, au monde et à la vie.
- Le rapport que l’on entretient avec sa religion est important aussi. Qu’est-ce qui est l’essentiel : ma religion ou la relation à Dieu ? Si la religion, les doctrines et les rites sont les plus importants pour moi, cela revient à confondre le but et les moyens. C’est un peu dommage, et cela peut même être nocif pour ma foi, pour mon développement personnel et pour mon rapport avec les autres. Dans toutes les religions, il y a des courants plutôt étroits et des courants laissant chaque fidèle libre d’adapter ses croyances, sa façon de vivre et de pratiquer. Il me semble que cela vaut mieux, afin que notre religion soit une aide pour nous relier à Dieu, à nous-mêmes, et aux autres d’une belle façon. Et non pas une religion comme une règle qui nous imposerait ce que nous devons penser et faire.
Le judaïsme, le christianisme et l’islam : trois grandes religions monothéistes
Le judaïsme, l’islam et le christianisme sont effectivement les trois grandes religions monothéistes. Elles sont parentes, et elles ont en commun un Dieu unique, le Dieu de l’univers. C’est déjà énorme. Le monothéisme (le fait d’avoir un seul Dieu) pourrait être un facteur d’intolérance, c’est au contraire une chance d’ouverture : s’il y a un seul Dieu, cela implique que tous les regards, toutes les prières, toutes les spiritualités tournées vers la transcendance convergent vers le même sommet, la même source (qu’on l’appelle Dieu, Adonaï, Allah, autrement, ou qu’on ne lui donne pas de nom).
Le judaïsme et la Bible hébraïque se sont développés d’une manière géniale à partir de -1000 avant Jésus-Christ au Moyen-Orient, reprenant en partie des éléments de religions et de textes plus anciens. La Bible hébraïque a été intégralement reprise dans la Bible chrétienne dont elle forme la première partie (Ancien, ou Premier, Testament). Le judaïsme a par ailleurs un important recueil de commentaires qu’est le Talmud, rédigé au IIᵉ siècle mais reprenant des enseignements oraux anciens, et riche de multiples débats.
Le christianisme est d’abord un courant du judaïsme : Jésus était un juif plutôt libéral, considérant la religion comme un moyen de développement pour l’humain, relativisant l’obéissance aux commandements pour insister sur l’amour : la qualité de nos relations à Dieu, aux autres et à nous-mêmes. À la suite de Jésus, de nombreux Juifs sont devenus des judéochrétiens suivant la loi juive tout en s’inspirant de la foi de Jésus, considéré comme le Christ, le sauveur ultime de l’humanité. Des païens de plus en plus nombreux sont également devenus chrétiens, mais sans suivre les pratiques de la religion juive : le christianisme s’est alors développé en parallèle de la religion juive, tout en ayant un dialogue avec le judaïsme qui a connu des hauts et des bas, mais qui s’est maintenu jusqu’aujourd’hui d’une belle façon. Des textes du 1er siècle (4 Évangiles et des lettres, principalement) ont été sélectionnés pour rendre compte de la foi du Christ : ils constituent le « Nouveau Testament », la seconde partie de la Bible chrétienne.
L’islam s’est ensuite développé au VII e siècle à la suite de Mohammed en Arabie, reprenant des éléments de la religion juive et de la religion chrétienne dans une tout autre voie avec pour écrits le Coran et les Hadiths qui rapportent des paroles et des faits du prophète des musulmans. Les relations ont été bonnes à certaines époques entre l’islam, le judaïsme et le christianisme, elles sont souvent plus difficiles aujourd’hui, malheureusement.
Dans chacune de ces religions, il existe différents courants.
Catholique, protestant, orthodoxe, évangélique… sont différentes façons d’être chrétien.
Vous vous intéressez à comparer le catholicisme et le protestantisme, voici un tour de la question :
Le protestantisme et le catholicisme : différences et points communs
Ce qui est commun entre protestants et catholiques : l’essentiel
Comme l’écrit l’apôtre Paul aux chrétiens de la ville d’Éphèse qui connaissait déjà différents courants : « Je vous exhorte à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous soutenant les uns les autres avec amour, vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. » (Éphésiens 4:1-7).
Paul insiste sur ce qui nous réunit et nous appelle à nous soutenir, par l’Esprit de Dieu.
L’essentiel nous est commun entre catholiques et protestants :
Dieu : ce n’est pas négligeable ! Et il est au-dessus de tous : nous n’en sommes pas propriétairess.
