06 juin 2024

femme lisant, assise sur une pile de livres, avec une inscription derrière. Photo by Clay Banks on https://unsplash.com/photos/NGupON6JOYE
Question

Découverte de la foi chrétienne : le sacrifice de Jésus ? la Trinité ? Dieu ne parle plus aux humains ?

Question posée :

Bonjour Pasteur,

Tout d’abord merci pour votre site internet qui éclaire pas mal mon chemin de « chrétien débutant ».
La question Divine, Jésus, la Bible…. tout cela n’a jamais véritablement suscité en moi d’intérêt prononcé. C’était plutôt comme la politique : « on sait que ça existe, on s’y intéresse de loin, et on ne s’implique pas vraiment…» Aussi, rien ne me poussait particulièrement à élever ma réflexion spirituelle sur ma vision de la vie, ma place dans ce monde, Dieu, Jésus, etc. En toile de fond, il y a toujours eu cependant une envie de « faire quelque chose qui ait du sens ». Et cette envie s’est faite croissante sans pour autant déclencher de réorganisation particulière dans ma vie, faute d’avoir trouvé le but en question.

Mais une succession de « coïncidences », trop bien ordonnancées pour être toutes liées au hasard, a bousculé toutes mes certitudes dans la vie, et m’a finalement donné ce but qui a du sens pour moi. En outre, ces évènements ont suscité en moi le besoin de rechercher, de comprendre et interagir avec la Source de ces bouleversements. La pudeur, un esprit trop cartésien, rationnel et superstitieux m’empêchait jusqu’à présent de nommer cette « Source ». Aujourd’hui, je la nomme Dieu.

Je ne suis encore qu’un débutant dans ma recherche de Dieu et je butte sur certaines questions qui pourront vous paraitre évidentes mais pour lesquelles je ne parviens pas à trouver de réponse que je comprenne pleinement. Mes questions portent sur des éléments qui je pense sont fondateurs et primordiaux pour les chrétiens, et j’aimerais vraiment comprendre ces concepts. J’essaye de ne pas prêter à Dieu un comportement humain, et je sais que je ne pourrais jamais comprendre Dieu, qu’il y a une part de confiance et de foi, la même confiance qu’un enfant peut témoigner à son Père, même s’il ne comprend pas tout les tenants et les aboutissements de ses volontés.

Voici mes questions:

A ) Le sacrifice de Jésus
« J’ai une bonne nouvelle : Jésus est mort pour toi ». « Jésus t’aime. Et bien oui : la preuve, il est mort pour toi »…« Dieu t’aime, la preuve, il a sacrifié son fils à ta place ».
J’entends souvent ces phrases, qui semblent évidentes pour toutes les personnes qui les prononcent. Malheureusement, je ne la comprends pas. Ce que je comprends c’est que (1) Dieu a été très déçu du comportement des Hommes (2) et avait prévu de TOUS les punir en conséquence. Mais (3) il a finalement décidé d’attribuer le châtiment à quelqu’un d’autre, un innocent, qui s’est interposé pour nous « défendre » : Jésus aurait plaidé en notre faveur et offert son sacrifice à notre place. J’ai du mal à comprendre le concept du « sacrifice » de Jésus, qui me donne l’impression que Dieu voulait absolument punir quelqu’un… Si mon fils commet une bêtise, et que je décide de le punir, mais que ma fille se propose de prendre la punition à sa place, je ne pense pas que je la punirais pour autant…Pardonnez l’analogie maladroite, mais c’est pour illustrer mon propos.

B) La Trinité
Un autre concept très obscur pour moi. : celui de la Trinité. Si je résume bien, il indique que Dieu = l’esprit de Dieu = Jésus. Donc Jésus est Jésus, mais il est également Dieu. De même l’Esprit est Jésus, mais il est également Dieu… Je trouve cela compliqué à suivre, et me demande s’il s’agit vraiment de trois entités bien distinctes (A, B et C), ou plutôt d’une manière différente de nommer Dieu ( comme on pourrait dire « Dieu est la Nature », « Dieu est en nous », « Nous sommes l’esprit de Dieu »,….). Pourriez-vous m’éclairer sur l’importance de ce concept dans la foi chrétienne, et pourquoi l’avoir inventé (s’il s’agit d’une « conceptualisation Théologique » ) ? De la même manière, pourquoi, lorsque nous prions, nous terminons souvent par « au nom de ton fils Jésus »?

