un homme debout, levant la tête vers la voie lactée - Photo by Greg Rakozy on https://unsplash.com/photos/oMpAz-DN-9I
Question

« je » a-t-il toujours existé ? Les cellules qui me constituent n’ont-elles pas accueilli ce « je » pré-existant ?

Par : pasteur Marc Pernot

un homme debout, levant la tête vers la voie lactée - Photo by Greg Rakozy on https://unsplash.com/photos/oMpAz-DN-9I

Éternel, quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains, La lune et les étoiles que tu as établies : Qu’est-ce que l’humain, pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’humain, pour que tu le visites ? Psaume 8

Question posée :

Bonjour,

Je ne parviens pas à comprendre pourquoi je suis sur terre, ici, en ce moment, et pas au Moyen-âge ou dans le futur. Je suis conscient d’exister, je suis, mais comme si j’avais toujours été. Je sais que je serai toujours après ma mort terrestre, mais j’ai l’impression d’avoir toujours été. Comment des cellules qui se multiplient auraient-elles pu construire cet ensemble « je » unique ? N’ont-elles pas plutôt accueilli ce « je » pré-existant ? J’espère me bien faire comprendre. Si ce n’est pas le cas, posez-vous la question pour vous-même…

Cordialement

Réponse d’un pasteur :

Cher Monsieur

Merci pour cette question fort intéressante, conjuguant à la fois la réflexion et l’intériorité.

Je pense qu’il y a effectivement quelque chose d’éternel en nous, mais que ce n’est précisément pas ce « je » que je suis en ce moment. Ce qui est éternel en nous est quelque chose d’une autre dimension qui est de l’ordre du souffle éternel de Dieu qui donne une dimension supplémentaire à cet arrangement improbable que je suis. Mais cet arrangement improbable que je suis est tout à fait daté, il est le résultat d’un assemblage totalement improbable de chromosomes, et aussi de rencontres, et de circonstances particulières, d’événements historiques et de petites coïncidences, de choix ténus que j’ai faits. De sorte que ce que je serai demain n’est pas tout à fait ce que je suis aujourd’hui.

Je trouve très intéressant ce que vous proposez : de faire attention à la fois à ce moi unique et aussi à quelque chose d’éternel que nous portons.

  • Même si notre être personnel est apparu à un moment précis de l’histoire, chacune des coïncidences qui nous ont constitué nous vient du passé. Par exemple les atomes qui nous constituent (sans cesse plus ou moins changés, d’ailleurs). Mais aussi notre langue, elle a une histoire qui remonte aux origines de l’humain. Ce n’est pas l’éternité mais ça remonte à quelques centaines de milliers d’années quand même. Nous héritons comme cela de bien des choses. Et nous ajouterons notre histoire à cette histoire.
  • Et nous avons cette dimension divine, cette capacité à aimer, à être libre, à imaginer un but, à créer. Cela est d’un autre ordre que la seule chaîne des conséquences de ce qui a précédé. Et là, je pense, nous avons une dimension qui nous rattache à l’éternité, avant la racine même de l’histoire de l’univers et se projette vers l’avenir éternel.

Le curieux livre de l’Ecclésiaste, dans la Bible creuse cette expérience humaine. Il dit à la fois notre être comme un souffle, une légère buée qui existe un instant (mal traduit en français par « vanité des vanités, tout est vanité ») et l’Ecclésiaste dit que nous avons reçu de Dieu d’idée d’éternité (Eccésiaste 3:11).

Ensuite, il me semble effectivement intéressant de noter à la fois que ce « je » change sans cesse un petit peu et que pourtant je me sais encore comme étant moi. je suis l’ensemble de ce cheminement, de ce flot. Et je peux même influer (aussi peu que ce soit) à ce que je serai demain, encore un petit peu différent. C’est un vrai défi. C’est ce que nous fait remarquer Jésus quand il dit qu’il est « le chemin, la vérité (le fidélité), et la vie » (Jean 14) notre être est cheminement, cheminement de fidélité à nous-même (dans le passé), et fidélité à cette source éternelle de vie qu’est Dieu.

Dans cette fidélité est la vie. Le Christ nous assure que cette vie donne à la personne que nous sommes personnellement, née dans le temps, a une dimension d’ternité, pas seulement par son souffle divin, mais dans cette dimension personnelle unique que nous appelons « je », personne en relation, personne gardée par l’Éternel. Effectivement, il est totalement improbable que ces atomes aient pu s’organiser en ce « je » qui vit, qui pense (un petit peu), et qui aime (comme il peut), qui a l’insolente idée d’éternité. Ce miracle est si improbable qu’à côté il semble presque naturel que ce « je » soit gardé ensuite… mais nous verrons bien.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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