Jésus-Christ : reconnaître que Jésus est le Christ est le cœur même de la foi chrétienne. Cette foi rassemble les chrétiens comme dans un corps, avec une diversité des membres. Cette diversité de membres dans le corps est une richesse, une bénédiction, et non pas un scandale (nous dit Paul, voir 1 Corinthiens 12)..
L’Esprit-Saint ou le Saint-Esprit : c’est une image qui dit la puissance de Dieu à l’œuvre en chaque personne.
Le baptême : Paul dit qu’il y a un seul baptême et c’est le cas entre catholiques et protestants : nous reconnaissons mutuellement le baptême donné dans une autre église quelle qu’en soit la forme et l’officiant. C’est un signe important par lequel nous affirmons que notre église particulière n’entend pas se considérer comme propriétaire du Christ, excluant les autres.
La Bible : nous avons la même Bible entre catholiques et protestants. C’est vrai que les éditions catholiques intègrent des livres que les éditions protestantes n’impriment souvent plus depuis 1820 environ (par soucid’économie de papier), ce n’est pas significatif. La Traduction œcuménique de la Bible (TOB) est une des meilleures traductions, très utilisée.
L’histoire : avant le XVIᵉ siècle, il n’y avait ni catholicisme ni protestantisme, et les 15 siècles d’histoire nous sont donc communs. Différentes sensibilités existaient déjà, même entre les apôtres du temps de Jésus. Au XVIe siècle, dans la libération de pensée rendue possible par l’invention de l’imprimerie, Martin Luther a demandé des réformes de l’Église chrétienne, le pape de l’époque a refusé d’en discuter et l’a excommunié en 1521, signant la naissance de deux courants : le catholicisme avec le pape de Rome et le protestantisme qui est indépendant du pape. En parallèle ou à sa suite, d’autres personnes ont participé à cette réforme protestante de l’Église, en particulier en Suisse : Ulrich Zwingli à Zurich, Guillaume Farel à Berne et Neuchâtel, Jean Calvin à Genève. Après bien des drames, aujourd’hui, le dialogue est riche et fécond entre catholiques et protestants et bien des couples, des familles, des groupes d’études et des célébrations sont œcuméniques.
Ce qui nous unit est donc l’essentiel. Ensuite la diversité est une richesse tant qu’il y a du respect mutuel.
Différences entre catholicisme et protestantisme
La place de l’Église dans le cheminement de la personne
La différence principale, concrètement, entre catholique et protestant, c’est la place de l’Église, à mon avis.
Pour le protestant :
- Ce n’est pas l’Église qui dicte ce que la personne doit penser et faire, c’est sa propre conscience éclairée par l’Esprit. Dans la liberté. L’Église est une aide pour alimenter la foi, donnant des outils pour interpréter par soi-même la Bible, pour se poser des questions, mais ensuite c’est à chacun de travailler cela, de discerner, de décider, de réviser ses opinions, de progresser.
- Le lieu privilégié de la relation à Dieu de la personne protestante n’est pas l’église ni les sacrements, c’est la relaation personnelle à Dieu, dans son intimité, sa recherche et sa prière, ses actes. L’Église a pour but de réconcilier ainsi la personne avec son Dieu. Pas à pas. Dans la confiance en Dieu.
Alors que pour le catholicisme : c’est par l’Église que le fidèle va pouvoir recevoir le Christ, qu’il est guidé dans son interprétation de la Bible, dans la connaissance de la doctrine et dans des règles de vie.
C’est ainsi que le très catholique Nicolas Boileau a regretté que « tout protestant fût pape une Bible à la main ». C’est vrai : le protestant est libre de penser et de prier, en ligne directe avec Dieu… c’est très libérant et épanouissant, mais c’est aussi plus exigeant : cela demande au protestant de se donner les moyens de penser et de prier par lui-même, de se poser des questions et de se remettre en question pour avancer, avec l’aide et le pardon de Dieu. C’est donc exigeant et pas très sécurisant : cela demande de faire confiance dans la grâce de Dieu : un cœur ouvert, sincère et confiant lui permet de nous aider à progresser. L’Église aide à se former à cela, elle aide à nourrir un questionnement.