C) Pourquoi Dieu ne « Parle » pas (ou ne parle plus) directement aux Hommes ?
Enfin, lorsque l’on lit la Bible, on voit que Dieu parle aux Hommes à diverses occasions. Il se manifeste sous différentes formes. Il parle directement. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, il utilise des moyens détournés. Il nous touche à travers les paroles d’un ami, un article de journal, un e-mail, la rencontre d’un inconnu dans la rue… Il ne se manifeste plus dans un buisson ardent, ne prend plus la parole d’un animal, mais désormais utilise des moyens détournés, semble-il. Ce qui impose une difficulté pour « lire » les messages de Dieu. S’agit-il vraiment d’un message ou le fruit de mon imagination? Est-ce Dieu qui me parle, ou plutôt ma volonté et mon pouvoir d’autosuggestion? Pour vous donner un exemple concret et personnel : je suis dans l’attente d’une décision très importante pour moi, et prie Dieu depuis quelques mois en ce but (le fameux « but qui a du sens »). Je demande à Dieu dans mes prières qu’il agisse en ma faveur, et qu’il me confirme cela. Dieu ne peut pas m’envoyer de sms, ou un e-mail directement…mais aujourd’hui, en conduisant mon véhicule, j’ai prié très fort et sincèrement, lui demandant de m’envoyer un signe. Au même moment, il a commencé à pleuvoir, et pendant que je priais, il y a eu un éclair, suivi d’un gros tonnerre, ce qui m’a fait lever la tête … et voir un magnifique Arc En Ciel (relativement peu fréquent à Paris…). J’ai des frissons à l’idée de penser qu’il s’agit directement d’une réponse. Mais une partie de moi veut rester prudente, et me dit « mais non, ce n’est qu’une coïncidence ».

Voilà, je me demande ainsi pourquoi Dieu ne parle pas directement aux Hommes. Auriez-vous une idée sur la question ?

Merci d’avoir eu la patience de lire mon message jusqu’au bout.

Bien à vous.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir Oscar

Merci pour les encouragements, c’est bien sympa.
Et bravo pour votre démarche, oui, c’est vrai que c’est difficile d’évoluer dans sa pensée, sa foi et ses pratiques, c’est difficile pour tout le monde. Mais c’est une marque de vitalité, et je suis persuadé que cela vous apportera énormément, à vous et à votre entourage.

Votre résumé me semble parfait :

  • Dieu d’abord comme un sens, un but à notre évolution et à notre action. C’est vrai que la réflexion théologique a en tout cas cet intérêt là : d’élaborer ce que l’on pense être juste, bon, utile. Et de poursuivre cette recherche réfléchie par une recherche de mise en actes, une recherche de cohérence.
  • Et Dieu comme source, effectivement, une source qui nous dépasse. Une source qui interagit avec nous,
  • Et sans être dupe de ce que ce mot peut avoir de piégé, tant il est saturé de sens, oser appeler cela « Dieu », et être ainsi en dialogue avec de multiples, millénaires, et donc fort riches débats.

Oui pour l’humilité, il est bon de savoir et de se rappeler que toute théologie est un modèle rendant compte d’une réalité qui est bien plus riche que ce que l’on peut exprimer, qui est même d’une autre dimension. Et il est bon d’essayer d’en dire quand même quelque chose pour avancer et en débattre. Oui à cette confiance, ce sentiment, c’est souvent une dimension importante de la foi. Mais bravo de ne pas vous arrêter à cela, car la foi ,n’est pas seulement un sentiment religieux, à mon avis elle ne doit même pas être principalement un sentiment, au risque de confondre trop souvent tout ce qui nous anime venant de Dieu et ce qui nous anime aussi comme inconscient, comme blessures anciennes, rêves, émotions diverses, imagination, influences diverses & autres préjugés… C’est pourquoi la réflexion et le débat ne sont pas qu’un luxe dans ce travail. La foi est une relation fidèle, quelle que soient les dimensions que prend cette relation à un moment donné de notre existence : un sentiment de la présence de Dieu, un amour pour lui, un intérêt, une recherche, une colère, un doute, une action motivée par lui… et souvent plusieurs de ces dimensions simultanément

J’en viens à vos questions:

A ) Le sacrifice de Jésus

 J’ai une bonne nouvelle : Jésus est mort pour toi » « Jésus t’aime. Et bien oui : la preuve, il est mort pour toi »…« Dieu t’aime, la preuve, il a sacrifié son fils à ta place ». J’entends souvent ces phrases, qui semblent évidentes pour toutes les personnes qui les prononcent. Malheureusement, je ne la comprends pas.

