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Développement

Pratiquer la religion est-ce renoncer à soi ?

Par : pasteur Marc Pernot

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On dirait un énoncé de devoir, mais la question est bonne. La religion, comme tout outil puissant, peut servir à développer ou à asservir.

Question posée :

Bonjour
Pratiquer la religion est-ce renoncer à soi ?
Merci, monsieur le pasteur.

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

Je pense exactement le contraire, la religion vise à l’épanouissement de soi-même, dans le meilleur de sa potentialité. Jésus parle de son projet comme le fait de nous apporter la vie, et « la vie en abondance » (Jean 10:10).

C’est vrai que la vie en abondance comporte une dimension de fructification, de créativité, de service de l’autre. Cela demande d’aimer, d’aimer pas seulement par la bonne pensée mais autant que possible en actes. Cela demande donc un certain engagement, une certaine énergie.

Est-ce qu’aimer, d’une manière générale, c’est renoncer à soi ? C’est ne pas idolâtrer soi-même, certes, c’est donc un renoncement dans notre adoration pour se placer dans une visée plus large, dans une relation aux autre et à cet Autre qu’est Dieu. Mais je ne pense pas que s’adorer soi-même nous fasse du bien, au contraire, cela nous recroqueville, cela étrique notre vie, cela gâche nos potentialités. Donc, en renonçant à se prendre soi-même comme Dieu, cela peut être un petit peu un manque, au début, comme pour le fœtus de sortir de sa mère, mais c’est sa vie qui commence.

C’est, je pense, ce que signifie cette phrase de l’Evangile : « Jésus dit à tous: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. » (Luc 9:23). Ce renoncement à soi-même, c’est la fin de l’idolâtrie de soi-même pour aimer et servir. Et si l’on est appelé à se charger « chaque jour » de sa propre croix, c’est que la croix d’hier ne consistait pas à se laisser tuer, ni à s’anéantir soi-même, sinon on ne risquerait pas d’être encore là aujourd’hui pour aimer encore. Mais la croix est signe de la grâce, de l’amour désintéressé pour ceux qui nous sont confiés personnellement. Et pour les aimer et les servir, encore faut-il que nosu soyons, nous, en forme !

C’est pourquoi, quand Jésus résume l’essentiel, il propose ce triple amour : aimer Dieu, aimer son prochain comme soi-même et donc s’aimer aussi soi-même sinon il n’y a plus personne pour aimer Dieu et aimer le prochain. Vous allez me dire que du coup l’amour de soi-même est réduit à 1/3 de noter capacité à aimer. Mais l’amour ne marche pas comme un bien matériel. La preuve c’est qu’un parent qui a trois enfants aime à 100% chacun de ses enfants (je le sais car j’en ai été si souvent témoin en accompagnant les familles). Et une personne qui se met à aimer Dieu, n’aimera pas moins sa famille et ses amis pour autant, devrait les aimer encore plus et mieux en s’étant ouvert à l’amour de Dieu. A moins de tomber dans une secte qui fasse plus vivre la peur de Dieu et la menace de Dieu, plus que l’amour et le pardon de Dieu.

Il vous bénit, vous accompagne, et vous donne la vie en abondance.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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Un commentaire

  1. Mary Hs dit :

    Bonjour bonsoir, concernant le fameux
    renoncement à soi (ou prendre sa croix ,)
    j’ai pu voir , vivre (et comprendre)
    que c’est très instrumentalisé comme texte,
    quand on pense notamment
    ( par endoctrinement)
    qu’il faut renoncer à ses rêves pour servir Dieu et les autres
    comme si Dieu est un briseur de rêve ou d’accomplissement personnel… comme si servir l’église était notre seule vocation…
    j’ai souvent entendu que vivre pour soi
    ou vouloir réaliser un rêve c’est forcément mauvais,
    heureusement Dieu nous montre par sa bonté que c’est faux ,
    c’est la création de Dieu ,sa beauté et le bien-être que ça procure qui m’a fait redécouvrir
    que Dieu veut notre bonheur , simplement.
    Le renoncement que Jésus parle
    c’est le renoncement aux œuvres mortes ,
    ce qui gâche notre vie et celle des autres, comme l’égoïsme ou la méchanceté…Dieu nous demande de renoncer à ce qui nous fait du mal
    donc c’est positif et pas lourd (comme on le laisse souvent entendre.)
    Merci à vous pasteur
    car votre largesse d’esprit m’a aidée sur mon parcours…
    Bien à vous.

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