Les sacrements : différences de conception entre catholiques et protestants
Le protestantisme a choisi de se limiter aux deux principaux sacrements : le baptême et la communion (appelée aussi Sainte-Cène) pour signifier la grâce de Dieu dans la vie du chrétien. Alors que le catholicisme en reconnaît sept : le baptême et la communion (ou eucharistie), mais aussi : la confirmation, la confession, l’ordination, le mariage et l’onction des malades. Ces cinq autres gestes existent aussi dans le protestantisme, mais sont considérés comme moins importants et ne sont pas appelés « sacrement ». C’est dû principalement au fait que le protestantisme voit l’intérêt de ces gestes pour aider la personne à prendre en compte la grâce de Dieu dans sa vie, mais le protestantisme voit aussi le danger de superstition qu’il pourrait y avoir si l’on accordait une importance excessive à ces gestes religieux, faisant en quelque sorte écran entre le fidèle et son Dieu. Pour le protestant, ce ne sont que des moyens pour aider le fidèle, l’essentiel devant rester la relation du fidèle avec son Dieu qu’il prie dans le secret de sa chambre.
Le baptême dans les deux traditions
Pour l’Église catholique : ce geste a une efficacité en lui-même, libérant la personne du péché, la régénérant comme enfant de Dieu et membre du corps du Christ (qu’est l’Église).
Le baptême dans le protestantisme : ce geste est le signe d’un amour que Dieu a toujours eu et aura toujours pour la personne, ce geste vient seulement en attester. C’est pourquoi toute personne, quel que soit son âge ou sa foi, peut recevoir le baptême car elle est aimée de Dieu. Une personne même non baptisée qui reconnaît Jésus comme le Christ sera reconnue comme membre de l’Église protestante si la personne le désire.
La communion : un geste au cœur de la foi chrétienne
C’est donc le 2ᵉ sacrement, il consiste à prendre un peu de pain et un peu de vin à la suite du Christ qui aurait eu ce geste lors du dernier repas avec ses plus proches disciples avant d’être arrêté. Bien des personnes sont très sensibles à ce geste, nourrissant leur foi. Certaines personnes n’y sont pas sensible : ce n’est pas non plus obligatoire.
La principale différence entre la vision catholique et la vision protestante de la communion me semble être la place de ce sacrement dans le cheminement de foi de la personne :
La communion protestante est offerte à quiconque le demande, sans condition de foi, de baptême ou de parcours de vie : car ce geste vise précisément à nous aider à avancer dans notre communion avec le Christ. C’est pourquoi Jésus a donné de sa propre main la Cène à Judas, son apôtre qui avait décidé de le trahir. Le pain et le vin offerts sont signe de tout ce que Dieu nous donne en Christ pour nous sauver. En prenant le pain et en le mangeant, en buvant dans la coupe : nous disons oui à Dieu, et espérons nourrir notre cheminement de foi, que nous soyons alors un petit peu plus réellement membre du corps mystique du Christ.
La communion catholique réserve ce geste aux personnes suffisamment avancées dans la communion avec l’Église.
La différence n’est pas, contrairement à ce que l’on entend parfois, que le catholicisme enseigne que le pain devient matériellement le corps du Christ et le vin son sang : les théologiens catholiques savent bien que ce n’est pas matériel (le pain reste de la cellulose, et ne devient pas des protéines portant l’ADN de Jésus), mais de l’ordre du sens et de la foi. Ce avec quoi les protestants sont d’accord.
Il nous arrive de pouvoir communier ensemble, catholiques et protestants, j’aimerais que cela soit de plus en plus facile, ouvert aux autres chrétiens.
En général, la communion n’est pas célébrée plus rarement dans l’Église protestante que dans l’Église catholique afin de montrer que le sacrement n’est pas indispensable.
La confirmation
Elle existe dans l’Église catholique comme dans l’Église protestante (qui ne l’appelle cependant pas un sacrement). Quand une personne a été baptisée enfant et désire maintenant devenir chrétienne, ou quand une personne désire marquer un nouveau départ dans sa foi : elle peut demander à faire sa confirmation, appelée aussi « profession de foi » au cours d’une célébration.
La confirmation protestante ressemble exactement à un baptême d’adulte, sauf que la main qui donne la bénédiction n’est pas mouillée d’eau (pour signifier que la grâce de Dieu est donnée une fois pour toutes, que rien ne peut diminuer son amour).
Lors de la confirmation catholique, il est donné une onction d’huile sur le front de la personne : c’est un beau geste très biblique disant qu’avec la bénédiction, la personne reçoit une vocation personnelle de faire du bien à sa façon dans le monde. Rien n’empêcherait d’ajouter cette onction d’huile lors de la confirmation protestante : l’œcuménisme sert à apprendre des autres.