Vous avez raison, ces affirmations ne sont pas évidentes. Du tout.
Que Jésus soit mort « pour nous », c’est à dire pour l’humanité, cela me semble juste. S’il pensait être le messie (je pense qu’il le pensait, et je pense qu’il l’est, mais ce n’est pas nécessaire pour la démonstration), et qu’il a tellement assumé cette conviction qu’il a pris des risques conscients qui l’on conduit à être exécuté, on peut dire alors que Jésus a eu ce courage pour servir l’humanité tout entière, de toutes les nations et de toutes les générations (puisque c’est le sens même de la fonction de messie). Cela implique donc que Jésus, homme de Nazareth, avait un fort amour pour l’humanité. Donc pour chacun de nous, si l’on veut, mais bon, Jésus n’avait aucune raison d’imaginer qu’il y aurait un pasteur Marc Pernot au début du XXIe siècle.
Mais oui, comme le dit l’apôtre Paul, l’amour du Christ pour l’humanité, et pour une humanité faite de pécheurs, cet amour donne une idée de ce qu’est l’amour de Dieu pour nous, qui, lui, peut connaître et aimer individuellement chaque personne de tous les siècles et de tous les horizons.

Ce que je comprends c’est que (1) Dieu a été très déçu du comportement des Hommes (2) et avait prévu de TOUS les punir en conséquence. Mais (3) il a finalement décidé d’attribuer le châtiment à quelqu’un d’autre, un innocent, qui s’est interposé pour nous « défendre » : Jésus aurait plaidé en notre faveur et offert son sacrifice à notre place.

Là, j’ai plus de mal à vous suivre sur votre « je comprends » (heureusement nuancé par la suite) :

Si Dieu a été déçu de l’humanité, c’est qu’il était bien naïf, c’est comme de dire qu’une femme enceinte imagine que son bébé saurait résoudre une équation du 3e degré de tête dès la sortie de son ventre…

Et précisément, quand une personne aime véritablement quelqu’un, si la personne aimée se comporte mal, la personne qui l’aime ne va pas l’aimer moins, ni lui en vouloir, ni avoir besoin de punir la personne aimée pour l’aimer encore, ou lui pardonner ! Or, précisément, ce que révèle l’amour du Christ c’est l’amour de Dieu, c’est la grâce, c’est à dire le pardon gratuit, par amour, sans cause autre que la nature même de celui qui pardonne, Dieu.

Et l’idée même qu’il serait juste qu’un innocent soit puni à la place d’un coupable, cela me semble une idée fort dangereuse, une idée propre à justifier des crimes épouvantables.

De toute façon, Dieu aime tellement qu’il n’y a pas besoin que Christ intercède, plaide pour nous. L’amour de Dieu est déjà à son maximum. Il y a d’ailleurs encore moins besoin qu’un homme, aussi juste et pieux soit-il, intercède pour nous auprès de Dieu, comme si Dieu était sensible au piston, et comme s’il avait besoin d’aide pour nous aimer un peu plus. Je dois dire que j’ai vraiment du mal, malgré mon ouverture d’esprit (et ma légendaire modestie) à trouver la moindre pertinence à ces théories, et à ne pas les considérer même comme particulièrement nocives en ce qui concerne la foi et l’éthique.

J’ai du mal à comprendre le concept du « sacrifice » de Jésus, qui me donne l’impression que Dieu voulait absolument punir quelqu’un… Si mon fils commet une bêtise, et que je décide de le punir, mais que ma fille se propose de prendre la punition à sa place, je ne pense pas que je la punirais pour autant…Pardonnez l’analogie maladroite, mais c’est pour illustrer mon propos.

Tout à fait d’accord avec vos réserves.
C’est vrai que certains textes bibliques laissent supposer que Dieu tenait à voir le Christ mourir. Mais c’est très discuté dans les évangiles mêmes. Dans une parabole, Jésus dit que le projet de Dieu, son espérance était que l’humanité respecte son fils : « Il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils. Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux: Voici l’héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage. » (Matthieu 21:37) Cela dit, ce texte montre que Jésus connaissait les risques, mieux encore que Martin Luther King qui parlait de sa mort avant même d’être assassiné. On peut donc dire que Dieu ne voulait pas sa mort, mais savait que c’était un risque élevé.

