Dieu peut-t-il ordonner l’exécution des femmes et des enfants ?
Question posée :
Bonjour
Dieu peut-t-il ordonner l’exécution des femmes et des enfants ?
Je pose cette question parce que je vis avec une athée qui croit dur comme fer que Dieu n’existe pas car Il ne peut à la fois faire du mal et du bien.
Concernant les textes qui suggèrent que Dieu serait un pyromane (Sodome et Gomorrhe) ou une sorte de pervers narcissique (Exode 34 verset 14 ), que faut-il dire à leur sujet ?
Sont-ils des calomnies ou des vérités ?
Réponse d’un pasteur :
Bonjour
Votre amie a bien raison d’être athée d’un Dieu comme cela qui pourrait à la fois faire le bien et le mal, ou un Dieu qui pourrait être pyromane et narcissique.
Nous aussi, nous sommes athées de ce genre de conceptions épouvantables de Dieu. Il existe heureusement d’autres façon de penser Dieu.
Dieu est le Dieu de la vie. Il est toujours du côté de la vie.
Connaissant mieux Dieu en voyant vivre, parler et agir le Christ, nous pouvons dire que Dieu ne veut pas la mort, même pas celle du pécheur, mais qu’il puisse évoluer et vivre.
Donc, je ne pense pas une seconde que Dieu ait pu une fois ordonner l’exécution de femmes et d’enfants, ni d’hommes non plus d’ailleurs.
Que faire alors de ces textes où il est question d’exécutions et de massacres dans la Bible ? Les écritures sont faite pour être interprétées par l’Esprit, et en ce cas tout particulièrement la lettre tue, à la fois spirituellement, moralement, et même physiquement. Il existe plusieurs solutions face à ces textes dangereux :
1) Il est possible de passer en les replaçant dans le contexte d’une époque très éloignée où la violence était plus dans les mœurs, ainsi que la polygamie, le massacre des populations vaincues… Christ n’avait pas encore ouvert les yeux de l’humanité.
2) Il est possible de lire ces passages au sens spirituel, par exemple quand il est question de lapider une femme adultère, Jésus dit qu’il n’est pas question pour lui d’appliquer la rigueur de la lettre de la loi indiquée dans les écritures anciennes, mais il amène les accusateurs à réfléchir sur leurs propres péchés. C’est une façon d’interpréter différemment ces commandements à lapider la personne adultère, non pas pour lapider une personne qui aurait fauté, mais pour supprimer en chacun de nous la racine de ce qui est infidèle, à supprimer l’infidélité en nous? Or, imaginer qu’il puisse être juste de tuer quelqu’un, ou même de condamner quelqu’un est en soi une infidélité à Dieu. En effet, Dieu aime la personne, et il ne la confond pas avec ses actes. Un mauvais acte est mauvais, et il est signe d’un problème plus profond. Cependant, la personne est, ou pourrait être bien mieux que ce que sont ses actes. C’est ce que nous voyons quand Jésus s’adresse à Dieu en faveur des soldats romains qui viennent de le crucifier, Jésus dit « Père pardonne leur car ils ne savent ce qu’ils font ». Ce n’est donc pas l’homme méchant qu’il faut supprimer, mais plutôt supprimer la méchanceté dans l’homme. Et protéger les victimes passées et potentielles, bien sûr.
Bravo donc de vous poser la question
En ce qui concerne le feu qui tombe du ciel, cela demande seulement de se familiariser avec ce type de langage. Le feu évoque la purification du minerai pour garder l’or qui est caché dans le cailloux. Compte tenu de l’amour de Dieu pour chaque personne, il ne s’agit donc pas d’une sélection de quelques personnes plus performantes, mais de mettre en valeur la moindre paillette d’or qui est parfois invisible dans le minerai. C’est donc une image de l’amour, non de destruction.
En ce qui concerne le Dieu jaloux qui exige d’être adoré en lui seul, c’est quelque chose de très pragmatique aussi. Chaque personne, croyante ou non, fonctionne avec un ensemble de priorités, dans les faits on voit que ces priorités sont hiérarchisées, car dans toute situation de conflit interne entre nos priorités, en définitive la façon dont tournent les choses révèlent notre « préoccupation ultime », ce qui est pour nous le plus important des choses importantes. Ce que dit ce verset sur le Dieu jaloux, c’est cela, que l’on ne peut pas, en réalité, prétendre à la fois avoir comme priorité ultime l’amour et l’argent, par exemple. Car dans une situation de tension entre les deux, soit on perdra de l’argent soit on trahira ceux que l’on aime. On peut donc aimer ses proches et aimer l’argent, mais pas avoir comme préoccupation ultime les deux à la fois. Ce que dit ce verset sur le Dieu jaloux c’est de mettre en premier lieu l’amour, la source de la vie sur le sommet de nos priorités.
Cela dit, je pense que vous ne devriez pas chercher à imposer à votre amie d’être croyante. Vous l’êtes, c’est déjà bien. Qu’elle ait sa propre source d’inspiration, librement, ce serait déjà excellent. Qu’elle s’intéresse à Platon, aux pré-socratiques ou aux Stoïciens, par exemple, et que dans le dialogue entre vous, tous les deux vous vous enrichissiez de l’autre.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
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