Le sacrement de pénitence et de réconciliation (confession)
L’Église catholique impose au fidèle de confesser ses péchés à un prêtre avant de recevoir le pardon de Dieu et d’être réintégré à la communion de l’Église catholique.
La confession existe dans le protestantisme, mais elle est facultative. Normalement le fidèle ‘adresse directement à Dieu, dans la confiance en son amour que rien ne peut diminuer. Néanmoins, il arrive qu’une personne ressente le besoin de s’entendre dire le pardon de Dieu sur sa personne, recevoir une parole officielle de pardon. Le pasteur donne alors cette parole de pardon bien volontiers.
Un accord entre protestants et catholiques a été pris ensemble en 1997-1999 (la « Déclaration commune sur la justification« ),, s’entendant pour dire que Dieu aime et pardonne du seul fait de son amour à lui, pas à cause de notre repentance ou des mérites de quiconque, mais que la repentance est utile afin de nous us ouvrir à l’action de Dieu dans notre être afin de nous aider à progresser. Finalement, il semble que nous soyons beaucoup plus en communion entre catholiques et protestants qu’il pourrait le sembler !
La cérémonie de mariage catholique et protestante
Elle est presque semblable dans l’église protestante et dans l’église catholique. Elle est appelée « sacrement » dans l’Église catholique, mais ce n’est pas à cause du sens du mariage, mais plutôt sur la définition de ce que c’est qu’un sacrement : le protestantisme ne voudrait pas que ceux qui ne se sont jamais mariés aient un sacrement de moins que ceux qui sont mariés.
La seule différence qui existe au fond est que dans le protestantisme les mariés ne sont pas obligés d’avoir le projet de faire un enfant, cela leur appartient, et la cérémonie de mariage consiste à enraciner le couple dans les engagements mutuels, libres à la fidélité pour la vie entière, devant les humains et devant Dieu. Alors que la fécondité biologique fait partie du sens du mariage dans l’Église catholique.
Si une des deux personnes a déjà été mariée et a divorcé, ce n’est pas un obstacle à ce qu’elles se marient à nouveau pour l’Église protestante. Cela demande un travail sur soi afin de reconnaître qu’il y a eu un échec, dans la confiance que Dieu ne rejette pas une personne qui se tourne vers lui.
La plupart des églises protestantes dans le monde célèbrent de la même façon, avec joie, le mariage d’un couple de deux personnes, qu’elles soient de sexes différents, de même sexe, ou aient changé de genre.
L’ordination
Dans l’église catholique, l’ordination sacerdotale est l’acte par lequel un homme mâle est fait prêtre dans l’Église catholique.
Dans l’Église protestante, toute personne est prêtre ou prêtresse à égalité devant Dieu, d’abord (on appelle cela « le sacerdoce universel »). Le pasteur ou la pasteure n’est pas plus prêtre qu’un autre, pas plus proche de Dieu ou du Christ qu’un autre, il ou elle est seulement une personne qui a fait des études de théologie complètes, apprenant à déchiffrer les textes bibliques dans les langues originales (hébreu et grec), et qui est reconnue par l’Église comme pasteur. L’ordination d’un pasteur existe alors, mais elle n’est pas appelée sacrement afin qu’un paroissien ne puisse avoir l’impression qu’il a un sacrement de moins que le pasteur.
L’onction des malades
C’est un sacrement dans l’Église catholique, donné en particulier aux personnes malades ou en fin de vie. C’est un geste qui dit la bénédiction de Dieu sur cette personne avec un peu d’huile sur le front. Cela existe aussi dans le protestantisme, mais ce n’est pas appelé un « sacrement » afin de prévenir le risque de superstition.
Ce geste n’a rien de magique, il ne consiste pas à convaincre Dieu de guérir la personne ni de la sauver. Au contraire : ce geste dit que Dieu a toujours voulu tout le bien possible à la personne, que la maladie ne vient pas de lui, que Dieu est avec la personne pour cheminer le plus possible vers la santé et le bonheur, et que dans tous les cas Dieu bénit la personne et compte sur elle pour rayonner dans la vie.
La messe catholique et le culte protestant : quelles différences ?
La différence est plutôt une question d’accentuation car finalement, le culte protestant et la messe catholique se ressemblent, l’accent est mis sur l’intériorité, le recueillement, la paix, la confiance.
La partie essentielle de la messe catholique est la communion (eucharistie), mais il y a aussi une partie de louange, de lecture et une interprétation proposée de la Bible (une homélie).