B) La Trinité

Un autre concept très obscur pour moi. : celui de la Trinité. Si je résume bien, il indique que Dieu = l’esprit de Dieu = Jésus. Donc Jésus est Jésus, mais il est également Dieu. De même l’Esprit est Jésus, mais il est également Dieu…

D’abord, la trinité est un développement théologique savant qui s’est imposé, à la majorité des évêques, au IVe siècle, et qui ensuite, a été imposé, malheureusement…
Mais aujourd’hui rien n’oblige de se sentir obligé d’exprimer sa foi comme cela. Ou plutôt, il n’y a que ceux qui ont une façon d’être un peu sectaire sur les bords qui vont confondre une doctrine (quelle qu’elle soit) avec la vérité avec un grand V, et qui vont donc vouloir imposer à chacun une foi trinitaire si c’est leur idée, ou à l’inverse, vouloir imposer une foi anti-trinitaire aux autres…

De toute façon, dans la Bible, il n’est pas impossible de trouver des traces allant dans le sens de la pensée trinitaire, mais cette pensée en tant que telle n’est pas dans la Bible. Au début du développement de cette pensée, les trois personnes étaient plutôt : Dieu le Père, la Parole de Dieu, et l’Esprit de Dieu. Ce sont effectivement des réalités importantes, qui toutes ont à voir avec Dieu. Et avec le Christ, d’ailleurs.

Je trouve cela compliqué à suivre, et me demande s’il s’agit vraiment de trois entités bien distinctes  (A, B et C), ou plutôt d’une manière différente de nommer Dieu ( comme on pourrait dire « Dieu est la Nature »,  « Dieu est en nous », « Nous sommes l’esprit de Dieu »,….).
Pourriez-vous m’éclairer sur l’importance de ce concept dans la foi chrétienne, et pourquoi l’avoir inventé (s’il s’agit d’une « conceptualisation  Théologique » ) ?

L’intérêt que je vois dans cette expression de la foi qu’est la trinité est multiples. Cela rend effectivement compliquée l’idée que nous nous faisons de Dieu, ce qui n’est pas un mince avantage, pour éviter de trop le prendre pour le père noël, ou un terrible Zeus tout puissant. Dieu est alors une sorte d’être relationnel, fait de transcendance, de recherche de dialogue, de proposition de sens, de dynamique de création, d’inspiration… Dieu ne peut alors être enfermé dans un concept plat comme une équation ou une fiche.

Les inconvénients dans cette expression de la foi qu’est la trinité sont multiples aussi. D’abord de rendre particulièrement difficile le dialogue avec les juifs et les musulmans, et à nous rapprocher parfois un peu trop chez certains du polythéisme. L’inconvénient est aussi que cette doctrine étant particulièrement raffinée et complexe, elle est difficile à bien maîtriser, ce serait un prodige d’arriver à la faire comprendre au catéchisme des jeunes et des adultes, et du coup cela conduit à des conception théologiques assez surréalistes, et étrangère à la pure doctrine de la trinité.

Donc personnellement, sans être contre cette doctrine de la trinité, je ne l’emploie pas, me contentant des expressions de la foi plus proche de ce que l’on peut trouver dans les Evangiles. Mais cela ne dispense pas de faire de la théologie, de chercher à penser ce que l’on croit, de conceptualiser. C’est important, voire essentiel, pour avancer, pour se construire, pour témoigner, pour mieux se connaître, mieux comprendre, pour débattre, affiner, enrichir notre pensée sur Dieu, ce qu’il nous offre en  Christ et ce qu’il espère, sur tout un tas de questions comme la dignité, la justice, la prière, la vie, la fidélité, le pardon…

De la même manière, pourquoi, lorsque nous prions, nous terminons souvent par « au nom de ton fils Jésus »?

C’est ce qui est proposé par les Evangiles : de prier notre Père au nom de Jésus, c’est à dire en communion avec lui, en pensant à ce qu’il nous a révélé de Dieu…

C) Pourquoi Dieu ne « Parle » pas (ou ne parle plus) directement aux Hommes ?

Enfin, lorsque l’on lit la Bible, on voit que Dieu parle aux Hommes à diverses occasions. Il se manifeste sous différentes formes. Il parle directement.
J’ai l’impression qu’aujourd’hui, il utilise des moyens détournés. Il nous touche à travers les paroles d’un ami, un article de journal, un e-mail, la rencontre d’un inconnu dans la rue… Il ne se manifeste plus dans un buisson ardent, ne prend plus la parole d’un animal, mais désormais utilise des moyens détournés, semble-il.  Ce qui impose une difficulté pour « lire » les messages de Dieu. S’agit-il vraiment d’un message ou le fruit de mon imagination? Est-ce Dieu qui me parle, ou plutôt ma volonté et mon pouvoir d’autosuggestion?

