Évocation de Marie-Madeleine, inspirée de l’Evangile de Jean chapitre 20
Peinture de Corinne Vonaesch
« Marie au tombeau »
Evocation de Marie-Madeleine, inspirée de l’Evangile de Jean chapitre 20
Au jardin des morts, derrière mon rideau de larmes je n’ai rien vu, je n’ai rien entendu ; j’étais perdue… Ensevelie dans mon chagrin je n’ai d’abord saisi que le vide du tombeau et l’absence effroyable de celui qui était toute ma vie…
Au jardin des morts, je cherchais le corps défunt de mon bien-aimé pour en prendre soin alors qu’il était là à côté de moi debout. Il a fallu sa voix prononçant mon prénom Marie pour que je le voie là dressé à côté de moi bien vivant.… Sa voix imprimée au plus intime de moi, cette voix douce et forte que j’ai côtoyée sur les routes pendant trois ans, cette voix, sa voix telle une épée a coupé net ma peine, elle a écarté mon rideau de larmes et m’a ouvert les yeux, le cœur et l’âme sur cette invraisemblable réalité : « Rabbouni mon maître c’est toi, tu es bien vivant, tu es revenu d’entre les morts ». Alors que j’avais vu un jardinier fossoyeur de cadavres, j’ai reconnu l’autre jardinier l’ensemenceur de vie, celui qui a fait de moi sa disciple. Je voulais le toucher, l’embrasser, le serrer dans mes pauvres bras mais lui avait une autre idée…Comment vous dire ?
C’est comme s’il me soulevait de terre en faisant naître en moi une force insoupçonnée, une joie aussi vaste que le ciel, une audace qui m’a fait danser et chanter et qui m’a remise en route pour aller annoncer aux autres la Vie revenue. Dieu a vaincu la mort ; Dieu notre Père a ressuscité son Fils. Au jardin du matin de Pâques, tout a été transformé : sa lumière m’a traversée, sa joie m’a saisie – je sais qu’il est vivant – et rien n’arrêtera ce message : Christ, notre Christ, Ieshoua, Jésus est ressuscité. Alléluia.
Laurence Mottier, pasteure
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De l’Evangile de Jean 20, 1-9
Marie Magdeleine parle :
» il fait encore nuit,
mais je me mets en route !
Triste démarche
qui me mène vers le tombeau.
Jusques à quand ces ténèbres
qui voilent mon cœur ?
O stupeur,
la pierre a été enlevée
et le tombeau ouvert.
Sans même prendre la peine
de regarder à l’intérieur,
je cours – il y a urgence –
trouver Pierre et Jean :
on a enlevé le Seigneur
et nous ne savons pas
où est son Corps !
Car, Jésus mort,
on sait où le trouver.
Mais, le tombeau est vide.
Jean, puis Pierre en font le constat
et voient les linges bien pliés,
posés à plat ! Plus tard,
Jean nous dira qu’il avait compris
que Jésus était ressuscité.
Pierre est rentré chez lui ;
il a repris son travail de pêche.
Et moi, je reste là, assise,
et je pleure !
Ils ne m’ont pas dit
un seul mot de consolation, …
et le tombeau reste vide,
vertigineusement vide.
La mort n’est plus là,
mais où se trouve la vie ?
Est-ce que cela vaut la peine
d’attendre ? D’espérer ?
Attendre quoi ? Espérer quoi ?
La souffrance, le deuil,
les violences subies,
me laissent comme hébété
devant le tombeau vide !
A moins que ce ne soit mon cri :
mais où es-Tu Seigneur,
« Vers toi je crie,
et tu ne réponds pas … » (Jb 30, 20a)
Espérer malgré tout !?
Il me faudra le temps
de la Rencontre,
pour Te reconnaître
et renaître à la vie ! »
GM, le 04-04-2021