Le culte protestant est plutôt centré sur la lecture de la Bible et son interprétation souvent plus longue, cherchant à faire que les participants se posent des questions, creusent un sujet, s’engagent. Dans le culte protestant, il n’y a pas toujours de communion (sainte cène), c’est alors un second pôle important, mais qui est compris encore comme une prédication et un appel à l’engagement, sous une forme plus sensible.
La prière pour les morts, Marie et les saints : points de divergence
Le service funèbre existent dans l’Église protestante et dans l’Église catholique. Mais il y a une différence : le service funèbre protestant consiste à accompagner les proches dans le deuil et à remercier Dieu pour cette personne qui a été importante pour nous. Mais les protestants ne prient pas pour les morts car ils ne pensent que cela pourrait arranger leur dossier auprès de Dieu : Dieu aime de toute façon la personne infiniment et il n’y a rien à ajouter à cet amour. Dieu aime la personne et quand on aime on la garde, on la sauve : or, Dieu est assez grand pour garder chacun, ou plutôt garder le meilleur de chaque personne (c’est comme cela que l’on aime).
Les protestants ne prient que Dieu et ne rendent un culte qu’à Dieu, ni à Marie ni à aucune autre personne vivante en ce monde ou vivante dans l’autre monde.
Certains catholiques prient Marie et lui rendent un culte, même si c’est Dieu qu’ils prient de toute façon à travers Marie.
Mais pour tous les chrétiens Marie, la mère de Jésus, est un des personnages de premier plan dans les Évangiles, elle est souvent une figure du croyant, une figure qui nous est offerte, à nous, disciples du Christ.
Les protestants sont libres de faire leur propre interprétation des récits qui sont dans les Évangiles, y compris le récit de conception miraculeuse de Jésus (Luc 1) : on peut le lire au sens spirituel (la Parole de Dieu féconde notre vie) ou le prendre au sens physique (Marie aurait conçu Jésus sans relation sexuelle)… Quant aux autres hypothèses en vigueur dans le catholicisme (Marie toujours vierge même après l’accouchement, dormition et assomption de Marie, Marie reine du ciel…), nous n’avons pas grand-chose à en dire comme protestants.
L’architecture et la symbolique : temple protestant ou église catholique ?
Le bâtiment qui accueille le culte protestant est en général sobre, simple et beau. À l’origine il n’y avait pas d’autre décoration que des versets de la Bible choisis par la communauté. Au XIXᵉ siècle,, une Bible ouverte a parfois été ajoutée comme un témoignage appelant chacun à la lire et à l’interpréter librement. Au XXᵉ siècle, après la 1ʳᵉ Guerre mondiale, certaines paroisses protestantes ont mis une croix nue en décoration (rappelant la mort du Christ et sa résurrection). Au XXIᵉ siècle, il peut arriver de voir toute sorte de décorations fleurir dans les temples protestants… c’est la liberté.
Mais l’idée du temple protestant sans décoration était de renvoyer la personne vers son intériorité : c’est la même pédagogie que la liturgie cistercienne, se différenciant de la pédagogie clunisienne bien plus ornée. Là encore, ce n’est pas une différence de fond : la foi en ce Dieu d’amour qu’a manifesté Jésus-Christ, mais une différence de sensibilités, de pédagogies, de goûts.
Conclusion : vers un œcuménisme fécond et joyeux
Il y a donc des différences entre catholicisme et protestantisme, sans jugement de valeur sur l’une ou l’autre forme (chacun son style). Il est possible de choisir ce qui nous aide le plus à progresser. Il est possible d’aller de temps en temps à la messe catholique et de temps en temps au culte protestant, de s’enrichir de ce que chacune des deux sensibilités apporte.
En tout cas, il me semble juste de vivre un œcuménisme joyeux, fraternel et serein. Cela me semble fécond pour tout le monde (en tout cas, cela m’apporte beaucoup). La question ne me semble pas consister à chercher à faire une seule institution, peu importe, mais au contraire à ce que l’Église protestante devienne plus et mieux protestante, soignant sa vocation personnelle. Et que l’Église catholique devienne plus et mieux catholique, soignant sa vocation personnelle. Chaque membre apportant ainsi sa spécificité, dans le souci de l’autre, comme l’apôtre Paul l’évoque concernant le corps du Christ (1 Corinthiens 12). Aucun membre, alors, ne pense même à dire à un autre membre : nous n’avons pas besoin de toi.
Dieu nous bénit et nous accompagne, chacune et chacun, sur notre chemin.
par : pasteur Marc Pernot
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