Lettre d’une croyante en recherche
Question :
Bonjour,
Je vous contacte suite à la lecture d’un de vos articles, je voulais vous remercier pour vos écrits. Je passe par des moments difficiles, des choix à faire qui sont difficiles concernant le Seigneur. C’est avec larmes que j’écris.
Je connais (au sens où j’ai déjà expérimenté des moments avec Dieu) sa personne, et j’ai pourtant fait des choix et des actes où j’ai péché, j’ai raté la cible et désobéi… J’ai été avec une personne extraordinaire qui m’a enseigné le Christ et qui aime Dieu de tout son cœur, elle a tant fait pour moi. Je sais que je dois faire des choix, entre mon ego et Dieu, et je réalise à quel point je suis égoïste. Moi qui étais tant perfectionniste, je vois combien je suis imparfaite… J’ai erré et je me sens dans un exil où la présence de Dieu me manque tant. J’ai l’impression de l’avoir perdu et en même temps je le sens tout près.
J’espère et je crois qu’il me voit au moment où je vous écris car il a dit : « Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu. »
J’ai lu votre article sur l’épreuve et la souffrance, le psaume 130 que vous citez est juste magnifique et m’a beaucoup touchée, ainsi que cette phrase :
« Il est à vos côtés, il est pour vous, sans jugement aucun, même quand la souffrance vous empêche de le sentir. »
En vous remerciant,
Marta
Réponse d’un pasteur : Jésus est venu pour les pécheurs
Chère Marta,
Lisez, ou relisez, un évangile, vous verrez que Jésus-Christ est venu pour les pécheurs, et qu’il n’en a rejeté aucun. Il ne dit pas qu’il vient pour les anciens pécheurs qui seraient maintenant devenus parfaits, ni même pour les pécheurs qui feraient pénitence… Mais au contraire, Jésus dit qu’il est venu pour les pécheurs, et vous n’avez donc rien à craindre, absolument. Même si vous n’aviez pas même fait une seule petite chose bonne dans toute votre vie (ce qui m’étonnerait beaucoup).
Le piège du perfectionnisme
Peut-être que vous avez mis le doigt dessus en disant que vous êtes perfectionniste : c’est bien de viser l’idéal, mais à condition de ne pas culpabiliser de ne pas arriver à être à la hauteur de notre idéal. Dans le vécu de tous les jours en ce monde, il faut regarder la progression plutôt que le niveau absolu. Car nous ne serons jamais au niveau de Jésus-Christ, évidemment.
Apprendre à s’aimer soi-même
De même pour « égoïste », il faut l’être suffisamment ! Sinon on s’épuise. C’est bien d’être actif, il faut aussi prendre du temps pour se nourrir, se reposer, se soigner, s’amuser. Même Jésus, parfois, renvoie la foule, il renvoie même ses plus proches disciples afin de pouvoir prendre du temps pour lui, avec Dieu.
Il nous faut aussi des temps de jachère comme pour une bonne terre : du temps où nous ne produisons pas, où nous ne cultivons même pas notre foi et notre intelligence ; juste des temps de repos, des temps pour « être », tout simplement, se détendre. C’est normal. Mais bien entendu, tout est une question d’équilibre : il faut des temps pour inspirer et des temps pour expirer, des temps pour se soucier des autres, prendre soin des autres, agir, et des temps pour nous soucier de nous-mêmes, prendre soin de nous-mêmes.
Dieu ne culpabilise pas : il bénit et relève
Or, culpabiliser est fatiguant, cela risque aussi de nous faire continuer à nous dévouer au-delà de ce qui est bon. Dieu ne veut pas nous culpabiliser, c’est pourquoi il nous bénit et nous encourage à faire ce que nous pouvons faire avec joie.
Oui, Dieu est à vos côtés, il vous bénit et vous accompagne avec tendresse.
par : pasteur Marc Pernot
PS. en illustration, je joins cette photo prise par un ami d’une bergère à Lesbos, comme une parabole de ce Dieu qui nous aime et prend soin de chacune et chacun de nous avec tellement de bienveillance.