photo avec un crochet en premier plan et derrière une allusion à une personne torturée - Photo de Jose P. Ortiz sur https://unsplash.com/fr/photos/-NF2dF6_0qE
Question

J’ai toujours vu la persécution comme un signe d’appartenance à Dieu, celui qui persévère sera sauvé.

Par : pasteur Marc Pernot

photo avec un crochet en premier plan et derrière une allusion à une personne torturée - Photo de Jose P. Ortiz sur https://unsplash.com/fr/photos/-NF2dF6_0qE

Question posée :

Bonjour Marc
Vous proposez une approche vraiment différente de celles que j’ai eu jusqu’à la , tout d’abord celle de nous rappeler que Dieu est mil pourcent amour.
J’ai toujours vu la persécution comme un signe d’appartenance à Dieu, d’ailleurs celui qui persévérera sera sauvé. Vos pistes de réflexion m’amènent à mon tour à réfléchir, c’est tout l’intérêt de vos explications! Pour sortir de ce mode de pensées (les miennes) comment voir différemment ces mots « persécution » « persévérera » ce texte finalement y’a t’il un autre passage pour mieux cerné ce que veut dire le récit ,le contexte aussi du moment où Jésus parle.
Merci pour toutes ces pistes de réflexion que vous proposez avec mon petit café c’est mon régal du matin
Belle journée à tous

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

C’est vrai que l’on a parfois prêché que la persécution était comme une épreuve que Dieu nous envoie, une sorte d’examen de passage, et l’on gagnait le salut en persévérant dans notre foi persécutée. C’est en particulier du temps des « martyrs » chrétiens que l’on pensait cela.

Dieu n’est certainement pas comme ça. La persécution vient des humains, jamais de Dieu. Il ne vient de sa part que de bonnes choses, car effectivement, Christ a manifesté que Dieu est à mil pourcent amour.

Vous parlez, je pense, de ce verset :

Matthieu 10:22 « Vous serez haïs de tous à cause de mon nom. Mais celui qui tiendra jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »

Il s’agit plus d’être « haï » que persécuté.

Le disciple de Jésus (et Jésus lui-même) avait plus de risque d’être persécuté ou mal vu, haï ou persécuté (comme Jésus-lui-même) car la foi chrétienne comprend une sorte de remise en cause des autorités religieuses (en privilégiant l’Esprit faisant de chaque personne un prophète ou une prophétesse), et les autorités civiles (refusant de célébrer l’Empereur comme un dieu).

Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir (dans notre pays) être chrétien sans être persécuté. Il y a bien le consulat de France à Genève qui m’a refusé des droits, pourtant garantis par la loi, à cause de ma religion), mais en général, nous ne subissons pas de violence ni de haine à cause de notre foi, surtout si nous essayons de l’appliquer dans des actes. Sauf ponctuellement de la part de telle ou telle personne haineuse ou intégriste (chrétienne, musulmane ou athée). Mais cela ne vient que d’une infime minorité de particuliers ou de fonctionnaires. La foi chrétienne rencontre plutôt l’indifférence, en général, ou un léger sourire amusé comme envers une personne qui porterait systématiquement des chaussettes jaune canari à l’effigie de Titi et Grosminet. De cette indifférence et de ce sourire amusé, on s’en remet, on explique. Il est malheureusement possible que cette indifférence soit contagieuse sur certains croyants, et effectivement si l’on ne « persévère » pas : on pense moins à Dieu, on prie moins, il se passe des jours, puis des semaines et des mois sans que l’on pense à Dieu, sans qu’on prie, sans que l’on prenne la peine de nourrir et d’exercer sa foi. Elle est comme une forme physique mal nourrie et mal entretenue, elle s’étiole. Ce n’est pas une punition de Dieu, comme s’il s’éloignait de celui qui n’a pas persévéré, au contraire, Christ nous apprend que Dieu redouble de prévenance pour nous en ce cas, comme unberger qui se met à courir partout pour chercher sa brebis perdue.

Il ne faut pas oublier que dans bien des pays du monde, il y a des chrétiens terriblement persécutés pour leur foi, à cause d’une idéologie ou d’une religion, et que, hélas, cela augmente plutôt (*). Il y a aussi des opposants politiques qui, généralement dans les mêmes pays, subissent des persécutions aussi. Cela ne dit rien de la justesse de leur foi ou de leur position politique, c’est plutôt révélateur de la qualité de l’idéologie ou de la religion qui anime ceux qui persécute d’autres personnes. Ces chrétiens persécutés trouvent que nous avons une chance immense de pouvoir prier quand et comme nous voulons, avoir des temples et des cultes au milieu du village, posséder une Bible. Oui, c’est une grande chance d’être dans un pays paisible avec de bonnes personnes autour de nous.
Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

(*) En 2023, 340 millions de chrétiens vivent dans des pays de persécution extrême pour leur foi ; ils étaient 206 millions l’an dernier. Plus de 5 600 chrétiens ont été tués pour leur foi l’année dernière. Plus de 2 100 églises ont été attaquées ou fermées…. relève Christianity today.
Au sommet des pays terribles selon l’observatoire :
Pays où les chrétiens sont confrontés à la plus grande violence : Nigeria, Pakistan, Cameroun, Inde, Burkina Faso, République Centrafricaine, Mozambique, République Démocratique du Congo (RDC), Tanzanie, Myanmar, Colombie, Niger… De tout cœur, en prière, avec ces personnes cruellement persécutées.

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Un commentaire

  1. Pascale dit :

    Et même dans un pays paisible, il faut rester vigilant et on peut essayer de lutter contre d’autres formes de persécution, certes moins meurtrières en nombre et non imputables à un système politique, mais qui provoquent tout de même des morts : le harcèlement via les réseaux sociaux ou en milieu scolaire, le lynchage médiatique , …

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