Je ressens beaucoup plus intensément la présence du Christ à mes côtés, est-ce normal ? Suis-je en train de devenir fou ?

Par : pasteur Marc Pernot

La vie en déploiement

Question posée :

Bonjour mon père,

Je tâcherai aujourd’hui de vous confier le problème qui demeure sur ma conscience, il peut sans doute prêter à sourire.

Voilà, depuis quelques jours, je ressens beaucoup plus intensément la présence du Christ à mes côtés, d’une façon quasi palpable, en partie avec toutes les grâces qu’il me donne quotidiennement. Cependant, moi qui ai toujours été seul dans ma vie, c’est un sentiment particulier. Je me sens même, en toute sincérité, dans une forme de « transcendance ». En témoigne mon cœur, j’ai longtemps été complètement (ou presque) insensible, comme la société le souhaite.

Depuis peu, je suis devenu beaucoup plus émotif, car j’arrive à ressentir les émotions des autres, à me mettre à leur place, à être empathique; D’autant plus que je suis autiste asperger, et mon handicap rend justement difficile l’empathie, et pourtant désormais j’y arrive. Cela peut sembler étrange, mais c’est comme toutes les questions étaient répondues, par une simple et sublime réponse. Comme si tout « convergeait » vers ce moment.

Moi-même, j’ai du mal à réaliser mes paroles. J’ai l’impression de voir un fou. Et c’est justement cela qui m’angoisse. Suis-je en train de devenir fou ? Cette présence à mes côtés, je ne l’ai jamais ressenti aussi forte. Que dois-je faire ? Je suis bien sûr ravi que le Seigneur m’accompagne, d’un autre côté, je ne sens pas comment me comporter en sa présence.

Je n’éprouve plus ni rage, ni colère, ni rancune. Lorsque quelqu’un me fait du mal, moi ou mes proches, je distingue l’acte de l’individu. Je pardonne quasi immédiatement à celui-ci, car je ne peux plus porter de jugement haineux à l’égard du prochain.

Merci.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Bravo pour cette émotion spirituelle, pour cette ouverture de votre être grâce à Dieu. C’est tout à fait excellent. C’est inspirant et cela peut vraiment transformer votre vie de la meilleure des façons.

Ensuite, il ne fait pas non plus que votre vie spirituelle soit part trop envahissante. C’est à mon avis un équilibre à chercher, comme quand on marche sur les deux jambes. En l’occurrence : la vie spirituelle, la transcendance, comme vous dites. Et la vie en ce monde, le côté terrien, incarné de notre être.

Mais la dimension spirituelle n’est pas de la folie, bien sûr, elle fait partie de la normalité de l’humain depuis l’aube de l’humanité.

Ensuite tout dépend de ce que l’on appelle « normalité », bien sûr. Car chacun de nous est unique et donc hors de toute norme possible. Et la spiritualité est effectivement l’émergence d’une transcendance dans notre vie biologique, vie animale, et est donc au dessus de cette normalité au sens de la vie animale qui est une dimension importante de notre être vivant.

Ce qui serait à mon avis dommage c’est que cette dimension spirituelle vienne comme nier ou diminuer les autres dimensions de notre existence : le corps, l’intelligence, notre personnalité, nos relations. Au contraire, notre foi doit être un plus qui vient animer ces dimensions sans les nier. C’est ce que vous évoquez, il me semble, et c’est excellent. Il est seulement important de veiller à ce que ce spirituel ne soit pas trop envahissant, qu’il soit simplement stimulant pour le reste de votre être, épanouissant votre belle normalité, embellissant votre cheminement et vos relations.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot