Affirmer l’inamissibilité de la grâce, comme le fait dans son cinquième canon le synode réformé de Dordrecht en 1619, cela veut dire que Dieu ne la retire jamais à celui à qui il l’a une fois donnée.
La fidélité divine : la décision de Dieu est-elle révocable ?
Quand Dieu décide de sauver quelqu’un, il ne revient pas sur sa décision, et celui qui s’imagine avoir perdu la foi, n’être plus croyant se trompe. La grâce, à son insu, continue à le travailler et un jour triomphera en lui.
L’exemple d’André Chamson et la certitude de la grâce
Le romancier protestant André Chamson raconte qu’élevé par une grand-mère cévenole très pieuse, à l’âge étudiant, vers 1920, il devint athée. Un soir dans la pénombre, il dit à sa grand-mère, avec la peur de lui faire une peine immense : « Tu sais, je ne crois plus en Dieu. » Elle se tourne vers lui, non pas en pleurs, comme il s’y attendait, mais avec un grand sourire et lui répond : « Cela ne fait rien, un jour il te retrouvera. »
Définition théologique de l’inamissibilité de la grâce
Cette certitude que Dieu n’abandonne jamais les siens, qu’il ne laisse pas tomber ceux qui se sont confiés un jour à lui, voilà ce qu’on appelle l’inamissibilité de la grâce, que proclame la théologie réformée (et qui la sépare de la théologie de la grâce, par ailleurs assez voisine, du jansénisme).
Auteur : Professeur André Gounelle
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