21 mars 2019

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Question

Quand on prie Dieu « au nom de Jésus » sommes-nous en communion avec lui comme avec nos morts ?

Par : pasteur Marc Pernot

illustration - by giorgio raffaelli 
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Question posée :

Bonsoir Marc,

Il me semble avoir compris que prier au nom de jésus n’est pas mettre à la fin de nos prières »au nom de jésus » comme si cela était une formule magique qui ouvrirait bien des portes… il me semble avoir compris que cela signifiait être en communion avec lui au moment de nos prières. Mais puisqu’il est mort, suis-je en communion avec l’esprit d un mort comme je pourrais l’être avec mon papa qui est décédé ?

C’est quelque chose qui me tracasse car avant quand je priais, je priais un jésus vivant qui était « quelque part », puis pour moi sa résurrection étant spirituelle et pas physique, je me suis mise alors a penser à nos bien aimés décédés et demande donc si nous sommes en communion avec eux de la même façon qu’avec jésus.

Ma question est importante car je ne pense pas qu’il faille agir ainsi. Tout ceci pour dire que ça me fait peur compte tenu de tout ce qu’on entend sur l’au de là. J’espère n’avoir pas été trop confuse. Bien a vous et merci.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Je suis tout à fait d’accord avec vous pour ne pas prier Jésus, mais plutôt de prier Dieu, notre Père, en son nom.

Et vous avez tout à fait raison, « au nom de Jésus » n’est pas une formule magique comme dans légende d’Aladin et de la grotte magique qui ouvre l’accès à ses trésors si l’on dit la formule « Shazam, ouvre-toi ! » Dieu n’est pas comme ça, et la porte de ses trésors est déjà depuis toujours ouverte pour nous tout simplement parce que son désir est de nous gâter (c’est ce que l’on appelle « la grâce »).

Je pense que vous avez raison, Jésus est vivant aujourd’hui comme nos morts sont vivants, dans une autre dimension, non matérielle de l’être. Sa résurrection n’est pas un spectacle de magie. Sa résurrection ce n’est pas que Jésus agisse tout seul pour transformer le monde. Dans l’évangile, sa résurrection c’est quelque chose qui arrive à ses disciples, un événement en lien avec Jésus qui leur donne la vie à eux, une force, un élan de vie, une foi nouvelle, une confiance, une envie d’aimer et d’aider.

Et donc, prier Dieu « au nom de Jésus », cela ne veut pas dire que notre prière communiquerait avec lui. Comme vous le dites, je ne pense pas non plus qu’il soit bon de parler à nos morts ni de penser qu’ils nous communiquent quelque chose, ce serait persister dans une façon d’être en relation qui est fausse et donc décevante, trompeuse. La parole est un mode de communication qui appartient à ce monde. L’amour seul traverse cette barrière entre ce monde et le monde qui transcende ce monde.

Cet amour se vit et change notre vie par la mémoire affectueuse, tenant compte, intégrant quelque chose de la vie et de la personnalité de la personne aimée dans ce que nous sommes et dans ce que nous faisons.

Et donc prier Dieu notre père au nom du Christ, c’est se laisser inspirer dans sa prière par la façon d’être de Jésus, sa confiance dans celui qu’il appelle « mon Père et votre Père »,  se laisser enfanter de Dieu comme Jésus s’est laissé enfanter par Dieu. C’est à son image et selon nos moyens, discerner une vocation divine, une façon qui nous sera propre d’embellir un petit peu le monde. Nous nourrir à notre tour, directement, de cet amour de Dieu et que cela nous inspire pour aimer comme lui mais à notre façon, ce monde et le prochain qu’il nous est donné d’aimer…

Dieu vous bénit et vous accompagne, vous et vos bien-aimés décédés. En ce qui les concerne, nous pouvons faire confiance en Dieu de continuer à les accompagner dans leur chemin de vie actuel. Nous ne pouvons dialoguer avec eux mais nous pouvons heureusement continuer à les aimer et à nous laisser apporter, dans cette mémoire affectueuse, encore bien des belles choses qui nous font avancer.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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