A mon avis, Dieu n’a jamais parlé à l’homme avec une voix articulée matériellement. Dieu est Esprit. Mais quand la Bible dit que Dieu parle cela exprime bien que ce qu’il nous transmets est de l’ordre du sens, de la bénédiction, de l’appel, de la promesse. Que cela peut être écouté ou non, compris ou non, contredit ou accepté, gardé ou oublié. Que son interaction avec nous appelle le dialogue, nous appelle à parler aussi.

Je dirais que Dieu a toujours utilisé des moyens détournés pour parler à l’homme. Le buisson ardent est le type même de ce qui est négligé, insignifiant, le type même du moyen détourné d’attirer notre attention.

Du coup, il nous faut être à la fois attentifs et prudents. Attentifs à ce qui s’exprime en nous, attentifs aux signes, aux paroles des autres, aux murmures de fin silence. Se placer à l’écoute dans la prière et dans la lecture, exercer l’hospitalité et le dialogue… c’est ainsi que bien des personnes ont reçu un ange, nous dit l’apôtre Paul, et nous raconte l’histoire d’Abraham. Il nous faut ensuite être prudents, car bien des paroles sont moissonnées ainsi et il convient alors de discerner ce qui vient de l’Esprit et ce qui vient d’ailleurs. C’est là que la réflexion et le débat avec des personnes diverses est important, mais aussi de faire maturer cela sans la prière…

Pour vous donner un exemple concret et personnel :  je suis dans l’attente d’une décision très importante pour moi, et prie Dieu depuis quelques mois en ce but (le fameux « but qui a du sens »). Je demande à Dieu dans mes prières qu’il agisse en ma faveur, et qu’il me confirme cela. Dieu ne peut pas m’envoyer de sms, ou un e-mail directement…mais aujourd’hui, en conduisant mon véhicule, j’ai prié très fort et sincèrement, lui demandant de m’envoyer un signe. Au même moment, il a commencé à pleuvoir, et pendant que je priais, il y a eu un éclair, suivi d’un gros tonnerre, ce qui m’a fait lever la tête … et voir un magnifique Arc En Ciel (relativement peu fréquent à Paris…).
J’ai des frissons à l’idée de penser qu’il s’agit directement d’une réponse. Mais une partie de moi veut rester prudente, et me dit « mais non, ce n’est qu’une coïncidence ». 

A mon avis, Dieu est une dynamique d’évolution et il n’a pas de bouton pour déclencher un coup de foudre, sinon, dans son amour, il empêcherait qu’aucune personne ne soit foudroyée. Mais bon, cela n’empêche pas, de penser à cette occasion là que Dieu, oui vraiment, a une réponse, une parole pour nous.

Et donc oui, Dieu « parle » directement à l’univers, et suscite une prodigieuse dynamique d’évolution, et l’homme est un récepteur particulièrement sensible à cette dynamique qu’est Dieu, et l’homme est aussi entendu, comme dans un dialogue, une alliance, où à la fois Dieu et l’homme changent tous les deux, se changent mutuellement.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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2 Commentaires

  1. Daniel dit :

    Allez vers les autres avec un esprit solidaire, regardez le regard des pauvres, participez à des actions sociales et societales pour promouvoir un monde de justice et d’équité…Alors oui, vous verrez le regard d’amour de l’Eternel comme votre esprit magique n’a jamais pu le voir dans une église et vous comprendrez ce que  » la joie de l’Evangile », expression chère au pape Francois, signifie… 😍

  2. Gérard dit :

    J’aime bien ces réponses du pasteur et qui confirment ce que j’ai déjà exprimé par ailleurs que Dieu transcende les religions et qu’il rejoint les hommes dans leurs croyances respectives, il n’y a pas d’absolu ici mais une réponse à la foi, à l’espérance et à l’amour et une présence mystérieuse mais sensible aux croyants de toutes les religions comme un appel à la relation, à la communion, à l’amour sous toutes ses formes. Quand on dit que Dieu est amour c’est ce qu’on veut dire, pour les chrétiens Jésus en devient le signe visible mais les croyants des autres religions ont le leur aussi. Donc un appel à la foi et à l’humilité en dehors des absolus des uns et des autres parce qu’on les retrouve malheureusement dans toutes les religions.

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