
Être chrétien pratiquant : Trouver son rythme, rester souple et tenir bon
À chacun de choisir, d’adapter, de tâtonner pour trouver son rythme et son programme d’activités spirituelles, en équilibrant une recherche personnelle et une recherche collective. Les deux se complètent, se nourrissent et se corrigent mutuellement. Mais c’est la dimension la plus intime, celle qui se fait au plus profond de soi-même qui doit absolument primer, comme le signale Jésus (Matthieu 6:6) et comme il le pratique lui-même. Parce que c’est dans cette intimité que l’on peut être le plus sincèrement soi-même devant Dieu, sans interférences. Mais il y a aussi un risque à rester entièrement seul, celui de tourner en rond dans ce que l’on est, le risque d’être trop confortablement installé. Même si, dans notre prière, Dieu est un intervenant puissant pour nous ouvrir de nouvelles portes dans notre existence, nos résistances au changement sont souvent bien fortes.
Une certaine dose de stimulation extérieure est donc fort utile. Cela peut passer par de la lecture dans des livres et sur internet, des vidéos, des émissions radio. Quand c’est possible, les discussions bibliques & théologiques avec un ou deux proches peuvent être très fécondes. Mais il est vrai que bien des personnes trouvent favorable pour leur cheminement d’aller au culte, à leur rythme. Ce n’est pas seulement la prédication, c’est un ensemble de facteurs : le déplacement physique prépare un déplacement spirituel et existentiel. La beauté du lieu, les grandes orgues nous préparent et nous élèvent aussi. Mais surtout les personnes dans leur diversité, le rythme et la paix de la liturgie, de ces prières anciennes et de ce qui est proposé dans la prédication qui peut susciter une réflexion, une évolution, une réponse personnelle. C’est ainsi que des personnes comme Paul Ricœur et Théodore Monod, qui avaient déjà quelques moyens de penser par elles-mêmes, allaient au culte régulièrement. C’est le choix d’une démarche, et c’est aussi un service, un témoignage.
En effet, l’Église n’est pas uniquement une chance pour nourrir et stimuler notre cheminement. Elle est aussi pour ceux qui le souhaitent une occasion de servir les autres et de militer pour une évolution de ce monde. Sans parler des douzaines de bénévoles qui sont à l’œuvre et des centaines de personnes finançant ce service qu’est l’église, la simple présence dans une activité ou le moindre petit bonjour à une autre personne est déjà un service rendu aux autres participants et donc à l’église.
Montre-moi ton agenda et je te dirai qui tu es, ou plutôt qui tu vas devenir ? Chacune et chacun, nous composons notre programme et notre rythme d’activités dans l’Eglise, en s’examinant soi-même pour voir ce qui est bon.
« Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Marc 2:27), dit Jésus, et cela vaut pour les exercices religieux que nous nous donnons, cela vaut pour notre pensée théologique. Cela nous invite à rester souple et à tenir bon. Cela nous invite au service de l’autre et au respect des choix et des modes de fonctionnement de l’autre.
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